1900-1913, Ecu-Lis-Bre (new

La vie des villages d'Ecurey - Lissey - Bréhéville

de 1900 à 1913

à travers les articles de la Croix Meusienne et du Journal de Montmédy

(Lorsque le village n'est pas mentionné, il s'agit de Lissey)

 

           1900 

           Le phylloxera atteint le vignoble de Lissey ( + 80 ha ). Début du phénomène.

            30 mars 1900: LISSEY: Lundi dernier, M. Lavallée, cultivateur, découvrit dans le bief du ruisseau, lieu-dit "Haie Moulin", le cadavre de M. Bertignon, manœuvre, âgé de 77 ans. Ce malheureux qui avait des chagrins de famille et était dans la misère, avait à plusieurs reprises manifesté l'intention de se donner la mort. Son décès est donc le résultat d'un suicide et non d'un accident ou d'un crime.

            30 juin 1900: HORNARD Jean Marius, maire.

RICHARD François Placide, adjoint. Conseillers: HORNARD Jean Marius, RICHARD Prosper, HORNARD Arsène, RICHARD Ferréol, LEJEUNE Jean Baptiste, HORNARD Jean Théotime, RICHARD Constant, GILLE Eugène, ROUYER Vital.

            L' Annuaire de la Meuse mentionne comme curiosité locale à Lissey: Le Châtelet, ancien château fort détruit par ordre de Richelieu.

          1901: 314 habitants

            05 janvier 1901: ECUREY: Un des vétérans du clergé de France, l'abbé Jean-Baptiste Lemarchal, vient de mourir dans sa quatre-vingt-quinzième année. Né à Ecurey (Meuse), le 5 avril 1806, il fut ordonné le 15 juin 1834, et pendant près de cinquant-trois an administra la petite paroisse de Thonne-le-Thil. Mgr Pagis l'avait nommé chanoine honoraire il y a dix ans. Un de ses frères, ancien professeur au petit Séminaire de Verdun, a laissé un travail estimé sur les Litanies de la Sainte Vierge. (Eglise de Reims: vie diocésaine...par le chanoine Hannesse).

            Ier mars 1901 :LISSEY: on nous écrit:

            Lundi dernier, les habitants de Lissey on conduit à sa dernière demeure M. Garré, instituteur en retraite, décédé l'avant-veille à l'âge de 85 ans.

            Le défunt, par sa grande bienveillance, était très populaire dans le pays qui produit du bon vin, et même dans tout le canton de Damvillers.

            Pendant les 64 ans qu'il passa à Lissey tant comme instituteur que comme conseiller municipal, M. Garré se prodigua sans compter pour ses concitoyens. Il avait épousé en 1840 une des filles de M. Dupuy qui fut maire de Lissey pendant près d'un demi siècle et décoré de la légion d'honneur pour cette raison vers 1864.

            Au moment de la guerre de 1870, M. Garré fut un précieux auxiliaire pour la municipalité de Lissey auprès des Prussiens. Je me souviens, quoique bien jeune à cette époque, d'un fait qui va montrer le sang froid et l'aplomb qu'avait le regretté défunt.

            Un jour - je crois même que c'était la première fois que l'on voyait les Prussiens à Lissey - un détachement de uhlans, commandé par un officier, arrivait devant la mairie. L'arrogant chef des Teutons voulait qu'on lui fournit de suite "mille kilomètres" d'avoine pour ses chevaux et ceux d'une troupe qui le suivait et dont il était l'avant-garde. M. Garré, sans sourciller, fit comprendre à cet ignare du système métrique que l'avoine ne se livrait pas en France avec un décamètre, et que du reste avec toute la bonne volonté possible il serait difficile de lui délivrer ce qu'il demandait attendu qu'à cette époque les avoines étaient encore dans les champs. "Pourtant, riposta le Prussien, c'est pas beaucoup que mille kilomètres d'avoine". Il y tenait décidément. Avec beaucoup de bonhommie, M. Garré lui fit un petit cours sur le système métrique, et notre Prussien enfin convaincu renonça à sa réquisition en disant, qu'il allait la faire, sans doute sous une autre forme, dans un village voisin.

            M. Garré exerça ses fonctions d'instituteur à Lissey, son premier et unique poste, de 1836 à 1876.Il avait eu comme prédécesseur, M. Jean Simon, originaire de Lissey, qui fit ses débuts en 1798. Le successeur de M. Garré, encore en fonctions est M. Duchêne.

La commune de Lissey n'a donc eu que trois instituteurs depuis 1798, c'est à dire plus d'un siècle. Ce fait est assez rare pour mériter d'être signalé. Il est autant à l'honneur du village de Lissey dont l'auteur de ce petit compte-rendu est fier d'être originaire, que des maîtres qui y ont répandu les bienfaits de l'instruction.

            Sur la tombe de M. Garré, M. Duchêne, son successeur, a prononcé le discours suivant qui a été écouté avec une religieuse attention.

            Mesdames, Messieurs,

            Permettez-moi, devant cette tombe trop précipitamment ouverte, de dire un mot d'adieu au maître qui pendant de nombreuses années, s'est consacré à l'éducation de l'enfance. Je n'entreprendrai pas de vous retracer sa carrière: vous la connaissez mieux que moi.

            Né à Milly en 1816, d'une famille d'instituteurs, le jeune Garré suivit les traces de ses ancêtres et se destina à la carrière de l'enseignement. Après un travail opiniâtre et par ses seuls efforts, il conquit son brevet, et vers la fin de l'année 1836, à peine âgé de 20 ans, il fut nommé instituteur titulaire en cette commune.

            Remplit d'intelligence et de bonne volonté, ce jeune maître sut en peu de temps conquérir l'estime de la population, la confiance des parents et l'affection de ses élèves.

            M. Garré, vous le savez tous, habitants de Lissey, était doué d'un esprit judicieux et ferme. Il possédait des connaissances solides et variées, mais ce qui le distinguait surtout c'était son désintéressement, son affabilité, sa complaisance, son cœur compatissant et sa bonté envers les pauvres.

            Il demeura au milieu de vous pendant de longues années, se dépensant pour ses élèves, se prodiguant sans compter; sa vie était la vôtre, il s'attristait de vos chagrins comme il se réjouissait de vos joies; dans les bons comme dans les mauvais jours il vous resta fidèle. pour vous c'était un ami et un père. Son expérience, sa connaissance approfondie des affaires en faisait un précieux auxiliaire qui dans les circonstances difficiles, savait vous tirer d'embarras.

            Vous tous, Messieurs, qui avez reçu ses soins, apprécié ses conseils, qui avez profité de ses leçons, vous avez connu la grandeur de son âme, la générosité de ses sentiments. Vous avez admiré le zèle du fonctionnaire, le dévouement du citoyen et la tendresse du père de famille.

            Quand sonna pour lui l'heure de la retraite, il ne resta pas inactif et continua , sous plusieurs législatures, à s'occuper de vos intérêts. C'est ainsi que pendant plus d'un demi siècle, M. Garré sut mériter l'affection de la population toute entière. Aussi il emporte dans la tombe, les regrets de cette nombreuse assistance qui accompagne avec vous sa dépouille mortelle à sa dernière demeure.

            En quittant cette terre pour aller recevoir la récompense due à ses vertus, soyez certain cher prédécesseur, que votre souvenir demeurera longtemps parmi vos nombreux élèves; ils conserveront et perpétueront les bons sentiments que vous avez su leur inspirer.

            Votre vie d'honneur, de travail et d'abnégation sera pour votre famille un précieux héritage qu'elle saura garder fidèlement.

            Adieu, cher Monsieur Garré, adieu. (Le journal de Montmédy).

            mardi 2 avril 1901: LISSEY: Parmi les élèves-officiers de l'école de Saint-Maixant nouvellement promus, figure M. Gustave Habrant, sergent au 34° de ligne, en garnison à Mont-de-Marsan (Landes), sorti avec le numéro 7.

            Le jeune officier est originaire de Lissey. Il est le fils de M. et Mme Habrant, vigneron du dit lieu.

            Mon distingué compatriote, avant son départ pour le régiment, n'a jamais fréquenté que l'école primaire de son village et c'est par son travail et sa bonne conduite qu'il est parvenu à conquérir, à l'âge de 23 ans, sa première épaulette.

            Je crois être l'interprète des habitants de Lissey, en adressant au jeune sous-lieutenant et à ses parents les félicitations de leurs concitoyens.

            mardi 2 avril 1901: ECUREY: Un exploit cynégétique peu ordinaire, vient d'être accompli avec un rare sang-froid par un jeune homme de cette commune.

            Le nommé Emile Désaux, âgé de 18 ans, se trouvait mardi dernier 26 mars, vers 3 heures du soir, dans le bois appartenant à M. Péchenart, situé sur le territoire de Bréhéville, lieu-dit "A la baraque" où il coupait des harts pour lier les fagots qu'il confectionnait.

            Tout à coup son attention fut attirée par une énorme masse noire qui se mouvait dans un buisson voisin. S'étant approché, quelle ne fut pas sa stupéfaction de se trouver en présence de six sangliers dont l'un avait été blessé quelques jours auparavant.

            Inutile de dire que les cinq sangliers valides détalèrent aussitôt avec entrain. Mais le pauvre éclopé, que la visite et les consolations de ses congénères n'avaient sans doute pu guérir, resta sur place en faisant face au nouveau danger qui venait l'assaillir.

            Le premier moment de stupeur passé, le jeune bûcheron, la serpe à la main, s'élança sur le sanglier et d'un coup vigoureusement appliqué lui trancha net le bout du nez. Malgré le sang qui s'échappait à flots de sa blessure, le malheureux sanglier se rua sur son agresseur qui ne dut son salut qu'à un gros arbre voisin, derrière lequel il se cacha.

            Pendant que le sanglier se tâtait le bout de son pauvre pif, son intrépide assassin coupait un énorme gourdin avec lequel il revint résolument à la charge et plusieurs coups assénés sur la hure de l'infortuné sanglier mettaient ce dernier dans l'impossibilité de continuer à se défendre.

            Tout cette scène dura au moins un quart d'heure et quand notre héros eut constaté que sa victime avait cessé de vivre, il voulut en prendre livraison et la rapporter ou la trainer seul à Ecurey; mais halte-là, elle était un peu lourde (75 kgs au moins). Il dut revenir au village chercher du renfort en la personne de son oncle, M. Victor Pierron, un colosse aussi, et vers le soir, nos deux gaillards rentraient fiers comme Artaban avec le sanglier qui fut, séance tenante, dépecé et distribué aux parents et amis.

            Il paraît qu'il était fort savoureux, malgré les  souffrances physiques et morales qu'il a dû endurer... le pauvre.

            vendredi 5 avril 1901: BREHEVILLE: Mardi dernier, le voiturier de M. Hazard, marchand de fourrage à Mouzay, venant de Bréhéville chercher un chariot de foin, est tombé sous les roues de son char sur la route de Brandeville à Mouzay, à la bifurcation de la route qui conduit à Murvaux.

            Il a eu les deux jambes broyées, la tête fendue et des contusions sur tout le corps. Il a été conduit à Murvaux par M. Gilet Narcisse, de Bréhéville, laitier de la laiterie de Mouzay, qui se trouvait témoin de l'accident.

            M. le docteur Rigaux, de Dun, qui se trouvait à Murvaux, lui a donné ses soins, mais désespère de le sauver.

            vendredi 5 avril 1901: VINS: Le bon vin des Côtes de la dernière récolte commence à s'épuiser; il n'en reste plus guère à vendre.

            Les débuts pour la vente ont été assez difficiles, on ne le vendait que 65 et 70 francs la pièce, mais aujourd'hui on n'en trouverait guère à moins de 90 fr.

            Enfin les vignerons souhaitent que l'année 1901 leur soit aussi favorable.

            mardi 9 avril 1901: BREHEVILLE/: Ces jours derniers dans une battue organisée dans les bois de Bréhéville, un énorme sanglier pesant 280 et dont les défenses mesuraient 7 centimètres de longueur, a été abattu d'un seul coup de fusil, grâce au sang-froid et au coup d'œil habituel de M. Théophile Guillaume, de Bréhéville qui n'est pas à son coup d'essai, car l'an dernier, il en abattait pas un, mais deux sangliers d'un maître coup de fusil.

            mardi 28 mai 1901: BREHEVILLE: Un commencement d'incendie s'est déclaré jeudi dernier, vers 10 heures du matin, au presbytère qui est habité provisoirement par les sœurs de l'école enfantine.

            Le feu a pris naissance dans la cheminée et a gagné la toiture. Heureusement que les travaux des vignes étaient terminés; les habitants se sont empressés de seconder les pompiers dans leurs attaques contre le feu, car il leur a fallu une heure de travail pour en avoir raison.        

            02 juin 1901: LISSEY: Délibération autorisant la construction d'un tronçon (620 mètres) du chemin rural de la Bergerie.

            05 novembre 1901: LISSEY: Un fait des plus rare vient de se produire à Lissey.             Depuis le 15 avril dernier, il n'est survenu dans cette commune que trois décès; mais où la chose devient assez étrange, c'est que les 3 personnes décédées habitaient des maisons contigües, en un mot, les trois défunts étaient voisins les uns des autres.

            Il est regrettable que pour ce cas très particulier, l'agencement du cimetière n'ait pas permis qu'ils puissent continuer leurs relations de bon voisinage, car à Lissey, on a, depuis un temps immémorial, l'habitude de grouper au cimetière les membres d'une même famille.

            Ces trois personnes étaient Ernest Rouyer, agent de la compagnie d'assurances "Le Soleil", M. Alain Saintvanne, aubergiste, très connu dans les environs pour son affabilité et ses fines réparties, enfin M. Philogène Dupuy, cordonnier, mort le 25 octobre dernier, jour de la saint Crépin (patron des cordonniers).

             05 novembre 1901: ECUREY: Noces d'or. On nous écrit:

            Dans le dernier n° du Journal de Montmédy, il a été fait mention de la célébration des noces d'or de M. et Mme. Givron de Marville. La relation de ces touchantes cérémonies est toujours intéressante à lire.

            Il existe à Ecurey un ménage qui aurait pu faire ses noces d'or il y a 14 ans et qui tient probablement le record de longévité matrimoniale dans le pays montmédien. En effet, M. Jean-François Menu, propriétaire et Mme. Marie-Victorine Willaume, son épouse, se sont mariés en la mairie d'Ecurey le 28 novembre 1837.

            Le mari est un beau vieillard encore droit comme un i et Mme. Menu, une bonne et brave femme qui vaque encore aux soins du  ménage.

            A Brandeville, il existe également un vieux ménage, M. et Mme. Jean-Gérard Andreux qui habitent le moulin de Brandeville et qui ont plus de 60 ans de mariage.

            Ce sont comme M. et Mme. Menu d'Ecurey des laborieux et des personnes d'une conduite exemplaire.

            Il serait peut-être intéressant de connaître les vieux ménages existant dans les autres communes de l'arrondissement.

            Ce serait pour les correspondants de journal à l'occasion d'adresser à ces vétérans de l'hymen leurs plus chaleureuses félicitations en même temps que leurs hommages les plus respectueux.

            Nous nous associons de tout cœur aux réflexions ci-dessus et nous faisons appel à nos correspondants ainsi qu'à nos lecteurs pour les prier de nous aider à établir un livre d'or matrimonial du pays montmédien. (Le journal de Montmédy).          

            1902

            samedi 11 janvier 1902: BREHEVILLE: Dans son numéro du dimanche 5 janvier 1902, l'organe bonapartiste de M. de Benoist, revient sur l'accident dont auraient été victimes MM. Latarse et Grandjean, en combattant l'incendie qui a détruit la maison de M. Céleste Lorent.

            M. Latarse a été en effet légèrement brûlé à l'œil, mais cette brûlure n'a jamais eu la gravité que lui attribua le correspondant du dit organe. Ceci dit, bien entendu, sans diminuer en rien le mérite de M. Latarse qui, dans cette circonstance, a fait preuve du plus grand dévouement, comme toutes les personnes de Bréhéville, du reste.

            Quant à M. Granjean, il a beau se tâter sur toutes les coutures, il ignore absolument à quel endroit il a pu être blessé et ne comprend en aucune façon la mystification dont il a été l'objet.

            En combattant l'incendie avec ses camarades, il a voulu, à un moment donné, grimper sur une échelle qui s'est rompue sous lui à la hauteur du deuxième échelon. C'est sans doute cet incident qui a donné naissance à la légende de la jambe fracturée. On a tout simplement confondu une échelle avec une jambe.

            mercredi 15 janvier 1902: LISSEY: - Blessures - La semaine dernière, vers une heure de l'après-midi, M. Accélipiat était monté sur un cerisier pour en élaguer les branches; en posant le pied sur une branche qui était couverte de verglas et rendue glissante, il tomba d'une hauteur d'environ 4 mètres sur le sol et se fractura la jambe droite au-dessus de la cheville.

            Plusieurs personnes accoururent à ses appels et le ramenèrent à son domicile, où M. le docteur Maillard, de Damvillers, appelé en toute hâte pour lui donner ses soins, lui remit la jambe; il en résultera pour M. Accélipiat une incapacité de travail de deux mois environ.

            dimanche 26 janvier 1902: LISSEY: Une discussion éclata dernièrement entre M. Richard Isaïe et M. Hyppolite Marchal au sujet de la propriété d'une plaque de fer. Des paroles on en vint aux coups et M. Marchal frappa son adversaire d'un échalas. Le tribunal correctionnel vient de le condamner à 20 fr. d'amende avec sursis. (La Croix Meusienne).

            mercredi 29 janvier 1902: BREHEVILLE: Vol. - Dans la nuit du 25 au 26 courant, la terre étant couverte de neige, un individu fort malveillant a pénétré dans un jardin entouré de poteaux et de lisses, appartenant à M. Robert, instituteur, et y a détruit une ruche d'abeilles qui était placée dans son rucher.

            On a pu suivre sur la neige la piste de cet individu sur un parcours de 200 mètres. Pour pénétrer dans la susdite propriété, il a quitté un chemin encaissé pour se diriger sur le rucher; son forfait accompli, il a pris la direction du village et est passé devant la porte de M. Vincent, maire.

            La piste était facile à suivre, car de temps en temps on voyait de petits morceaux de cire et de miel sur la neige.

            Un tel acte de vandalisme n'est pas le fruit des leçons de morale de M. Robert. Serait-ce ainsi ou autrement qu'on récompenserait un fonctionnaire qui est dans sa 29e année de services dans la commune.

            dimanche 09 mars 1902: LISSEY: - Un enfant âgé de 17 mois, fils des époux Richard, est tombé sur une casserole remplie de lait bouillant. Deux jours après, il succombait. (La Croix Meusienne).

            dimanche 23 mars 1902: LISSEY la petite: - M. Patoche , charpentier à Ecurey et un de ses ouvriers réparaient une toiture à Lissey. Tout à coup, elle s'effondra sous eux avec fracas et ils furent précipités d'une hauteur de 5 mètres sur l'aire d'une grange au milieu d'un fouillis de tuiles et de chevrons. Par un hasard providentiel ils ne se firent que des blessures insignifiantes. (La Croix Meusienne).

            dimanche 23 mars 1902: ECUREY: - Le jeudi 13 mars, au milieu d'une très nombreuse assistance étaient célébrées les obsèques de Mme Péchenart née Désir, décédée à Lissey la Petite, dans sa 83ème année. C'était la veuve de M. Péchenart, notaire honoraire et maire de Lissey, mort en 1887. Pendant plus de 60 ans cette vénérable dame au cœur si compatissant fut la providence des pauvres et des malheureux (La Croix Meusienne).

            dimanche 27 avril 1902: ECUREY: - Les journaux féburiens ont singulièrement exagéré le succès, si succès il y a, de leur patron à Ecurey. S'il y a dans notre commune des citoyens qui tiennent encore à se faire diriger par le maître d'école, beaucoup d'autres se disent que l'instituteur est fait pour apprendre aux enfants à lire, à écrire et à compter, et n'a pas d'ordre, ni même de conseil à donner en matière politique aux parents de ses élèves. Il y a longtemps que nous avons dépassé l'âge scolaire; nous pensons par nous-mêmes; et le bon sens nous dit de choisir pour représenter l'arrondissement de Montmédy un citoyen de Montmédy et non pas un parisien, un étranger, qui habite Amiens après avoir résidé à Tizi-Ouzou.

            Veuillez agréer, Un électeur qui ne va plus à l'école. (La Croix Meusienne).

            27 avril 1902: Elections législatives du...

                                   de Benoist             Lefèbure

Lissey                                59                       42

Ecurey                               56                       84

Bréhéville                          93                       91

Brandeville                        104                     79

Réville                               73                        35

 

            samedi 26 juillet 1902: ECUREY: Un drame dans un pot - Un coq dans une situation critique. - Quand le lecteur aura parcouru les lignes suivantes, il ne manquera pas de s'écrier, comme je le fis moi-même quand on m'eut raconté l'histoire ci-après: Ah ! la bonne blague ! Eh bien non, ce n'est pas une blague et tout extraordinaire qu'elle soit, la chose n'en est pas moins très véridique. Ecoutez:

            Le mardi de la semaine dernière, une femme d'Ecurey, que nous ne nommerons pas mais que nous désignerons par les initiales A. J. , préparait, le soir, la "potée" pour les porcs. Dans le grand pot n° 60, - je précise - elle avait fait entrer des pommes de terre, des choux, de la salade, en un mot, une grande variété de légumes, sans oublier les tiges d'ortie qui sont, paraît-il, fort appréciées par les congénères du compagnon de Saint-Antoine. Le tout devait être le lendemain , dès la première heure, soumis à la cuisson et c'était le mari qui devait procéder à cette importante opération.

            Il ne faut pas oublier de mentionner que Mme A.J. avait laissé par inadvertance le pot découvert, car autrement ce qui va suivre serait on ne peut plus surprenant.

            Toujours est-il que le mari, dès qu'il eut allumé le feu, accrocha au cramail le pot muni par lui de son couvercle.

            Comme à cette époque de l'année, on brûle pour faire cuire les "potée" des sarments de la vigne ou des rames de pois hors d'usage, on comprendra facilement qu'il faut être là constamment pour alimenter le feu. C'est un travail qui n'est pas bien pénible et qui permet de se livrer à la méditation tout en regardant les flammes de formes irrégulières s'évanouir dans la cheminée.

            Au bout d'un quart d'heure, notre chauffeur se sentant envahi par une douce somnolence, prenait ses dispositions pour faire un petit somme sur sa chaise, quand tout à coup le couvercle du pot tomba avec fracas sur la  plaque de l'âtre, en même temps qu'un sonore "cocorico" semblant sortir des flammes se faisait entendre. Malgré sa bravoure, notre homme fut tellement saisi - on le serait à moins - qu'il tomba la face postérieure contre terre.

            Mais où son ahurissement atteignit son apogée, ce fut quand il vit sortir du pot un superbe coq qui lui sauta sur le dos, bousculant tout sur son passage et regagnant le poulailler par la porte de la cuisine qui était restée ouverte toute la nuit.

            Comment ce coq avait-il élu domicile dans le pot? C'est un point d'histoire que l'on n'est pas encore parvenu à élucider. Je suppose - mais j'émets ici une opinion tout à fait personnelle - que ce pauvre coq, fatigué par son service journalier et par la chaleur tropicale qui régnait la semaine dernière et qui sait ? peut-être par le bruit de la rue durant les deux journées précédentes, aura cherché un endroit où il put trouver un peu de fraîcheur et que voyant le pot presque rempli de légumes verts et rafraîchissants, il aura vu là un gite délicieux et s'y sera endormi du sommeil du juste.

            Mais c'est égal, voilà une bien drôle personne qui a accroché le pot au cramail, ne 's'est-elle pas aperçu en plaçant le couvercle de la présence du coq?

            Ceci, en effet, est une objection sérieuse, mais quand on saura que le soleil n'était pas encore levé quand ce fait mémorable s'est produit, tout le monde ne manquera pas de dire: Eh bien vrai, j'en aurai bien fait autant. Claire de Lune

            23 août 1902: LISSEY: - Le 17 courant, après une partie de quilles, Richard François s'entretenait avec son camarade Alexandre Jean-Baptiste, domestique, qui disait vouloir quitter le patron qui l'emploie. Richard lui répondit: Voilà un mois que tu racontes cela, mais tu n'as pas de place. Vexé, Alexandre s'élança brutalement sur Richard, le terrassa, puis se mit à le frapper à coups de talon sur la figure, criant: << Je veux lui briser la tête >>. Sans intervention des sieurs Gontier père et fils, cette scène aurait pu tourner au tragique. - L'acharnement d'Alexandre ne s'explique pas, alors même qu'il eut été froissé, ce qui prouve qu'il a la tête trop près des oreilles. Richard a la figure couverte d'ecchymoses très graves, affreusement déchirée, dit le procès-verbal de gendarmerie.

            mercredi 17 septembre 1902: LISSEY: La situation du vignoble. - Les vignerons des côtes commencent à se désespérer de voir que le soleil les boude et leur fait défaut pour faire mûrir leurs raisins car il y en a encore beaucoup cette année: ils commencent à mêler, mais il leur faudrait une bonne arrière-saison pour les mûrir tout à fait.

            Il ne reste plus guère de vin de l'an dernier à vendre, et on tenterait à augmenter les pris en raison du mauvais temps que nous subissons.

            Les vignerons désirent seulement que le vin que l'on fera cette année vaille celui de l'an dernier.

            02 octobre 1902 : LISSEY/ - Jean Ferréol RICHARD, maire.

             24 octobre 1902: ECUREY: - M. Guiot, 71 ans, a été  trouvé, étendu sans vie dans un grange où il avait battu de l'avoine. On suppose qu'il sera tombé sur l'aire de la grange, en jetant des gerbes. Le médecin appelé a constater le décès a déclaré que la mort était due à une fracture de la base du crâne.

            M. Ch. Bon a surpris la veuve Urbain-Mozon, blottie derrière un tonneau, dans la cave d'une de ses tantes. Elle avait à la main une cruche vide qu'elle avait sans doute l'intention de remplir.

            Le dimanche 26 octobre, à 1 h. 1/2 du soir, M. Prudhomme, professeur départemental d'Agriculture, fera une conférence gratuite dans la salle de la mairie sur le Phylloxera, ses ravages: la reconstitution du vignoble. (La Croix Meusienne).

        02 novembre 1902 : François Placide RICHARD, maire. (rouge)

LEJEUNE Jean Baptiste, adjoint. Conseillers: HORNARD Marius, HORNARD Théotime, RICHARD Placide, RICHARD Ferréol, ROUYER Vital, GILLE Eugène, HORNARD Arsène, RICHARD Constant.

            mercredi 12 novembre 1902: LISSEY: - Titre perdu - La gendarmerie a procédé à une enquête au sujet d'un titre de 10 fr. de rente au porteur, n° 146.310, qui appartenait à la dame Beauzée Marie-Marguerite, rentière, et qui est disparu depuis le 13 août dernier.

          1903

            samedi 10 janvier 1903: ECUREY - Coups de fusil - Le 5 courant, vers 6 heures du soir, le sieur Thoyon Adolphe, armé d'un fusil Lefaucheux, se rendit à la maison de son beau-père, où se trouvait sa femme, et déchargea son arme par la fenêtre. Les projectiles cassèrent deux carreaux, déchirèrent les rideaux, ricochèrent contre le plafond et se perdirent dans le mur et les boiseries.

            Thoyon est un alcoolique et est séparé de sa femme. Il est mal considéré dans la commune.

            La gendarmerie a ouvert une enquête et Thoyon a été mis en état d'arrestation.

            17 janvier 1903: BREHEVILLE: - Syndicat agricole de prévoyance contre la mortalité du bétail de Bréhéville - L'assemblée générale des membres du Syndicat a eu  lieu dimanche 4 janvier à la mairie. Il a été rendu compte des opérations de l'année 1902, qui se résument ainsi:

            27 membres adhérents qui ont versé 154 fr. 60 de cotisations.

            Les sinistres ont été de 5 pour lesquels il a été alloué 245 fr. 20 de secours.

            Les sinistrés ont touché 40 % de leurs pertes.

            M. Emile Gennesson, 1 petit porc estimé 35 fr., a reçu 14 fr.

            Mme Marguerite Chauvreil, 1 petit porc estimé 40 fr., a reçu 16 fr.

            M. Augustin Cochard, 1 petit porc estimé 50 fr., a reçu 20 fr.

            M. Alexandre Lepage, 1 poulain estimé 300 fr., a reçu 55 fr. 20, car il y avait assurance insuffisante.

            M. Jean-Pierre Vestier, 1 jument estimée 350 fr., a reçu 140 fr.

            Les frais de bureau ont été de 0 fr. 75.

            Il reste en réserve au Syndicat la somme de 677 fr. 64.

            La commission a été renommée de la manière suivante:

            Président: M. Barborin Auguste; vice-président: M. Lorent Céleste; secrétaire-trésorier: M. A. Cochard; délégués: MM. Bournaison François, Pichon Isidore, Martin Victor. (Journal de Montmédy).

            01 février 1903: BREHEVILLE: - Agression - Dimanche, dans la soirée, deux jeunes gens venant de l'auberge faire une partie de cartes ont été assaillis par deux individus qui sont restés inconnus. L'un des jeunes hommes a été roulé à terre et a reçu plusieurs coups de poing dans la figure, qui ont amené une forte hémorragie; quant à son camarade, il a pu s'enfuir et fut poursuivi jusque chez le garde champêtre qui, par malheur, était absent.

            Deux personnages, plus ou moins cosmopolites, sont fortement soupçonnés.

            La gendarmerie a ouvert une enquête. (Le journal de Montmédy).

            21 mars 1903: LISSEY - Cours des denrées - Le vin qui, cette année, a été peu abondant et de moyenne qualité, se vend facilement en raison de son prix peu élevé.

            Les prix moyens, aujourd'hui, dans nos villages des côtes, sont de 50 fr. le rouge, et de 55 fr. le blanc et le gris, les 200 litres.

            En raison de son peu d'abondance, il n'y en a plus beaucoup à vendre. (La Croix meusienne).

            21 mars 1903: ECUREY: - Concert - Dimanche prochain 22 mars, il sera donné un concert par la"Vigneronne", au profit de la caisse de réserve.

            Une fraction d'exécutants de cette société a été annoncer ce concert dimanche dernier, sur un char décoré, à Lissey, Bréhéville et Brandeville.

            Tout fait espérer que la "Vigneronne" fera bonne recette et obtiendra un bon succès.    ( La Croix meusienne).

            samedi 25 mars 1903: LISSEY: - Dimanche dernier 22 mars, est mort, à l'âge de  58 ans, M. Laporte, curé de Lissey et de Peuvillers.

            Ses obsèques ont été célébrées à Lissey mardi, à 11 heures du matin, au milieu d'une affluence considérable.

            Les conseillers municipaux de Lissey et de Peuvillers et presque tous les prêtres du canton y assistaient.

            Au cimetière, un des assistants a prononcé un discours dans lequel il a retracé les éminentes qualités du défunt et interprété les regrets que sa disparition prématurée a causés à tout le monde.

            M. l'abbé Laporte, pendant les 18 années durant lesquelles il a exercé son ministère à Lissey et Peuvillers, avait su conquérir les sympathies et l'affection de ses paroissiens par son dévouement, son tact et sa grande bonté.

            Ayant quelques connaissances médicales, il s'en servait auprès des malades en attendant l'arrivée du médecin. Son intervention dans bien des circonstances a rendu de réels services.

            D'une discrétion absolue, jamais il ne se mêlait de choses étrangères au sacerdoce. Les questions politiques parfois si brûlantes et les petites rivalités qui existent malheureusement dans presque toutes les communes, le laissaient absolument indifférent. Il ne prenait parti pour personne, ne voulant pas , disait-il, se trouver entre le marteau et l'enclume. Cette manière d'agir, surtout pour un curé, en vaut bien une autre, et le grand respect que l'on avait pour lui, était inspiré précisément par la rectitude de sa conduite.

            Nous sommes heureux de reproduire le discours prononcé sur la tombe de ce vénéré prêtre.

            Mesdames, Messieurs,

            Avant que cette tombe trop tôt ouverte ne se referme pour toujours, je viens au nom de cette assistance dire un dernier adieu à celui qui fut pour nous le bon, le dévoué et véritable curé.

            Pendant les dix-huit années que vous avez passées au milieu de nous, cher pasteur, vous avez toujours rempli vos devoirs de prêtre, à l'égard de vos chers paroissiens, avec un dévouement et un impartialité digne d'éloges.

            Qui de nous ne peut dire aussi avec  quelle bonté et surtout quelle abnégation, vous avez toujours, et cela jour et nuit, répondu à notre appel dans nos moments de peine et d'accidents.

            Parlerai-je aussi de la triste part que vous preniez à nos deuils de famille.

            M. le curé, dans le cour de votre vie, vous avez été cruellement éprouvé dans vos affections les plus chères.

            Aussi combien de fois vous m'avez dit que vous aviez retrouvé au milieu de nous une seconde famille et que tous les jours vous demandiez à Dieu, pour vous consoler dans vos peines et dans vos malheurs, qu'il vous laisse encore longtemps au milieu de nous.

            Mais Dieu ne l'a pas voulu ainsi, et la mort, hélas! impitoyable, vous a ravi à notre affection après une longue maladie.

            Je voudrais qu'en ce moment vous puissiez voir cette belle marque d'estime et d'amitié que chacun de nous avait pour vous, car depuis le plus vieux jusqu'au plus jeune, tous nous nous nous sommes fait un pieux devoir de vous accompagner jusqu'à votre dernière demeure -- demeure que vous avez demandée afin de vivre au milieu de nous dans le repos éternel,-- pour vous dire, sans ne jamais vous oublier, le suprême adieu.

            Encore une fois, au nom de vos bons paroissiens de Lissey, de vos chers paroissiens de Peuvillers, je viens vous dire:

            M. le curé nous vous regrettons, nous vous pleurons.

            Cher pasteur, adieu ou plutôt au revoir dans un monde meilleur.

            Paul-Jules ROYER, curé à Lissey, en remplacement de Adolphe, Eugène LAPORTE, décédé le 22/03/1903.

            mercredi 20 mai 1903: LISSEY: - Acte de vandalisme - Dimanche, vers 10 h. 1/2 du soir, des individus ont pénétré dans les hangars de la ferme de la Bergerie, écart de Lissey, et ont brisé le manomètre, le régulateur et les robinets de la machine à vapeur servant à actionner les machines pour la fabrication des tuiles et des briques, ainsi que d'autres accessoires de la moissonneuse; ils ont également découpé une grande courroie servant de transmission.

            Deux individus ont été interrogés par la gendarmerie le lendemain, car ils sont gravement soupçonnés d'avoir machiné ce mauvais coup.

            mercredi 27 mai 1903: LISSEY: - Acte de vandalisme - Nous donnons ci-dessous des détails complémentaires sur cet acte regrettable:

            M. Gontier estime les dégâts matériels à 350 francs pour les courroies, à 200 fr. pour la machine à vapeur et à 100 fr. pour la disparition des outils tels que rabots, planes, traches, valet, etc.

            Indépendamment de ces dégâts, M. Gontier se voit obligé de chômer au moins pendant 8 jours, ce qui lui causera un préjudice de 400 fr. environ.

            A la suite d'une enquête menée par la gendarmerie de Damvillers, et dont il y a lieu de la féliciter, les auteurs de cet acte de vandalisme sont connus et ils ne tarderont pas à en répondre, devant le tribunal correctionnel de Montmédy.    

            mercredi 10 juin 1903: ECUREY: - Comité républicain - Dimanche dernier, MM. Bedel, Castanet, Pierrot, délégués de La Fédération républicaine ont constitué un comité républicain dans cette localité.

            Une centaine de personnes assistaient à la réunion tenue à cet effet à l'auberge Patoche; les orateurs ont été chaudement applaudis; entre tous, le récit humoristique des rhumatismes et des exploits de M. de Benoist a soulevé dans la salle un fou rire et des railleries piquantes à l'adresse de ce vaillant guerrier.

            Le comité a ensuite été formé, sous la présidence d'honneur de M. Léchaudel, conseiller d'arrondissement de Damvillers, et 60 membres se sont fait inscrire séance tenante.

            Une adresse de confiance et de dévouement au gouvernement actuel a été proposée et adoptée à l'unanimité.

            Puis la séance a été levée aux cris de Vive Lefebure! Vive la République! Vive Bedel! et au milieu des chansons patriotiques et républicaines, drapeau en tête, la jeunesse d'Ecurey a reconduit les conférenciers jusqu'à la sortie du village.

            Ajoutons que plusieurs citoyens de Thonne-les-Prés et du canton de Montfaucon se sont fait inscrire au nouveau comité. (Journal de Montmédy).

            mercredi 10 juin 1903: LISSEY: - Comité républicain - Dimanche dernier, MM. Bedel, Castanet, A. Pierrot, délégués de la Fédération républicaine, sont allés former un comité républicain dans cette commune.

            Les délégués ont été chaudement accueillis et applaudis par les républicains de Lissey; 30 adhésions ont  été recueillies sur le champ.

            Quelques réactionnaires du crû, au nombre de quatre, sous le commandement d'un ex-cuirassier (1m 54) et du vendeur de la Croix, ont essayé de troubler la réunion par leurs vociférations et ont montré comment ils comprenaient la liberté, en cherchant à attenter à celle d'autrui.

            Cet intermède comique a égayé la réunion et n'a servi qu'à faire conspuer la Croix par l'assistance.        

            mercredi24 juin 1903: LISSEY: Comité républicain. - Les attaques et les calomnies réactionnaires ont porté bonheur au jeune et vaillant comité républicain de cette commune; 10 adhésions nouvelles y ont été recueillies depuis le jour de sa fondation.

            La mauvaise humeur et les mensonges de la réaction n'auront donc point été tout à fait inutiles.

            mercredi 24 juin 1903: ECUREY: Le républicanisme libéral. Hier dimanche, pendant la procession habituelle de la Fête-Dieu, un incident significatif s'est produit.

            Une chapelle, établie avec le concours de plusieurs républicains - des sectaires assurément - avait été ornée de drapeaux; des initiales RF complétaient du devant d'autel.

            La procession arrive, jeunes et vieilles demoiselles en tête. Horreur ! trois dévotes de la vieille garde, en vestales jalouses sans doute des succès de Marianne, aperçoivent les initiales malencontreuses.

            Comment ! le Saint-Sacrement va être exposé sur un autel dédié à la République ! Une pareille souillure ne se produira pas. Vite, nos héroïnes, prudentes autant que furieuses et n'osant donner de leur agréable personne, envoient une de leurs jeunes compagnes qui, naïvement et suivant la consigne, arrache en toute hâte les lettres séditieuses.

            M. le curé - un sectaire aussi, sans doute - qui s'apprêtait à faire chanter le domine salvam, resta tout penaud devant cette disparition soudaine... et la procession continua.

            La population républicaine d'Ecurey est indignée d'un pareil acte d'intolérance. Le voilà, le républicanisme libéral ! La bouche en cœur, un gracieux sourire sur les lèvres (mais le stylet dans la manche) on vient nous dire: "Mais nous sommes tous républicains !" Oui, républicains, c'est entendu, vous le serez jusqu'au jour, où, sans danger, vous pourriez poignarder la République. Cela, nous le savons et nous ne l'oublierons pas.

            Merci de nous en avoir fait souvenir.

            Un des 80 membres du Comité républicain d'Ecurey.

            mercredi 12 août 1903: BREHEVILLE: - Orage - Dans la nuit de samedi à dimanche, vers minuit, un gros orage s'est abattu sur Bréhéville et ses environs. La pluie qui tombait à torrent était mélangée de grêle; beaucoup de grêlons étaient comme des noisettes et ont causé quelques dégâts dans les blés et les avoines.

            Quant aux raisins, ils ont été passablement abîmés, surtout ceux qui étaient exposés aux coups des grêlons, ce qui occasionnera la chute des graines ainsi qu'une perte sensible dans les récoltes.

            13 août 1903: BREHEVILLE: - Cour d'assises - Mercredi dernier est venu devant la cour d'assises de la Seine une grosse affaire d'attentats à la pudeur et d'excitation de mineures à la débauche, dans laquelle était impliquée Mlle Brion Anne-Marie, âgée de 34 ans, originaire de Bréhéville et exerçant la profession de couturière à Vincennes.

            Au cours de son interrogatoire, cette dernière a fait des réponses si incohérentes que le président a fait immédiatement examiner l'état mental de l'accusée par le docteur Soquet.

            Ce dernier a déclaré que Marie Brion ne pouvait suivre utilement les débats, puis la Cour a renvoyé l'affaire à une autre session.

            - Acte de vandalisme - Dans la nuit de dimanche à lundi, un individu a brisé une charrue appartenant à M. Cochard, laquelle se trouvait à un kilomètre du village, sur la route qui va à Jametz.

            Avec le coutre, il a brisé la vis de remontage, le soc et une roue; la broche, ainsi que le coutre ont disparu.

            Un individu est fortement soupçonné d'avoir commis cette lâcheté. Une plainte a été envoyée à la gendarmerie.   Un abonné    (Le Journal de Montmédy).

            samedi 15 août 1903: ECUREY - Récompenses - M. Lejeune Eustache, jardinier à Ecurey, a obtenu cette année au concours régional agricole de Chaumont la plus haute des récompenses attribuées aux serviteurs ruraux: une médaille d'or et 100 francs.

            Nous adressons nos félicitations à ce vieux travailleur qui est resté 52 ans au service de la même famille.

            samedi 29 août 1903: BREHEVILLE - Hier matin, vers 5 heures, il est passé un ballon au-dessus de Bréhéville allant de l'Ouest à l'Est. La distance qui le séparait de la terre était trop grande pour que l'on puisse voir combien de personne le montaient. Il a été aperçu ensuite à Saint-Laurent; à ce moment, il paraissait baisser.    

            dimanche 13 septembre 1903: LISSEY: - La terreur féburienne - Le garde-champêtre de cette commune vient d'être révoqué de ses fonctions. (La dépêche Meusienne).

            mercredi 17 septembre 1903: LISSEY: La situation du vignoble. Les vignerons des côtes commencent à se désespérer de voir que le soleil les boude et leur fait défaut pour faire mûrir leurs raisins car il y en a encore beaucoup cette année; ils commencent à mêler, mais il leur faudrait une bonne arrière-saison pour les mûrir tout à fait.

            Il ne reste plus guère de vin de l'an dernier à vendre et on tenterait à augmenter les prix en raison du mauvais temps que nous subissons.

            Les vignerons désirent seulement que le vin que l'on fera cette année vaille celui de l'an dernier.                                                                                                          

            30 septembre 1903: LISSEY: -Incendie - Dimanche soir, un commencement d'incendie a mis en émoi la paisible population du village. Il a éclaté dans la boulangerie de M. Collin-Lejeune, boulanger et épicier. Grâce à  la promptitude des pompiers de Lissey et d'Ecurey, au bout d'un quart d'heure un grave incendie était conjuré et tout danger avait disparu.

            Les dégâts (600 fr.) peu importants, sont garantis par une assurance à la compagnie Le Soleil.

            Les causes du sinistre sont purement accidentelles.

 

             22 octobre: Naissance du général Pol DUPUY

           

            21 novembre 1903: BREHEVILLE: - Comité républicain - Jeudi, 19 courant, le comité républicain de Bréhéville s'est réuni pour la première fois dans la salle du café L'Honoré.

            La réunion s'est passée dans le plus grand calme et le bureau s'est constitué comme il suit:

            Président d'honneur: M. Léchaudel;

            Président: M. L'Honoré M;

            Vice-présidents: MM. Cochard A.; Corvisy A.;

            Secrétaire-Trésorier: M. Drouet Emile;

            Commissaires: MM. Grandjean et Nokel, fils;

            Merci au Petit Montmédien de la réclame faite avec le compte-rendu fantaisiste de la conférence des délégués de la Fédération républicaine. Nous sommes aujourd'hui quarante-cinq adhérents, pas un de plus, pas un de moins, et tous les jours de nouveaux membres se font inscrire. Un membre du bureau.       

          1904

            15 mai 1904 : Constant  RICHARD, maire. (blanc)

            RICHARD Prosper, adjoint. Conseillers: HORNARD Arsène, RICHARD Jean Ferréol, SAINTVANNE Adolphe, WILLAUME Hyacinthe, GILLE Eugène, RICHARD Placide, LAVALLEE Constant, HORNARD Marius.

Institutrice: Mme Bienaimé

39 habitants à la Petite Lissey, 9 à Haie Moulin, 6 à la Bergerie.

Installation de l'électricité dans le village

            19 février 1904: LISSEY: - Dans le courant de l'année écoulée, le jeune C. Sirot avait perdu une montre en nickel dans la forêt. M. Pelletier de Boémont vient de retrouver cette montre, qu'il s'est empressé de remettre à son propriétaire. (La Croix meusienne).

            23 avril 1904: BREHEVILLE: - Comité républicain - on nous écrit:

            Le comité républicain de Bréhéville réuni en séance extraordinaire le 18 avril 1904, a adopté le vœu suivant:

            Considérant:

            Que la commune est privée d'une garderie:

            Que le personnel enfantin de 3 à 6 ans est d'environ 40;

            Que les classes des instituteurs et institutrices comptent chacune plus de 30 élèves en moyenne;

            Que les parents sont actuellement assujettis à garder leurs enfants jusqu'à l'âge de 5 ans, ce qui gêne beaucoup dans un pays de vignoble où les mères sont forcées d'être constamment aux vignes;

            Emet le vœu que l'Administration académique veuille bien autoriser à Bréhéville la création d'une école enfantine, la dite commune possédant le logement nécessaire pour la création demandée. (Le Journal de Montmédy).

            18 mai 1904: ECUREY: -Elections municipales - On nous écrit:

            Le conseil municipal républicain, réuni le 15 mai pour son installation a élu maire par 8 voix sur 9 suffrages exprimés M. Herbillon Gustave, président de la Fédération républicaine du canton de Damvillers.

            Il a élu adjoint, aussi par 8 voix sur 9 suffrages exprimés, M. Grandpierre Théophile.

            A l'issue de cette réunion, les électeurs républicains, ayant à leur tête M. Marchal, vice-président, viennent féliciter les élus.

            M. Marchal prononce l'allocution suivante:

            Monsieur le Maire,

            Monsieur l'Adjoint,

            Messieurs les conseillers municipaux,

            En ma qualité de vice-président, je suis heureux de vous présenter les membres du Comité républicain d'Ecurey et de vous adresser en leur nom comme en mon nom personnel, nos plus chaleureuses félicitations au sujet de votre élection.

            La victoire signalée que nous venons de remporter a été le fruit de l'union et de la discipline entre les sincères républicains.

            Ni les mensonges, ni les calomnies, ni les attaques violentes - déshonorantes seulement pour ceux qui les ont employées - de nos adversaires sans scrupules n'ont pu entamer notre bloc.

            Vous êtes nos élus et nous sommes certains que vous saurez, par une administration ferme, soucieuse des intérêts de tous et surtout de ceux des travailleurs, garder notre confiance et maintenir parmi nous l'union toujours nécessaire.

            La réaction ne veut pas s'avouer vaincue; elle s'agite encore et continue sa campagne honteuse.

            Une seule réponse est nécessaire: le mépris.

            De pareils procédés nous donnent cependant un enseignement salutaire: c'est que l'estime, la confiance et la solidarité doivent s'affirmer tous les jours entre nous d'une façon plus étroite.

            Elus et électeurs, soyons et restons unis de la façon la plus inébranlable et nous assurerons à Ecurey le triomphe définitif de la République démocratique.

            Messieurs! Saluons nos élus!

            Et vive la République!

            M. Marchal termine par ces paroles qui provoquent chez tous une sympathique et douloureuse émotion.

            Messieurs, un mot encore. Je crois remplir un devoir impérieux et me faire votre interprète en adressant aux familles des membres du Comité: MM. André et Borre qui viennent d'être aujourd'hui frappés dans leurs affections les plus chères, nos fraternelles condoléances.

            M. le maire remercie le vice-président et tous les membres du Comité et la séance se termine par l'audition de chants exécutés par les membres de l'Amicale en voie de création.

            Un vin d'honneur réunit ensuite toutes les personnes présente.

            Une ombre cependant au tableau, car le Comité républicain est obligé de sévir contre un de ses membres.

            M. Henry Victor, vice-président, ayant prononcé des paroles injurieuses à l'adresse du Comité et mené une campagne déloyale contre les candidats républicains aux élections municipales du Ier mai 1904, est déclaré exclu dudit Comité.

            M. Vincent-Paul Nicolas est désigné à l'unanimité pour le remplacer dans les fonctions de vice-président;

            La réunion prend fin aux accents de la Marseillaise, chantée par tous les assistants.

            Un fait est à noter dans cette belle journée, c'est la parfaite tenue des républicains et la modération avec laquelle ils ont fêté leur victoire. Ils ont donné à leurs adversaires une leçon de courtoisie méritée.

            Nous n'osons espérer cependant que ceux-ci la mettront à profit.

            Un groupe d'électeurs                          (Le Journal de Montmédy).

            04 juin 1904: BREHEVILLE: - Délit de chasse - M. P... surpris en attitude de chasse dans les bois voisins de la ferme de la Roche, s'est vu dresser procès verbal sous prétexte qu'il n'était pas muni de permis ni d'autorisation spéciale. (Le Journal de Montmédy).

            15 juin 1904: ECUREY: Pigeon voyageur - M. Drouot, cordonnier à Ecurey, a recueilli et tient à la disposition de son propriétaire un pigeon voyageur portant sous l'aile cette inscription: N° 3205.

            Ce pigeon est en outre marqué de peinture jaune à la naissance des ailes et de peinture verte sur la tête. (Le Journal de Montmédy).

            19 juin 1904: ECUREY: - Lettre de félicitation à Mme Hablot-Collignon Mélanie, institutrice à Ecurey. (Le Journal de Montmédy).

            25 juin 1904: BREHEVILLE: - L'orage - Vendredi soir, à 9 heures 1/2, un violent orage s'est abattu sur le territoire de Bréhéville. Le ciel était en feu, la grêle est tombée pendant dix minutes, saccageant les récoltes, particulièrement entre Bréhéville et Brandeville. Les vignes ont beaucoup souffert; les pommes de terre sont hachées et les céréales très abimées. Les dégâts sont importants.

            Heureusement qu'il n'y avait point de vent, car les grêlons atteignaient la grosseur d'un œuf de pigeon et la perte eût été encore plus grande. (Le Journal de Montmédy).

            25 juin 1904: BREHEVILLE: - Conversation entendue dans la prairie - On nous écrit:

            - bonjou! cousin Liopold

            - Bonjour! cousin Frérot

            - Qu'é-ce qu'on fâ de bon tou là?

            - Nous allons mettre en tas, cousin

            - Bin; mâ est-ce vrâ qu'à la première réunion don conseil vu douvaïe monter la musique de l'église à la mairrie ? C'est bin sûr pou vous adormi tourtou les conseillé; j'a déjà r'marqué qu'à l'église quand vous jouïns, tout le monde doeme, ça fayeut l'même effet qu'la musique don Pallot, c'ét pou ça que ja n'va pu à la masse, ja n'disu pu d'prières, tout d'suite j'ronfleu.

            - Tout ça, cousin Frérot, ce n'est que des racontars.

            Bin mâ su qué c'n'ème des racontars, c'ét que les oraïes douvont vu courner, lu Michot é pu lu Modest' sont d'ine balle colère après l'cousaïe; y parit qu'on lou z'aveu proumint la garderie et va n'avez noumé ine autre. On dit que vlou proumettins pour aoit trois voix de puque et qué v'savins bin que lu Dicat vot'ru pou les blancs, pisq'il ét in gachon au séminaire.

            - Cousin Frérot, si nous avons nommé Marie Lefebvre, c'est parce Françoise a dit qu'elle était habituée avec les petits enfants, et que Marie Depollier ne savait pas les garder.

            - La cousine Françoise faru mieux d'épluchie sés ligumes pou mette au pot qué d'soccupa du su qui n'la roite mi: èle s'occupe trop d'politique; on dit partout qu'èle ét l'mare d'Bréhéville.

            - Cousin Frérot, on ne peut pas empêcher les gens de parler.

            - Oh! ça c'il vra, cousin Liopold, ma su c'qui dit ét toujou dit.

            - Au r'voir, cousin Liopold, purnez courage;

            - Au r'voir, cousin Frérot.

                                                                                  La Fouine

 

            - Bataille.- Une jeune fille de Bréhéville, Mlle Brochet, a échangé avec un cordonnier nommé Modeste Gillet des coups de poings qui ont occasionné des griffes au visage.

            Plainte a été adressée à la gendarmerie par les deux combattants.

            Ce qu'il y a de curieux, c'est que ce sont deux familles de benoitards sectaires.

                                                                                  ( Un rouge)

                                                                                  (Le Journal de Montmédy).

            20 juillet 1904: BREHEVILLE: Fête nationale - Les républicains se sont réunis pour fêter le 14 juillet en un banquet de 20 couverts, qui a eu lieu chez M. Nockel, à 8 heures du soir. La plus franche gaîté n'a cessé de régner et l'on s'est séparé au chant de la Marseillaise vers 5 heures du matin.

            Le Conseil municipal benoîton n'avait voté aucun fonds pour célébrer la Fête Nationale, le maire étant absent, et on a procédé sans lui à la répartition des affouages.

            Voilà comment procèdent les soi-disant libéraux et patriotes. (Le Journal de Montmédy).

            31 août 1904: BREHEVILLE: - Vol de numéraire - Le 26 août, vers 9 h. 1/2 du matin, un vol a été commis au domicile de M. Thomas Auguste, cordonnier, qui se trouvait absent.

            On s'est introduit dans sa maison par la porte d'entrée et on prit soin de placer un couteau dans le loquet; la porte du couloir a été fracturée.

            Le malfaiteur, pénétrant alors dans la chambre à coucher, ouvrit un placard et s'empara d'une somme de 400 francs en pièces de 5 francs, qui se trouvaient dans un petit sac en toile.

            M. Thomas fit sa déclaration au maire et la gendarmerie vint procéder à une enquête.

            Les soupçons s'étant portés sur un nommé H..., une perquisition fut faite chez lui mais ne donna pas de résultat.

            Aucune arrestation n'a encore eu lieu. (Le Journal de Montmédy).

            03 septembre 1904: BREHEVILLE: - Menaces - Le 28 août, vers 8 heures du soir, le nommé Hératte Auguste, manœuvre, se promenait dans le village, armé d'un couteau de table, menaçant de tuer le garde-champêtre et tous les fonctionnaires en criant qu'il n'avait pas peur de la guillotine.

            Hératte rentrait de la fête de Stenay et était très surexcité, ayant trouvé trois carreaux brisés, la tête de la cheminée renversée et deux angles de mur démolis en son absence, à la maison qu'il habite et qui appartient à Mme veuve Frogneux.

            Les auteurs de ce dernier fait sont inconnus.

            La gendarmerie a enquêter sur le tout. (Le Journal de Montmédy).

            14 septembre 1904: BREHEVILLE: - Vol de prunes - Il y a quelques jours, on a volé à M. Benoit Célestin, vigneron, la récolte de six pruniers, dans un verger non clos situ dans la rue de l'Eau; la perte qu'il éprouve est évaluée à 3 francs.

            L'individu soupçonné, interrogé par la gendarmerie, a déclaré que cette récolte lui avait été donnée en paiement par la dame Benoit, ce qui est fort possible. (Le Journal de Montmédy).

            05 octobre 1904: BREHEVILLE: - Avancement - M. Georgin, garde domanial des eaux et forêts à Bréhéville est élevé à la 1re classe sur place

            Nos félicitations à ce dévoué fonctionnaire.

            - Les vendanges dans les Côtes - Les vendanges ont commencé lundi dernier à Bréhéville et mardi à Lissey. Le vin promet d'être extra, il approchera le 93, mais on n'évalue la récolte qu'à une demi-récolte de bon rendement. Il en est de même pour les vendanges des Côtes et de la Côte Saint-Germain. (Le journal de Montmédy).

            08 octobre 1904: - Les vendanges - Les travaux de la vendange s'effectuent dans les Côtes du pays de Damvillers au milieu de l'allégresse générale. Le raisin est parfait à tous les points de vue et fournira un vin d'une exquise délicatesse: couleur, force, bouquet, tout y est réuni. Les premiers vins tirés accusent 11 degrés.

            Le vin de 1904 comptera parmi les plus fameux et les amateurs de bon vin gris pétillant et mousseux de Lissey et des environs feront bien de se hâter s'ils veulent en avoir, car les vignerons en ont déjà beaucoup vendu à livrer au soutirage. (Le Journal de Montmédy).

            15 octobre 1904: BREHEVILLE: - Incendie - Jeudi dernier, à 11 h. 1/2 du matin, le feu s'est déclaré dans une petite maison servant d'écurie et remise, appartenant à M. Jules Duchesne; il ne reste que les quatre murs.

            La toiture de la maison voisine fut fort abimée: au bout d'une heure de travail, tout danger était conjuré.

            Les pertes non encore estimées, sont peu importantes. (Le Journal de Montmédy).

            dimanche 30 octobre 1904: LISSEY- ECUREY - Vendanges - Les vignerons d'Ecurey et de Lissey ont fait cette année, ample et excellente récolte. la qualité de leur vin est même supérieure à celle que l'on pouvait espérer. Leur vin blanc surtout est fort apprécié par les amateurs. Les prix étant très modérés, il est probable que la récolte s'écoulera rapidement

            26 novembre 1904: ECUREY: - Au comité républicain - Le comité républicain d'Ecurey s'est réuni en assemblée générale le 13 courant, sous la présidence de M. Herbillon Gustave.

            Après la présentation et l'acceptation de 6 membres nouveaux, le Comité renouvelle le mandat des membres du bureau et approuve le compte-rendu de la situation financière.

            Une discussion des plus animées et des plus intéressantes s'engage au sujet des moyens de propagande; l'assemblée décide d'augmenter le nombre des abonnements au vaillant journal le Républicain Meusien qui mène le bon combat avec énergie et talent.

            Le Comité fixe ensuite la date de la prochaine réunion et après une courte causerie sur le Concordat et les articles organiques, il vote l'adresse suivante à M. le Président du Conseil.

            Les membres du Comité républicain d'Ecurey, réunis en assemblée générale le 13 novembre 1904, adressent à l'unanimité à M. Combes leurs vives félicitations pour avoir déposé le projet de loi relatif à la Séparation des Eglises et de l'Etat.

            Ils l'invitent à poursuivre avec fermeté l'œuvre d'émancipation de la Société laïque et l'assurent de leur plus complet dévouement. (Le Journal de Montmédy).

            12 novembre 1904: ECUREY: -Acte de probité - Le 5 novembre dernier; M; Gincré, garçon boulanger chez M. Vénante à Damvillers, a trouvé une bague qu'il a remise à M. Herbillon, maire;

            Félicitations à cet honnête homme pour son trait de probité. (Le Journal de Montmédy).

            23 novembre 1904: ECUREY: - Toujours le feu ! - Le 4 courant, la dame Martinet Henriette, âgée de 56 ans  femme Willaume transportait des braises rouges d'un alambic pour les porter au fond de son jardin, où elle les déposaient dans un  récipient pour les éteindre. Le vent, étant très fort, fit voler les jupes de la dame Willaume vers le foyer de l'alambic:; les jupes prirent feu; ce que voyant, la pauvre femme cria << au secours >>. Sa fille, Esther, accourue à son appel, éteignit les flammes.

            Les pertes en vêtements sont évaluées à 5 fr. (Le Journal de Montmédy).

            23 novembre 1904: LISSEY: - Feu de cheminée - Le 18 courant, à 11 heures du soir, un feu de cheminée s'est déclaré chez Madame veuve Guillaume Rouyer, où plusieurs personnes étaient en train de veiller. Celles ci coururent chercher la pompe à incendie et après deux heures d'efforts, le danger fut conjuré. Les dégâts sont évalués à 80 fr. Il y a assurances (Le Journal de Montmédy).

          1905

            Séparation de l'église et de l'état. Antagonisme profond entre les << blancs>> et les <<rouges>>. Les protagonistes en venaient souvent aux mains. Anecdote : mon grand-père, maire de la commune , à l'époque, reçut un jour la visite des gendarmes apportant une circulaire qui ordonnait au maire d'arrêter le curé en train de dire la messe, l'église étant devenue propriété de l'état. Mon grand-père refusa d'obtempérer ( sic Marc RICHARD).

            14 janvier 1905: BREHEVILLE: - Comité républicain - Le 7 janvier, le comité républicain de cette commune s'est réuni pour la formation du bureau pour 1905.

            MM. L'Honoré et Corvisy, malgré les instances des membres présents, ont démissionné de président et vice-président.

            Le bureau fut composé comme suit:

            Président: M. Nockel Céleste, receveur buraliste.

            Vice-présidents: MM. Cochard Augustin, Lefevbre Théophile.

            Secrétaire-Trésorier: M. Drouet Emile.

            Commissaires: MM. Grandjean, Halbin Alphonse, Nockel Hector, Fallet Emile. (Le Journal de Montmédy).

            25 janvier 1905: LISSEY: - Mort carbonisé - Dimanche matin, vers neuf heures, on a trouvé M. Hornard Ulysse, vigneron, âgé de  70 ans, carbonisé au coin de son feu.

            Ce vieillard habitait seul; on suppose que dimanche matin, à son lever, en voulant allumer son feu, il aura renversé sur lui le contenu de sa lampe allumée; le feu s'est communiqué à ses vêtements, le malheureux, sujet à des attaques, n'ayant pu éteindre les flammes, aura succombé dans les plus horribles souffrances. (Le Journal de Montmédy)

            28 janvier 1905: ECUREY: - Destructions d'animaux nuisibles - MM. Drouet Juste et Jules Barnaul, autorisés par M. Bantquin, locataire des chasses des bois communaux d'Ecurey, ont capturé dans le même terrier cinq magnifiques blaireaux pesant ensemble 78 kilos. (Le Journal de Montmédy).

            25 février 1905: LISSEY: - Au Comité républicain - Le 20 février dernier, à 7 heures du soir, le comité républicain de Lissey, comprenant une quarantaine de membres, s'est réuni en assemblée générale dans la salle de M. Rouyer, aubergiste, mise gracieusement à sa disposition pour la circonstance.

            Après avoir invité les membres présents à travailler activement à l'union de tous les républicains sincères de la commune, M. le président prie l'assemblée de procéder au renouvellement de son bureau pour 1905, qui est composé comme suit:

            Président: M. Richard Placide.

            Vice-présidents: MM. Lejeune J.-B. et Hornard Marius.

            Commissaires: MM. Cochard, Richard Isaïe, Hornard Théotime, Juppin.

            Secrétaire: M. Duchêne.

            Trésorier: M. Rochon, instituteur.

            L'assemblée prononce la radiation d'un de ses membres, M. Richard Ferréol, en raison de son attitude antirépublicaine aux élections municipales dernières, puis elle admet à l'unanimité les sept nouvelles adhésions qui lui sont présentées.

            Le recouvrement des cotisations pour 1905, produit la somme de 37 fr. 50, sur laquelle une subvention de 10 fr. sera affectée à la propagande républicaine dans l'arrondissement.

            Les adresses suivantes sont alors successivement votées à l'unanimité:

            Adresse à M. le Sous-préfet de Montmédy.

            Le comité républicain de Lissey, en présence des attaques incessantes dont M. de Saint-Martin, notre sympathique sous-préfet de Montmédy est l'objet, lui adresse ses plus chaleureuses félicitations pour son attitude énergique dans sa lutte contre les ennemis de la République. Il approuve hautement la façon bienveillante avec laquelle ce distingué fonctionnaire administre notre arrondissement et l'assure de son entier dévouement à la cause démocratique

            Adresse à M. le Préfet de la Meuse.

            Le comité républicain de Lissey est heureux d'adresser ses respectueux souhaits de bienvenue à M. le Préfet de la Meuse et de lui offrir l'hommage de son dévouement inaltérable à la République.

            Adresse à M. le Président du Conseil.

            Le comité républicain de Lissey, réuni en assemblée générale, prend la respectueuse liberté d'adresser à M. Rouvier, président du Conseil et au Cabinet tout entier, ses sincères félicitations pour son attitude énergique dans la lutte qu'il soutien contre les ennemis de la République et de l'encourager à persévérer dans cette voie.

            Ensuite, tous les membres du comité fraternisent avec la plus franche cordialité et se quittent en emportant le meilleur souvenir de cette bonne soirée.

            Le Président du Comité, P. RICHARD. (Le Journal de Montmédy).

            04 mars 1905: ECUREY: - Coups - M. Cadet Alfred s'est plaint à la gendarmerie d'avoir été l'objet de menaces et de coups de la part de M. Xavier Lambert, colporteur. ( Le Journal de Montmédy).

            22 mars 1905: BREHEVILLE: - Suicide - Lundi, dans la matinée, un vieillard de 77 ans, nommé Nicolas Piquet, s'est suicidé en se pendant avec son foulard dans son écurie.

            Depuis plusieurs mois, ce malheureux s'adonnait à la boisson. C'est sans doute dans un accès de folie qu'il a mis fin à ses jours.

            - Feu de cheminée - Vendredi dernier, un feu de cheminée s'est déclaré chez M. Vincent, maire.

            Il n'y a pas eu de dégâts. (Le Journal de Montmédy).

            28 mars 1905: BREHEVILLE: - Série de nouvelles - Vendredi dernier, un violent feu de cheminée s'est déclaré chez M. Vincent, maire de la commune. Combattu immédiatement par les personnes accourues au premier signal, tout s'est réduit à des dégradations insignifiantes.

            Le même jour, M. Nicolas Piquet a été trouvé, par sa femme, pendu dans sa porcherie. Tous les soins pour le rappeler à la vie ont été inutiles. Il était âgé de 77 ans. On attribue sa funeste résolution a des embarras d'argent.

            La pétition pour le maintien du Concordat a été favorablement accueillie dans notre commune et signée par la plupart des électeurs. (La Croix meusienne).

            02 avril 1905: BREHEVILLE: - Accident - Achille Martin, 27 ans, travaillait en forêt, lorsque la hache dont il se servait glissa sur les branches et l'atteignit au-dessus de la cheville droite. La blessure n'est heureusement pas dangereuse.

            29 avril 1905: LISSEY: - Magistrat trop pressé - La commune de Lissey a - pour le moment - un jeune maire benoiton à poigne, car il entend gouverner ses administrés en maître absolu.

            Aussi les employés de sa commune, ainsi que les président, conseiller et trésorier de fabrique, qui sont républicains, n'ont qu'à bien se tenir, car il veut suspendre les uns et remplacer les autres.

            Permettez-nous un petit conseil, M. le jeune maire provisoire de Lissey: modérez-vous un peu, sinon votre grand excès de zèle pourrait bien vous nuire et vous aliéner même la confiance de vos amis. Un qui voit clair. (Le Journal de Montmédy).

            29 avril 1905: BREHEVILLE: - Petite correspondance - La question dont nous entretient notre correspondant relève de la police municipale. Rien n'est plus facile d'ailleurs que de répondre au procédé signalé par un procédé pareil ou analogue. (Le Journal de Montmédy).

            03 mai 1905: ECUREY: - Quatre décès en quatre jours - Un fait assez rare, Dieu merci, vient de se produire la semaine dernière dans cette commune d'environ 460 habitants.

            En quatre jours consécutifs, les mardi, mercredi, jeudi et vendredi, quatre personnes y sont mortes, dont le mari et la femme, M. et Mme Liégeois- Chadet, l'un précédant l'autre de deux jours.

            Le premier décès survenu est celui du doyen d'âge de la commune, M. Jean-François Menu, qui était dans sa 97° année. Ce beau vieillard avait eu la douleur de perdre, il y a environ deux ans, sa femme avec laquelle il s'était marié, dans le courant d'octobre 1837, ce qui leur faisait 66 ans de mariage. Nous pensons qu'il serait difficile de citer un mariage ayant eu plus longue durée. Un cas analogue existait encore l'an dernier à Brandeville, où vivaient ensemble depuis 65 ans au moins M. et Mme Gérard-Andreux, propriétaires du moulin de l'Epinette; mais le mari est mort dans le courant de l'année 1904, après avoir été alité pendant quelques jours seulement. (Le Journal de Montmédy).

            13 mai 1905: LISSEY: - Le feu à la ferme de la Bergerie - Un incendie sur la cause duquel il est impossible de se prononcer actuellement, a éclaté à la ferme de la Bergerie, écart de Lissey, le mardi 9 mai, vers 9 heures du soir

            Il y avait à peine une heure que M. Aimé Gontier et sa famille étaient couchés, que le feu éclatait soudainement à tel point qu'ils faillirent tous rester dans les flammes.

            Leur domestique qui couchait dans une petite pièce attenant à l'écurie, n'eut que le temps de s'enfuir en avertissant ses maîtres qui, affolés, durent quitter leur lit à demi vêtus.

            En un clin d'œil, toute la maison fut en flammes et on eut beaucoup de peine à faire sortir de l'écurie les chevaux dont le râtelier flambait.

            Une vache, trois veaux, une vingtaine de porcs et toute la volaille de la ferme sont restés dans le foyer de l'incendie.

            Les pompiers de Lissey et d'Ecurey, accourus en toute hâte, n'ont pu porter aucun secours. Ils sont restés cependant sur le théâtre de l'incendie jusqu'à 2 heures du matin, car on craignait que les flammèches ne portent l'incendie sur les bâtiments servant à la fabrication de la tuile et de la brique, lesquels fort heureusement sont intacts et peuvent continuer la fabrication.

            Les bâtiments composés du corps de logis, grange et écurie, sont complètement détruits; ils appartiennent à M. de Chardon, de Damvillers.

            Les pertes sont évaluées à la somme de 28.000 francs. Il y a assurance à la Providence.

            Cette ferme de la Bergerie n'a décidément pas de chance depuis une vingtaine d'années.

            En 1887, au mois d'avril, un épouvantable cyclone l'avait presque complètement détruite.

            Depuis, il y a 4 ou 5 ans, le feu anéantissait au milieu des champs, une meule de gerbes, avec la machine à vapeur que l'on avait amenée auprès, quelques jours auparavant pour battre ces gerbes. Enfin, il y a deux ans, une main criminelle que l'on n'a jamais pu découvrir, coupait les courroies de transmission de la locomobile servant à la fabrication de la tuile et des briques, et mutilait d'une façon ignoble cette machine à vapeur.

            - La tuilerie de la Bergerie: - M. A. Gontier, qui exploite la tuilerie de ce nom, nous prie d'informer le public que contrairement à ce qui avait été annoncé, cette tuilerie n'a pas été atteinte par l'incendie et continue comme par le passé sa fabrication.

            02 juillet 1905: LISSEY: - Suicide: - En revenant des vignes, Jean Collet, meunier à Haie-Moulin, suivait un sentier longeant le bief de son moulin. Arrivé à 50 mètres de son habitation, il vit sur le pré une casquette, un mouchoir, un tablier, une boite d'allumettes. Dans le bief, il aperçut le corps de P.L. Martin, 58 ans, cordonnier, qui flottait à la surface de l'eau. Aidé de sa femme, M. Collet le retira de l'eau et il essaya, mais vainement, de la rappeler à la vie. A plusieurs reprises, M. Martin avait manifesté l'intention d'en finir avec la vie, et une fois déjà il avait tenté de s'asphyxier. (La Croix meusienne).

            08 juillet 1905: BREHEVILLE: - L'assassinat - Voici de nouveaux détails sur cet assassinat qui a eu un énorme retentissement dans la région.

            Depuis longtemps des scènes avaient journellement lieu dans le ménage Prudhomme. Le mari Georges-Adolphe, âgé de 53 ans, perruquier, était d'une jalousie féroce et s'adonnait beaucoup à la boisson. Sa femme, née Marie-Modestine Vigneron, âgée de 44 ans, était au-dessous de tout soupçon. La malheureuse qui a élevé dignement huit enfants était on ne peut plus laborieuse.

            Samedi soir 3 juillet, Prudhomme fit une terrible scène à sa femme; celle-ci le voyant prendre son fusil et chercher ses cartouches s'enfuit pour aller se réfugier dans l'atelier de M. Charles Frindling, charron, situé de l'autre côté de la rue. Elle était à peine depuis quelques instants quand son mari l'ayant rejoint lui tira presque à bout portant un coup de son arme et lui fit une horrible blessure dans le bas-ventre.

            Une demi-heure après elle expirait.

            Prudhomme son crime accompli, était rentré chez lui et avait attaché une corde après un clou fixé au-dessus de la porte de l'écurie, mais l'instinct de conservation l'a empêché de se suicider.

            Il s'est laissé arrêter sans aucune difficulté par le maire de la commune qui dut le protéger contre la fureur de la population, surtout contre celle de ses enfants qui voulaient le lyncher.

            - Les singularités de la vie - La vie du monde est bien drôle et bien bizarre, car en 48 heures, il est arrivé bien de l'imprévu pour le village de Bréhéville.

            Samedi 1er juillet, à 3 heures de l'après-midi, mourait M. J.-N. Halbin, ancien maire de Bréhéville, un brave et honnête homme.

            A 6 heures et demie, c'était cette malheureuse mère de famille qui mourait assassinée par son mari.

            Le dimanche, dans la matinée, c'était la naissance d'une petite fille de M. Priant.

            Le lundi, à 8 heures du matin, enterrement au milieu d'une grande affluence de monde de cette malheureuse femme assassinée.

            A 10 heures, enterrement de M. Halbin l'ancien maire

            Et à 11 heures, mariage d'une jeune fille du village avec un facteur des postes. Ainsi en 48 heures que de changements. A. C. (Le Journal de Montmédy).

            09 juillet 1905: BREHEVILLE: - Assassinat - G.- Ad. Prud'homme, 53 ans, perruquier, faisait souvent des scènes épouvantables. Samedi dernier, à la suite d'une discussion, il sauta sur son fusil, proférant des menaces de mort. Sa femme effrayée s'enfuit chez son voisin, M. Ch. Findling. Elle était dans l'atelier depuis quelques minutes à peine, lorsqu'une détonation retentit: elle s'affaissa en poussant un cri. Elle avait reçu toute la charge dans l'abdomen et elle rendit le dernier soupir une demi-heure après. Son crime accompli, Prud'homme rentra chez lui et tenta de se faire justice; mais les voisins accourus l'en empêchèrent, et il fut mis en état d'arrestation quelques instants après par le Maire de Bréhéville. Il avoue son méfait; mais il accuse sa femme d'avoir eu des relations avec certains hommes du village. L'opinion publique au contraire rend hommage à l'honorabilité de la victime. (La Croix meusienne).

            12 juillet 1905:LISSEY: - Démission - M. Richard Constant maire réactionnaire de cette commune vient de donner sa démission de ses fonctions. (Le Journal de Montmédy).

            02 août 1905: ECUREY: - Drame passionnel - Le 27 juillet la demoiselle Gillet Aline, âgée de 23 ans, se rendait au domicile de M. Barnaud, accompagnée de son père.

            La demoiselle Gillet, que Barnaud avait courtisé et qui l'aurait rendue mère, venait le supplier de consentir au mariage promis, mais il refusa, malgré son insistance. Aline Gillet se lança alors sur Barnaud et lui porta dans le dos deux coups de tiers-point dont elle s'était munie. Les blessures de Barnaud ne sont pas graves, il en sera quitte pour quelques jours de repos.

            La demoiselle Gillet a été arrêtée et conduite à la maison d'arrêt de Montmédy. Pour se justifier, elle déclare que c'est Barnaud qui l'a fait revenir des environs de Paris où elle habitait, pour régulariser sa situation; mais les jours passant sans qu'une solution favorable intervienne, elle perdit patience; de là, l'attentat dont elle s'est rendue coupable. (Le Journal de Montmédy).

            06 août 1905: ECUREY: - Tentative de meurtre - La gendarmerie de Damvillers a arrêté Aline Gillet, originaire de Brandeville, pour la tentative de meurtre sur Jules Barnault, vigneron. Le 27 juillet, ce dernier se trouvait sur sa porte quand les époux Gillet et leur fille se précipitèrent sur lui. Il entra aussitôt dans sa cuisine; mais Gillet l'y suivit, le renversa à terre, et c'est dans cette position que sa fille porta au malheureux vigneron trois coups de tiers-point dans le dos. Le prétexte du crime est d'ordre intime. M. le docteur Maillard n'a pu encore se prononcer sur la gravité des blessures. (La Croix meusienne).

            09 août 1905: LISSEY: - Election municipale - Voici le résultat de l'élection complémentaire qui a eu lieu dimanche dernier à Lissey pour le conseil municipal:

            M. Lejeune J. B., vice-président du comité républicain de Lissey, 36 voix, plus 3 voix annulées et 2 républicains qui n'ont pas pu venir voter pour cause de santé.

            M. Duchêne, instituteur en retraite, est élu par 47 voix, toutes réactionnaires, tout en étant secrétaire du Comité républicain (sic).

            Bravo et un bon point aux républicains de Lissey pour les progrès accomplis et réalisés sur les élections antérieures. (Un électeur républicain) (Le Journal de Montmédy).

            16 août 1905: LISSEY: - Démission - M. Duchêne, élu conseiller municipal par les voix réactionnaires, vient de donner sa démission, nous écrit-on. (Le Journal de Montmédy).

            01 octobre 1905: ECUREY: - Nécrologie - Nous avons à déplorer la mort prématurée de l'un de nos amis en la personne de M. Paul Richard. Jeudi matin il rendait son âme à Dieu, à l'âge de 36 ans, muni des sacrements de L'Eglise. Il était le petit-neveu de M. le chanoine Richard et le neveu de M. l'abbé Richard mort curé de Jametz. On peut résumer la vie du cher défunt en ces deux mots: Honneur et édification.

            Il fut l'honneur des siens: issu d'une famille où les convictions religieuses étaient en honneur, où la justice et la bienfaisance furent des vertus toujours mises en pratique, il suivit sans hésitation, malgré les circonstances et les difficultés, les traditions de ses ancêtres. Il emporte aujourd'hui les regrets de tous les siens parce qu'il fut le fils aimant et le frère dévoué.

            Il fut aussi l'édification de la population tout entière. gardant au cœur des principes de foi et de dévouement il fut et il restera le modèle de la jeunesse d'Ecurey. Il se tenait en dehors de toute discussion, il garda toujours la dignité, la bonté et la gaieté qui faisaient la jeunesse d'autrefois et feront, espérons-le, la jeunesse de demain. Jeunes gens, gardons le souvenir de celui que nous avons aimé et marchons sur ses traces.

            Cher ami, trop tôt parti, vous êtes allé rejoindre un père tendrement aimé. heureux, vous l'êtes ! mais n'oubliez pas ceux de la terre, votre mère éplorée, vos frères et vos sœurs tout en larmes, et nous tous qui attendons de vous revoir un jour.  Un ami  (La Croix meusienne).

            18 octobre 1905: LISSEY: - La semaine dernière M. Toyon est mort subitement pendant qu'il était occupé à fendre son bois. (Le Journal de Montmédy).

            15 novembre 1905: ECUREY: - Nécrologie - Nous apprenons la mort de M. l'abbé Chapiron, curé de Sorcy, décédé à l'âge de 59 ans.

            Né à Ecurey en 1847, l'abbé Chapiron avait été successivement curé de Chaumont-devant-Damvillers, Remoiville, Villers-les-Mangiennes et Consenvoye. (Le Journal de Montmédy).

            15 novembre 1905: BREHEVILLE: - Relaxé - M. Alphonse Henry, dont nous avons relaté l'arrestation dans notre dernier numéro, est remis en liberté, son innocence ayant été reconnue.

            Il était inculpé de vol et de tentative de meurtre commis à Deuil (Seine), d'où il est revenu voilà un mois, ayant travaillé dans ce pays depuis le commencement de l'année chez un propriétaire.

            Par une similitude de nom, ce brave jeune homme - car il n'a jamais subi aucune condamnation - a été arrêté par ordre du parquet de la Seine, parce qu'un individu portant le même nom y a commis meurtre et assassinat.

            C'est avec stupeur que la population avait appris son arrestation, car M. Henry jouit de l'estime de tous les habitants de Bréhéville (Le Journal de Montmédy).

            03 décembre 1905: Le vin des Côtes: Cette année, le vin, qui est d'une exceptionnelle qualité, car il pèse 10 et 11 degrés suivant les coteaux, est très recherché des amateurs qui savent en apprécier la valeur et la qualité.

            A Lissey, les 3/4 de la récolte sont déjà enlevés aux prix suivants et selon la qualité: le blanc, 80 et 85 fr.; le gris, 74 et 80 fr.; le rouge, 70 et 75 fr. la pièce de 200 litres.

            A Ecurey, Réville, Damvillers, Bréhéville et Brandeville, le vin, qui n'est pas si doux qu'à Lissey, mais qui a autant de force et de qualité, s'enlève facilement aux prix suivants: le rouge, de 60 à 70 fr.; le gris, de 65 à 75 fr.; le blanc de 70 à 80 fr.

            A Murvaux et Lion-devant-Dun, le vin qui était abondant, se vend aisément 60 fr.; le rouge, 65 fr. le gris et 70 fr. le blanc.

            Que les amateurs du vin des Côtes se hâtent donc de faire leur approvisionnement, car des étrangers amateurs de Belgique, d'Alsace-Lorraine, du Luxembourg, de Paris, etc., sont déjà venus s'approvisionner. (Le Journal de Montmédy).

            06 décembre 1905: BREHEVILLE: - Vandalisme - La semaine dernière, un mal avisé a lancé une pierre dans une fenêtre de l'école des garçons pendant le cours d'adultes. La pierre, heureusement, arriva dans le milieu de la croisée, sans quoi elle aurait pu blesser les élèves.

            Dimanche dernier, le même exploit s'est répété chez Mlle Euphrasie Lefebvre, où les jeunes filles étaient réunies pour la confection des décors pour l'église; cette fois, il y eut un carreau de cassé.

            Il serait à désirer que les auteurs de ces farces stupides trouvent d'autres divertissements et laissent les gens tranquilles chez eux. (Le Journal de Montmédy).

         13 décembre 1905: ECUREY - Inauguration de l'éclairage public - Après son chef-lieu de canton, la commune d'Ecurey a inauguré dimanche dernier l'éclairage électrique dont elle vient d'être dotée par la Société Lorraine d'Eclairage et de Force par l'électricité.

            A l'hôtel Collin, brillamment illuminé par les électriciens, un banquet réunissait à six heures du soir le directeur, M. Frisé, et ses collaborateurs, la municipalité et un certain nombre de joyeux convives. Tout le monde fit honneur au menu bien servi par M. Collin.

            Ce menu original ne pouvait d'ailleurs que satisfaire des partisans de la lumière. En voici la composition:

 

Entrées

Potage fil souple

Veau sauce Ampère

Poulet à l'incandescence

Haricots transformateurs

Gigot triphasé

 

Salade

Chicorée Frisé(e)

Savarin coupe-circuit

Galettes isolantes

 

Vins

Côtes de Lissey-Ecurey

Rouge et gris alternatifs

Champagne 5000 volts

 

            Au champagne, M. Herbillon, maire d'Ecurey et conseiller d'arrondissement, rendant un juste hommage au talent de M. Frisé, lui adresse, ainsi qu'à ses collaborateurs, au nom de la commune toute entière, ses plus vives félicitations pour la perfection de l'installation et la beauté de l'éclairage qui donne satisfaction aux plus exigeants.

            M. Frisé remercie M. le Maire et les habitants de lui avoir rendu la tâche plus aisée par le vote d'une subvention et les facilités accordées dans l'exécution des travaux. Il fait un rapide historique de l'usine hydraulique de Vilosnes.

            Cette usine, pourvue d'une puissante turbine et d'une installation complète, distribue la lumière, d'une façon régulière, dans un rayon de 15 kil. aux communes de Vilosnes, Sivry, Ecurey, Damvillers, détenant ainsi le record de la distance dans la région de l'Est. Il est heureux des résultats obtenus, et, confiant dans l'avenir, espère que de nouveaux progrès permettront d'obtenir un éclairage parfait.

            On boit au progrès de la science, on boit à la diffusion de la lumière, mais il faut se hâter d'ouvrir le bal, car tout le monde se presse; de tous les alentours on est venu admirer... et  envier l'éclairage d'Ecurey.

            La salle est trop petite; cela n'est pas le moins du monde gênant, car, bien vite, on établit un bal en plein air... Le 10 décembre ? Parfaitement. On dit même qu'il gelait; les danseurs ne s'en aperçurent point. Après minuit seulement, la salle put être utilisée, et encore était-elle trop étroite. A cinq heures du matin, on dansait encore. Et le succès, bien mérité, fut pour l'électricité et pour les électriciens. ( Journal de Montmédy).

          1906:

            LISSEY: 317 habitants       

            14 janvier 1906: ECUREY: - Cadavre - A 400 mètres environ de cette commune, on a découvert un cadavre étendu. Un petit sac contenant des provisions était à se côtés. Le corps a été reconnu pour être celui de F. Alfred Genesson, 55 ans, de Bréhéville. La mort est attribuée à une congestion causée par le froid et l'alcool. (La Croix meusienne).

            17 janvier 1906: BREHEVILLE: - Comité républicain - Le comité républicain de Bréhéville s'est réuni le 10 courant dans la salle de café de M. Nockel, pour la formation du bureau pour l'année 1906.

            Deux membres nouveaux se sont fait inscrire, ce qui porte à 55 le nombre des adhérents.

            Le bureau fut réélu à l'unanimité des membres présents et les comptes de l'année écoulée approuvés.

            Dans la même séance, une adresse de félicitations fut votée à nos trois sénateurs pour la victoire éclatante qu'ils remportèrent sur la réaction. (Le Journal de Montmédy).

            20 janvier 1906: BREHEVILLE: - Accident mortel - Mardi soir, vers six heures, M. Martin Victor, cultivateur, entendant du bruit dans sa grange, s'y rendit et trouva son domestique, Modeste Colson, étendu sur l'aire et ne donnant plus signe de vie.

            Aidé des voisins, il le releva et le transporta sur son lit où Colson expira jeudi, à 4 heures du matin, sans avoir repris connaissance, malgré les soins empressés de M. le docteur Maillard. Il avait trois côtes brisées et une fracture à la tête.

            On suppose que ce malheureux, qui avait l'habitude de soigner les chevaux sans lanterne, aura mis le pied à côté de l'échelle en descendant du grenier et sera tombé sur une porte et sur un grand van. (Le Journal de Montmédy).         

          12 mars 1906 à 10 heures: ROYER, curé; GILLE, président du bureau des marguilliers; RICHARD Prosper, maire de la commune, procèdent à l'inventaire des biens de la fabrique paroissiale de Lissey:

          Marguillier: N.m. ( lat.matricularius, garde-rôle ). Hist. relig. 1. Membre du conseil de fabrique chargé d'administre les biens d'une paroisse sous l'Ancien Régime et sous le Concordat. - 2. Banc des marguilliers, banc réservé au marguillier dans l'église. Bureau des marguilliers, dans le régime concordataire des cultes, organe exécutif du conseil de fabrique, composé du curé et de trois conseillers.

Autrefois, le marguillier avait dans chaque paroisse, la charge du registre ( matricula ) où étaient inscrits les pauvres secourus par l'Eglise.. Quand se constituèrent des fabriques chargées de régler l'administration temporelle d'une église, leurs membres laïcs furent appelés < marguilliers >.

Instituteur: Vital ROCHON, institutrice: Mme Bienaimé

Agriculteurs - propriétaires: Lavallée (C.); Richard (A.); Richard (C.);Richard (I.); Richard (J.-B.);Richard (P.); Willaume (H.).

Notables et rentiers: Gille(E.); La Droitte (A.); Vve Liégeois (A.); Vve Rouyer (J-N)

            17 février 1906: LISSEY: - Jet de pierres - Le 12 courant, trois farceurs, les nommés P...., A...., et R.... se sont amusés à jeter des pierres dans la porte et la fenêtre de la maison appartenant à M. Mars Pierre. Ils y ont joint des boules de neige inoffensives. Quoi qu'il en soit et bien qu'il n'y ait eu aucun dégât, M. Mars a porté plainte. (Le Journal de Montmédy).

            17 février 1906: BREHEVILLE: - Sanglier tué - Jeudi après-midi, dans une battue organisée par MM. Herbillon, d'Ecurey et M. Barbotin de Bréhéville, un sanglier pesant 250 a été tué d'un doublé par M. Jules Henrion, de Godbrange, dans une garenne d'une dizaine d'hectares appartenant à M. Herbillon, maire d'Ecurey. (Le journal de Montmédy).

            14 mars 1906: ECUREY: - Visite de M. Lefebure - Accompagné de M. Herbillon, conseiller d'arrondissement, et de M. Bantquin, président de la Fédération cantonale, qui l'ont accompagné dans toutes les autres communes du canton de Damvillers, M. Lefebure fait son entrée à Ecurey au milieu des salves et des acclamations de plus de 150 personnes.

            M. André Vital lui remet un bouquet et M. Gabriel Willaume lui souhaite la bienvenue en ces termes:

            Monsieur Lefebure

            A votre arrivée dans notre commune, je suis heureux de venir, au nom de la population et de la jeunesse républicaine, vous souhaiter la bienvenue et saluer en le champion dévoué de la cause démocratique.

            Aujourd'hui, comme il y a 4 ans, nous vous exprimons nos souhaits de réussite, mais avec un espoir meilleur. La foi républicaine s'est affermie dans notre commune comme dans l'arrondissement tout entier; le parti s'est fortement organisé et c(est avec la plus entière confiance que nous disons:

            Vive la République

            Vive M. Lefebure

            Vive notre futur député.

            Dans la salle d'école où sont réunies 150 personnes, parmi lesquelles de nombreuses dames, l'honorable M. Marchal, vice-président du comité républicain, adresse quelques fortes paroles à M. Lefebure:

            Monsieur Lefebure

            Permettez-moi, en vous souhaitant la bienvenue au nom du comité républicain, de vous rappeler ce que la commune d'Ecurey a fait depuis 4 ans.

            Avec l'aide éloquente et courageuse des amis Bedel, Pierrot et Renaudin, à qui nous adressons nos meilleurs remerciements, nous avons fondé notre comité qui a fait ses preuves. Grâce à lui, il y a 2 ans, nous avons reconquis le conseil municipal et rendu à notre commune sa vieille renommée de foyer républicain.

            Les électeurs du canton, à la mort du regretté M. Léchaudel, ont choisi parmi nous son successeur, et vous savez que leur choix ne pouvait être meilleur. Nous espérons maintenant     , et avec une confiance absolue, que le canton de Damvillers saura, au 6 mai prochain, affirmer sur votre nom son attachement aux principes de liberté, de justice, de tolérance et de solidarité qui doivent rester la base de notre organisation démocratique et aux sentiments d'union, de concorde et d'apaisement qu'il importe de voir régner parmi nous.

            Les appels à la révolte et à l'anarchie prêchés, au nom de l'ordre et de la liberté, par nos adversaires, ne sont qu'une étiquette menteuse par laquelle ils espèrent tromper le peuple.

            Ces calculs perfides seront déjoués et pour leur part, les électeurs d'Ecurey restent fidèles à leur vieille renommée.

            Vive la République

            Vive Lefebure

            M. Lefebure, acclamé par toute la salle, répond aux souhaits qui lui sont adressés et pendant plus d'une heure tient sous le charme de sa parole ses auditeurs qui ne lui ménagent ni leurs applaudissements ni leurs ovations.

            La conférence terminée, la foule, précédée de drapeaux tricolores, entonne le Chants des Droits et la Marseillaise et reconduit M. Lefebure et M. Bantquin.

            La République aura une belle majorité le 6 mai prochain dans la vaillante et courageuse commune d'Ecurey. (Le Journal de Montmédy).

            21 mars 1906: LISSEY: - Comité républicain - On nous écrit: Samedi dernier, à 7 heures du soir, dans une des salles de M. Rouyer, aubergiste, le comité républicain s'est réuni en assemblée générale pour nommer des délégués au Congrès du 25 mars à Montmédy pour choisir un candidat à la députation.

            Ont été désignés: MM. Hornard Marius, Juppin, Saint-Vanne, Hornard Théotime, Rochon.

            Ensuite les membres du bureau ont été réélu à mains levées à l'unanimité.

            La somme de 10 fr. a été votée pour la propagande républicaine.

            Cette réunion bien paisible, où la fraternité la plus gaie n'a cessé de régner, a sans doute portée ombrage à M. le Maire et ses amis, car à un certain moment, il est venu se présenter au milieu de l'assemblée et, avec l'autorité qu'on lui connaît, dit: - Messieurs, j'ai appris qu'il devait y avoir une contre-manifestation extérieure et comme je crains une bagarre, je vous somme de sortir immédiatement.

            Il était 8 heures et le plus fort c'est qu'il avait donné une permission de minuit, on dit même deux. Bien entendu, personne ne bougea et on lui répondit: - Mais nous sommes bien calmes, nous ne manifestons pas; s'il y a à l'extérieur des manifestations, votre devoir est d'aller les réprimer.

            A ce moment, le garde-champêtre est requis, fait le tour du village, passe par toutes les rues, ruelles et même les plus petits coins, il ne voit pas même l'ombre d'un rien, si ce n'est les étoiles qui brillaient d'un vif éclat dans le firmament.

            Vous avez beau faire, M. le maire, je crois que vos menaces ne feront ni trembler, ni décourager les républicains de Lissey. X... (Le Journal de Montmédy).

            28 mars 1906: LISSEY: - Conférence réactionnaire - Le baron de Benoist a fait samedi dernier une conférence à laquelle assistait 25 électeurs, dont 3 étrangers et 4 républicains.

            Un électeur benoîton ayant voulu poser au conférencier une question sur la loi de 2 ans, on lui fit signe de n'en pas parler: cette question aurait singulièrement gêné l'orateur.

            Dans une commune où la majorité des électeurs est réactionnaire et où le Baron ne réunit qu'un auditoire aussi restreint, ce fait constitue pour lui un succès... à côté. (Le Journal de Montmédy).

           

            18 avril 1906: LISSEY: - Autres temps, autres mœurs - Jadis Lissey, petit village coquettement adossé au flanc d'un coteau couvert de vignes et couronné d'une forêt pittoresque, était renommé à 15 lieues à la ronde pour son bon vin, l'urbanité de ses habitants, et la voix angélique des demoiselles, qui sous la direction de vieux curés sympathiques faisaient résonner les voûtes de l'église de leurs pieux cantiques des jours de fêtes. On venait des villages voisins, et souvent de loin même, déguster entre amis une vieille bouteille d'un crû estimé et unique en son genre. Alors les acheteurs étaient nombreux et les vieux collectionnaient les pièces de 20 francs.

            Aujourd'hui, des amis étrangers à la commune n'ont pas le droit de se rencontrer à l'auberge de Lissey, sans qu'un scribe idiot autant que jaloux et ambitieux, renseigné par des pauvres d'esprit que l'on dresse au métier de mouchard, ne vienne baver dans un journal les inventions les plus stupides. On ne répond pas à des inepties et à des mensonges; on laisse la calomnie et les méchancetés aux fourbes; mais les honnêtes gens ne seront pas dupes, quoique victimes. En effet, les visiteurs étrangers se font rares, les acheteurs font grève et le vin reste en cave.

            Allons, gens de Lissey, il est temps de reprendre votre rang dans la majorité républicaine du pays.

            Haut les cœurs ! Montrez que vous êtes dignes de la liberté. Rappelez-vous que par votre bulletin de vote, vous êtes les égaux de ceux qui veulent en imposer à vos consciences. Echappez à l'influence néfaste de ces hommes ambitieux qui ne savent qu'exciter à la haine et faites renaître dans ce village les vieux sentiments de fraternité. " Aimez-vous les uns les autres " ! Ce fut la devise du Christ, et c'est aujourd'hui celle de la République démocratique, qui, au risque de mécontenter quelques puissants dont elle veut restreindre le luxe, poursuit son idéal de charité à l'égard des faibles et des malheureux dont elle veut soulager la misère.

            - Acte de vandalisme - Le jour de Pâques, dans la soirée, pendant que M. Richard Théotime et sa famille soupaient chez son beau-père, on s'est introduit dans leur jardin et on leur a coupé et mutilé un beau jeune laurier qui était dans une caisse.

            Ce lâche auteur, pour entrer dans ce jardin et commettre cet acte de vandalisme, a été obligé d'arracher le crochet de la porte qui était fermée hermétiquement.

            Simple constatation; depuis un certain moment, M. Richard s'apercevait que cette porte en question, qui donne derrière sa maison, se trouvait souvent ouverte le matin; dans quel but ? il l'ignore.

            De pareils actes doivent être livrés à l'appréciation des honnêtes gens, à quelque parti qu'ils appartiennent. (Le Journal de Montmédy).

                      25 avril 1906: LISSEY - Visite de M. Lefebure - M. le Maire, chez qui se rend M. Lefebure, l'accompagne à la mairie où se trouvent 75 électeurs.

            Par l'organe de M. Gustave Richard, les jeunes gens lui souhaitent la bienvenue en ces termes:

            Monsieur Lefebure,

            La jeunesse républicaine de Lissey est heureuse de saluer en vous le valeureux champion de la démocratie dans notre arrondissement.

            Depuis longtemps déjà nous avons appris à connaître vos qualités d'administrateur et vore attachement sincère aux institutions républicaines.

            Aussi, c'est sans hésitation que tous les électeurs républicains porteront leurs suffrages sur votre nom aux élections prochaines.

            Nous avons la conviction sincère que cette fois le drapeau de la démocratie saura triompher de toutes les attaques dirigées contre lui.

            Comme gage de nos sentiments à votre égard, daignez accepter ce modeste bouquet.

            Vive la République !

            Vive M. Lefebure !

            MM. les curés de Lissey et d'Ecurey adressent à M. Lefebure, qui sait vite mettre, par sa courtoisie et son à-propos les rieurs et les électeurs de son côté, quelques questions fort polies d'ailleurs au sujet de la Séparation et se déclarent, ainsi que tous les auditeurs, satisfaits de ses déclarations.

            La séance est levée aux cris : Vive Lefebure ! Vive la République ! (Le Journal de Montmédy).

            25 avril 1906: BREHEVILLE: Visite de M. Lefebure - A 2 heures, le candidat républicain et ses amis se rendent chez M. Vincent, maire, qui les accompagne à la mairie pour leur en faire les honneurs avec beaucoup de bonne grâce.

            M. Lefebure est accueilli par M. Nockel, président du comité républicain, 60 électeurs et reçoit un compliment et un bouquet du jeune Georgin, qui lui souhaite ainsi la bienvenue:

            Monsieur Lefebure,

            C'est avec une grande satisfaction que la jeunesse républicaine et tous les électeurs républicains de Bréhéville vous voient arriver au milieu d'eux. En leur nom, je vous souhaite la bienvenue.

            Fondé pour participer au soutien de la cause républicaine, le comité républicain de Bréhéville sait avec quel tact et quel dévouement vous avez administré cet arrondissement. Aussi, il forme les vœux les plus sincères pour le succès de votre prochaine élection et espère que votre entrée à la Chambre mettra fin à toutes les rivalités politiques qui, depuis plusieurs années ont été la cause de trouble et de querelle dans les localités.

            En témoignage de notre gratitude, veuillez accepter, M. Lefebure, ce modeste bouquet aux fleurs tricolores, qui vous diront bien nos sentiments de respectueuse sympathie et de profonde estime.

            Je me fais l'écho des républicains de cette commune pour crier:

            Vive la République démocratique !

            Vive Lefebure !

            Excellente réunion pleine d'enthousiasme, coupée et terminée par des acclamations répétées. (Le Journal de Montmédy).

            13 juin 1906: LISSEY: - Election municipale: - Une élection au conseil municipal a eu lieu dimanche dernier.

            Le candidat réactionnaire a été élu sans concurrent.

            Le parti républicain n'avait intentionnellement présenté aucun candidat.

            Cela n'empêchera pas nos adversaires de triompher d'un succès sans péril et sans gloire. (Le Journal de Montmédy).

            19 juin 1906 : LISSEY: - Prosper  RICHARD, maire. (blanc)

SAINTVANNE Adolphe, adjoint. Conseillers: RICHARD Constant, RICHARD Jean Ferréol, WILLAUME Hyacinthe, GILLE Eugène, QUINTALET Basile, LAVALLEE Constant, HORNARD Constant, RICHARD Placide.

            29 juillet 1906: BREHEVILLE: - Enfant empoisonné - Les époux Cochard-Bernard, ayant à s'absenter, confièrent leur enfant à une voisine. Dans la nuit de mardi, pour faire boire l'enfant qui s'était éveillé, celle-ci prit sur le dressoir un flacon qu'elle croyait empli d'eau de fleurs d'oranger. Le pauvre petit absorba le liquide qui lui était présenté. La nuit suivante, il rendait le dernier soupir.

            Au lieu de fleurs d'oranger, le flacon contenait de la morphine. (La Croix meusienne).

            25 août 1906: BREHEVILLE: - Coups et blessures - Procès-verbal pour coups et blessures au sieur Vacquant Jean-Baptiste, âgé de 37 ans, domestique à la ferme de la Roche, écart de Bréhéville, a été dressé contre le sieur Thille , domestique, qui est en fuite. (Le Journal de Montmédy).

            01 septembre 1906: BREHEVILLE: - Excursion archéologique et botanique - L'excursion organisée jeudi dernier par la Société des Amateurs Naturalistes et Archéologues du Nord de la Meuse a obtenu un plein succès.

            50 personnes y ont pris part, venues de Stenay, Dun, Montmédy et des environs de Bréhéville.

            Le but de l'excursion était l'ancien camp romain du Châtelet, situé près de la cote 402, à l'extrême pointe de l'éperon boisé qui sépare Bréhéville de Lissey.

            Du camp, il ne reste plus que l'enceinte, vaguement informe, mais encore reconnaissable.

            Il serait souhaitable que les deux communes de Lissey et de Bréhéville s'entendent pour pratiquer une éclaircie à la pointe du Châtelet, limite des deux territoires, pour y ménager un pont de vue, unique dans la région.

            Il n'aurait d'autre rival que celui d'Hattonchâtel, près de Vigneulles.

            De nombreux touristes, dès qu'ils connaîtraient cette attraction, ne manqueraient pas de s'y rendre et le commerce local en profiterait grandement.

            Après l'excursion, un déjeuner fort bien servi chez Mme Niclot, aubergiste à Bréhéville, a réuni 35 convives.

            En résumé, belle et bonne journée qui marquera dans les fastes de la Société.

            Ajoutons qu'un temps à souhait avait concouru à assurer la réussite de cette excursion. (Le Journal de Montmédy).

            24 octobre 1906: ECUREY: - Capture de renards - Il a été capturé dimanche dernier dans les chasses de MM. Herbillon et Bantquin, à Ecurey et Lissey, par une chienne fox-terrier, 3 gros renards pesant ensemble 25 kg.

            M. Drouot, à Ecurey, propriétaire de la chienne, se met à la disposition des propriétaires désireux de faire détruire les bêtes nuisibles dans leurs chasses. (Le Journal de Montmédy).

            27 octobre 1906: ECUREY: - Succès universitaire - Nous apprenons avec plaisir que le jeune Edouard Péchenard, fils de l'honorable notaire de Damvillers et élève au lycée de Bar-le-Duc, vient de subir avec succès les épreuves du baccalauréat (2ème partie). (Le Journal de Montmédy).

            14 novembre 1906: ECUREY: - Coups de fusil - Vers 5 h. du soir, Adolphe Thoyon, 47 ans, passant devant la demeure de ses beaux-parents, les époux Henry-Magot, une discussion s'engagea, à la suite de laquelle Thoyon tira sur chacun d'eux un coup de fusil. Le coup qui atteignit M. Henry était chargé avec des plombs n° 8, et celui dirigé sur sa femme avec des plombs n°4. Thoyon, qui vit séparé de sa femme, a été mis en état d'arrestation. Interrogé sur le motif qui l'a fait agir ainsi, il a répondu que chaque fois qu'il passait devant leur habitation, ses beaux-parents ne manquaient pas de l'injurier. M. Henry, qui eut la figure et le cou criblés de plombs, fut assez grièvement blessé; sa femme fut moins sérieusement atteinte. (La Croix meusienne).

          1907

            02 janvier 1907: DAMVILLERS: - La neige - La couche de neige est tellement épaisse ici que le courrier d'Eix n'a pu rejoindre ce soir. A la hauteur de Moirey, la route était obstruée au point que le traîneau n'a pu franchir la montagne de neige.

            Le facteur Michel, qui dessert Azannes et Grémilly, a failli périr dans la neige. A certains endroits de la route, la neige atteignait plus d'un mètre de hauteur. (Le Journal de Montmédy).

            09 janvier 1907: ECUREY: - Acte de probité - M. Collin, garde champêtre à Ecurey, s'est empressé, aussitôt qu'il s'en est aperçu, de rendre au percepteur, le billet de 100 francs, que celui-ci lui avait remis par erreur pour un billet de 50 francs.

            Nous félicitons cet honnête agent de son acte de probité dont le percepteur d'Ecurey lui est très reconnaissant. (Le Journal de Montmédy).

            12 janvier 1907: BREHEVILLE: - Acte de probité - Vendredi dernier, M. G...; garde domanial des eaux et forêts, était venu de Verdun, en compagnie de sa fille. Dans le parcours du bureau d'octroi à la gare, Mlle G..., perdit son porte-monnaie qui fut retrouvé peu après par M. Duché, instituteur à Haudainville qui, devant prendre le train, le  déposa à la gare. Le porte-monnaie a pu être remis, par les soins des gendarmes de service, à sa légitime propriétaire.

            Toutes nos félicitations à M. Duché pour cet acte de probité. (Le Journal de Montmédy).

            30 janvier 1907: - Maires suspendus - Nous apprenons que M. le préfet de la Meuse vient de suspendre de leurs fonctions MM. Collas, maire de Forges; Lebarque, maire et Limouzin, adjoint à Cesse, et Drouet, maire de Milly-devant-Dun, pour avoir pris part à des manifestations ayant pour but de replacer le Christ dans les écoles. (Le Journal de Montmédy)

            31 janvier 1907: LISSEY: - Ivresse - Procès-verbal pour ivresse a été dressé contre le nommé Mars Louis, de cette commune. ( Le Journal de Montmédy).

            12 février 1907: ECUREY: - Belle chasse - Dans une battue organisée dans les bois d'Ecurey et Lissey, M. Warga, peintre à Damvillers, a abattu, à 45 mètres, un superbe sanglier de 25 .

            Dimanche dernier, dans les mêmes bois, trois sangliers de 150 ont été également tués par MM. Bantquin, de Réville, Huraux, de Sivry, et Barbotin de Bréhéville.

            Félicitations à ces adroits tireurs. (le Journal de Montmédy)

            30 mars 1907: ECUREY: - Le bluff. - On nous écrit:

            C'était à prévoir:

            Il a suffit de montrer au grand jour la parfaite loyauté du Conseil municipal dans la question du presbytère pour que les mensonges et les équivoques s'évanouissent.

            Le ton a baissé, on ne menace plus; mais fidèle à la tactique en usage dans certain milieu, l'intimidation n'ayant pas réussi, on a recours au flirt.

            On fait appel aux bons sentiments, à la générosité de M. le Maire; pour un peu, après l'avoir injurié misérablement, on viendrait l'encenser. (Il est vrai qu'on oublie le Conseil municipal).

            - Faites un pas, lui dit-on, Monseigneur fera l'autre.

            C'est toujours la même antienne, le même esprit de domination. Inclinez-vous d'abord, disait l'évêque, et ensuite nous daignerons peut-être consentir à vous écouter.... si vous chantez comme nous voulons.

            Trop tard, mes doux Messieurs! O ne marche plus. Le temps des tractations est passé et de ce qui est arrivé vous pouvez faire bien sincèrement votre mea culpa.

            Cette leçon vous fera-t-elle comprendre que la droiture est le facteur le plus important quand on veut arriver à une entente?

            Nous en doutons fort, comme nous doutons également que vous vouliez l'entente. Le bluff est toujours le bluff, voilà votre manière. Ne craignez-vous pas de vous trouver pris dans vos propres filets?

            Vos manifestations intempestives et enfantines ne changeront rien à la situation. Pour l'instant elles font sourire. Mais il serait bon de penser à l'avenir. Demandez plutôt à Monseigneur et rappelez-vous que chez nous le mot calme n'est pas synonyme de faiblesse.     Un Français tolérant.     (Le Journal de Montmédy).

            17 avril 1907: ECUREY: - Un héritage inattendu - Un incident assez bizarre est survenu le 14 avril, au cours d'une vente mobilière à laquelle M. Péchenart, notaire à Damvillers, procédait au domicile de Mme Marie-Adélaïde Colson, veuve Collin, décédée à Ecurey, il y a une quinzaine de jours.

            Parmi les objets mis en vente se trouvait une table de nuit qui fut adjugée à M. Théotime Patoche, vigneron à Lissey.

            En prenant livraison de son acquisition, celui-ci fut fort étonné de trouver dissimulé derrière le vase qui forme le complément nécessaire et indispensable du meuble en question et qui s'y trouvait refermé, un rouleau de 15 pièces de 20 francs.

            Spontanément, l'honnête homme qu'est M. Patoche remit cette somme entre les mains des héritiers de Mme Collin, qui ne soupçonnaient guère l'existence de cette somme, du moins à l'endroit où elle se trouvait.

            Me Péchenart et les personnes présentes à la vente ont chaudement félicité M. Patoche de son bel acte de probité.

            Les ventes mobilières dans nos villages sont presque toujours un petit événement. Ayant lieu ordinairement le dimanche, elles attirent beaucoup de personnes. Les uns viennent en curieux et les autres - les fervents alors - ne s'en retournent jamais sans avoir acheté si peu que ce soit. On met chez soi, dans un coin les emplettes que l'on a faites, en attendant qu'une nouvelle occasion  se présente pour en grossir le tas.

            J'ai connu une personne - elle est morte malheureusement - qui avait la spécialité d'acheter toutes les guêtres de toile qu'elle pouvait trouver dans les ventes. Je lui vis un jour en acquérir 6 paires dans la même vente, mais au moment de solder son achat , elle voulut absolument qu'on lui diminuât un peu son prix, parce que sur les 12 guêtres comprenant le lot, il y en avait 10 pour le même pied!!!

            Ce sont les ventes après le décès de parents à héritage qui sont généralement les plus courues et les plus animée. La présence d'héritiers dont la douleur est un peu atténuée par la pensée que le de cujus n'a laissé que du bien après sa mort, donne parfois à ces ventes  mobilières une physionomie des plus pittoresques.

            Une des plus jolies histoires de succession est celle qui arriva un jour à des héritiers dont la douleur faisait peine à contempler pendant la vente du mobilier d'un de leur parents à un degré assez éloigné, mort très vieux.

            Le plus jeune et le plus facétieux de ces héritiers prit dans l'armoire le chapeau haut de forme du défunt et le lança au crieur en disant: << A prix le tuyau de poil! >> Au même instant, un papier plié en quatre tomba de l'intérieur du chapeau, et le notaire chargé de la vente l'ayant ramassé constata que ce papier n'était autre que le testament du défunt, qui instituait pour son légataire universel un parent autre que ceux qui avaient requis la vente.

            On voit d'ici le nez que firent les héritiers évincés par ce testament, et la tête surtout de celui qui avait si bien jonglé avec le chapeau!

            Moralité. - Quand on hérite d'un parent et qu'on doit vendre son mobilier, avoir bien soin d'explorer à l'avance son chapeau haut de forme et sa table de nuit!        Clair de lune  (Le Journal de Montmédy).

            24 avril 1907: ECUREY: - Singulière trouvaille - Dimanche dernier, Me Péchenart procédait à une vente mobilière, au domicile mortuaire de Mme Vve Collin-Colson. Une table de nuit venait d'être adjugée à M. Th. Patoche, de Lissey. Ce dernier fut tout étonné de trouver dans un coin de ce petit meuble un rouleau de 15 pièces de 20 fr. qu'il remit aussitôt aux héritiers de la défunte. (La Croix meusienne).

            27 avril 1907: BREHEVILLE: - Ouverture et reconnaissance du chemin rural n° 11 - Rapport du Préfet à la Commission départementale:

            J'ai l'honneur de vous soumettre le dossier d'ouverture du chemin rural n° 11, du Trémois à Drévaux, avec embranchement des plantes, au territoire de la commune de Bréhéville.

            Le projet a été soumis à l'enquête réglementaire à la mairie de Bréhéville; au cours de cette formalité, aucune observation n'a été présentée; le commissaire-enquêteur, le maire et le conseil municipal ont émis des avis favorables.

            D'autre part, M. le Directeur du Génie, consulté sur l'ouverture de ce chemin, a donné son adhésion pure et simple à l'exécution immédiate des travaux.

            Dans ces conditions, et d'accord avec M. le Sous-préfet de Montmédy, dont l'avis est ci-joint, je vous prie de vouloir bien:

            1° Prononcer la reconnaissance du chemin rural n° 11, du Trémois à Drévaux, et embranchement des Plantes, en attribuant à ces voies les longueur et largeur indiquées dans le tableau général joint au dossier:

            2° Déclarer d'utilité publique les travaux nécessaires à leur ouverture.

            Délibération de la Commission départementale. - Aucune observation n'ayant été présentée au cours de l'enquête réglementaire, la Commission adopte les propositions qui lui sont soumises et, en conséquence:

            1° Prononce la reconnaissance du chemin rural n° 11, du Trémois à Drévaux, et embranchement des Plantes, en attribuant à ces voies les longueur et largeur indiquées dans le tableau général joint au dossier;

            2° Déclare d'utilité publique les travaux nécessaires à leur ouverture.

            17 mai 1907: ECUREY: - Conférence agricole - La conférence annoncée par M. Richard, professeur spécial d'agriculture à Montmédy, a eu lieu dimanche dernier à 1 h 1/2 de l'après-midi. M. Prud'homme, professeur départemental d'agriculture, assistait à la réunion.

            L'assistance comptait 80 personnes environ.

            M. Herbillon, maire d'Ecurey, conseiller d'arrondissement, présenta les conférenciers et donna la parole à M. Richard.

            Après avoir, en quelques mots, examiné la situation économique de la culture de la vigne., M. Richard préconisa le maintien du vignoble, à la condition de s'attacher à la fabrication des vins blancs et gris dont la réputation n'est plus à faire et qui trouveront toujours des débouchés. Pour cela, il est nécessaire de ne cultiver que les bonnes variétés locales, surtout les pineaux; la culture des autres variétés, plus communes, devant être limitée à la fabrication du vin destiné à la consommation journalière de la famille.

            Le conférencier fait entrevoir ensuite la nécessité prochaine de transformer complètement le vignoble à cause des ravages du phylloxéra et donne quelques explications sur la marche à suivre: dosage du calcaire du sol, choix de la vigne américaine à adopter comme sujet et choix du greffon. Il termine en donnant des indications utiles sur les fumures de la vigne et sur les moyens d'enrayer et de prévenir le mildiou.

            A son tour M. Prud'homme revient sur la question et engage les auditeurs à cultiver une moins grande surface en lui donnant plus de soins. Il faut faire dit-il, de la culture intensive, apporter des fumures appropriées et appliquer les traitements à la bouillie bordelaise en temps opportun et à des doses non exagérées.

            Ayant engagé les viticulteurs à lui poser des questions, celles-ci furent nombreuses et M. Prud'homme se fit un plaisir d'y répondre.

            Ajoutons que les deux professeurs se sont mis à la disposition des habitants pour tous les renseignements dont ils pourraient avoir besoin. (Le Journal de Montmédy).

            23 mai 1907: BREHEVILLE: - Blessure accidentelle - Le soldat Bon Henri, du 147e d'infanterie à Verdun, en permission à Bréhéville, sortait deux chevaux de M. Limousin pour les conduire à l'abreuvoir, quand l'un d'eux rua et atteignit Bon en pleine figure, lui brisant la mâchoire. On le transporta aussitôt chez M. Limousin.

            M. le docteur Maillard, de Damvillers lui a prodigué ses soins et d'après son avis, Bon a été conduit à l'hôpital de Verdun. 'Le Journal de Montmédy).

            26 juin 1907: démission de RICHARD Prosper ( maire ).

          06 juillet 1907 : Adolphe SAINTVANNE, maire.

Conseillers: RICHARD Prosper, RICHARD Constant, RICHARD Ferréol, RICHARD Placide, LAVALLEE Constant, HORNARD Marius, WILLAUME Hyacinthe, GILLE Eugène, QUINTALET Basile.

            10 juillet 1907: LISSEY: - Election d'un maire - Par suite de la démission de M. Prosper Richard, maire de Lissey, le conseil municipal de cette commune s'est réuni samedi dernier pour procéder à l'élection d'un nouveau maire.

            C'est M. Adolphe Saintvanne, adjoint au maire, qui a été élu par 5 voix.

            M. Saintvanne n'assistait pas, dit-on, à la réunion et on ne sait encore s'il acceptera ses nouvelles fonctions. (Le Journal de Montmédy).

           19 juillet 1907: RICHARD Prosper, maire.

            Conseillers: RICHARD Placide, HORNARD Marius, GILLE Eugène, LAVALLEE Constant, SAINTVANNE Adolphe, QUINTALET Basile, RICHARD Ferréol, WILLAUME Hyacinthe, RICHARD Constant.

            03 août 1907: BREHEVILLE: - Vol - M. Edmond Drouet, manœuvre, a constaté en explorant son armoire qu'un sachet renfermant une somme de 354 fr., avait disparu; il soupçonne comme étant l'auteur de ce larcin le même individu qui lui a tué un poulet à l'aide d'une carabine Flobert, et que l'enquête ouverte fera bientôt découvrir (Le Journal de Montmédy).

            03 août 1907: ECUREY: M. Maurice Grandpierre, élève de l'école pratique de commerce et d'industrie de Charleville, accomplira un séjour  en Allemagne (échange d'élèves) à Pforzheim (Grand-Duché de Bade). (Le Journal de Montmédy).

            04 septembre 1907: LISSEY: - Rectification - On nous écrit:

            Monsieur le Rédacteur,

            Je prends la liberté de vous signaler une erreur, sans doute involontaire, qui s'est glissé dans votre dernier N° du Journal de Montmédy à propos du chemin de fer Montmédy-Verdun.

            La station qui dessert Lissey et Ecurey doit porter, et porte déjà, le nom de Lissey-Ecurey (puisqu'elle est située sur notre territoire et non pas Ecurey-Lissey.

            Je vous prie de vouloir bien rectifier cette dénomination dans votre prochain N°.

            Agréez, monsieur le Rédacteur mes respectueuses salutations. RICHARD, Maire de Lissey.

            28 septembre 1907: BREHEVILLE: - Vol - Mercredi, dans l'après-midi, un individu s'est introduit au domicile de M. Boré-Foury, cultivateur, en brisant un carreau d'une fenêtre de chambre donnant sur le jardin. Il s'est emparé d'une somme de 35 francs renfermé dans une armoire. (Le Journal de Montmédy).

            26 octobre 1907: ECUREY: - Pugilat - M. Patoche ramenait chez lui une voiture de féveroles, quand il trouva la route obstruée par l'attelage de M. Thivet. M. Patoche voulut faire avancer la voiture mal placée, mais M. Thivet répondit par des coups de poings qui ont motivé une plainte à la gendarmerie. (Le Journal de Montmédy).

            Notables et rentiers: id. ci-dessus + Duchène

          1908

            Paroisse de Lissey rattachée à Ecurey- en-Verdunois

            22 février 1908: ECUREY: - Une soirée récréative - On nous écrit:

            Dimanche dernier, une soirée récréative a té offerte par M. et Mme Warin, nos aimables et dévoués instituteurs.

            Commencée à 7 heures, elle s'est prolongée jusque 11 heures, sans que personne n'ait trouvé le temps long.

            Les jeunes filles d'Ecurey se sont montrées comme des artistes de profession et tout à fait pénétrées de leur rôle, dans plusieurs scènes que dirigeait Mme Warin. Aussi, à chaque instant, la salle tout entière applaudissait à outrance.

            Nous avons remarqué particulièrement Mlle Rose Colson, qui a fort bien joué un très long rôle; Mlle Alt. Colin, Codet, Willaume, Grandpierre, Henry et plusieurs autres jeunes filles se sont montrées comédiennes comme des professionnelles; Mlle Vincent a été désopilante dans un rôle de concierge.

            A son tour, M. Warin nous a fait entendre plusieurs chœurs par les jeunes gens; Vive la France, le Chant du Départ et le Chœur de Faust. Les applaudissements n'ont pas fait défaut et ce n'était que justice, car si les jeunes filles ont été au-dessus de tout éloge, les jeunes gens ont été parfaits.

            Nous avons encore applaudi les Orphéonistes, chœur fort gai et bien réussi, les Deux Paillasses, qui ont fait rire tous les assistants à cœur joie.

            Nous sommes certains d'être l'interprète de toute la population d'Ecurey pour remercier M. et Mme Warin, ainsi que la jeunesse , de cette charmante soirée que nous verrions recommencer avec plaisir. (Un Ami ) ( Le Journal de Montmédy).

            29 février 1908: LISSEY: - Ecole de guerre - Nous apprenons avec plaisir que le lieutenant Habrant, du 47e de ligne de Saint-Servan, vient d'être proclamé admissible aux examens écrits de l'Ecole supérieure de guerre.

            Sorti de l'école primaire de Lissey, appartenant à une famille modeste, ce jeune officier, qui n'a que 29 ans et s'est engagé a 18 ans, est sorti de St-Maixent 'un des premiers.

            Fils de ses œuvres et officier républicain d'avenir, nous espérons le voir entrer en bon rang à l'Ecole de guerre.

            21 mars 1908: ECUREY: - Au Comité républicain - Le Comité républicain de cette commune a envoyé à M. le sénateur Humbert l'adresse suivante:

Ecurey, le 13 mars 1908

A Monsieur Charles HUMBERT,

Sénateur de la Meuse

            Les membres du Comité républicain d'Ecurey, réunis en assemblée générale, sur la proposition du Président, ont l(honneur d'adresser à M. Humbert, sénateur, leurs vives et sincères félicitations pour sa récente élection, et le prient d'agréer l'hommage de leur respectueux dévouement.

            Pour le Comité:

            Herbillon, conseiller d'arrondissement, président; Vincent et Warin, vice-présidents; Richard, secrétaire; Martinet, Moignard, Grandpierre, illisible, commissaires. (Le Journal de Montmédy).

            29 mars 1908: ECUREY: - Nécrologie - Samedi 21 mars ont été célébrées, en l'église d'Ecurey, les funérailles de M. Pol Joffin, frère de M. l'abbé Joffin vicaire à Stenay, décédé dans sa 20e année. toute la population assistait à ses obsèques, car il était aimé de tous. Mgr Mangin présidait la triste cérémonie et donna l'absoute. lors de l'incendie du pensionnat de Juvigny dont il fut un des derniers élèves, Pol Joffin contracta des douleurs rhumatismales par suite d'un long séjour dans l'eau, il n'en fut jamais complètement guéri. A sa mère éplorée, à son unique frère, nous offrons nos sincères condoléances. G. H. (La Croix meusienne).

            18 avril 1908: LISSEY: - Commencement d'incendie - Pendant une absence que fit Mme Denef dans la matinée du 9 avril, quelques linges qu'elle avait mis sécher autour d'un fourneau ont été la proie des flammes.

            Quelques seaux d'eau ont vite éteint ce commencement d'incendie qui a occasionné pour 25 francs de dégâts à Mme Denef (Le Journal de Montmédy).

            18 avril 1908: BREHEVILLE: - Association - Déclaration du 20 mars 1908: La Bréhévilloise, société de tir. Objet: pratique du tir. Siège social: Bréhéville, école des garçons. (Le Journal de Montmédy).

            03 juin 1908: ECUREY: - Hyménée - Nous avons le plaisir d'apprendre le très prochain mariage purement civil de Mlle Hélène Morriaux, fille et belle-fille de Mme et M. Moignard, le sympathique percepteur d'Ecurey, avec M. Georges Rondeau, avocat à la cour d'Angers et juge suppléant.

            Toutes nos félicitations. (Le Journal de Montmédy).

            17 mai 1908 : RICHARD Prosper, maire.

GILLE Eugène, adjoint. Conseillers: DUCHENE Jules, HORNARD Jean Marius, WILLAUME Hyacinthe, RICHARD Constant, LAVALLEE Constant, QUINTALET Basile, COLLIN Eugène, ROUYER Vital.

 

            24 juin 1908: BREHEVILLE: - Méfaits de la foudre - Pendant l'orage de la nuit du 18 au 19, la foudre est tombée sur une croix, érigée à la bifurcation des chemins de Lissey et Jametz et l'a réduit en miettes. Des blocs de pierre pesant plus de 20 kilos ont été projetés à plus de cinquante mètres dans les champs.

            Ce formidable coup de foudre a éclaté à 1 h. 1/2 du matin mettant tous les habitants de Bréhéville en émoi; de mémoire d'homme on n'avait jamais entendu de bruit si terrible.

            - Vendredi matin, vers 8 h. 1/2, les époux Cochard Bernard étaient occupés dans les champs, à environ 2 kilomètres du village. Surpris par la pluie, ils se mirent à l'abri sous leur parapluie, lorsqu'un coup de tonnerre les renversa. Lorsqu'ils reprirent leurs sens plus d'une heure après, ils se traînèrent comme ils purent pour rentrer chez eux. Heureusement qu'ils rencontrèrent M. Corvisy Aimé, qui revint chercher une voiture en toute hâte et les reconduisit à leur domicile.

            Mme Cochard est très grièvement brûlée par la foudre et souffre de douleurs atroces, ses jours sont en danger; son mari, moins atteint, et bien que dans un état grave, fut frappé principalement à la tête.

            Détail navrant: ces deux personnes sont restées sans connaissance sur le terrain pendant 1 h. 1/2, et se sont débattues sur une longueur de plusieurs mètres, au point que la terre en est comme parquée.

            Détail bizarre: M. Vincent, maire, qui se trouvait à la charrue à plus de 200 mètres de l'accident, tomba par terre et un de ses chevaux s'abattit au même coup de tonnerre.

            ECUREY: - Hyménée - On nous écrit:

            Samedi dernier, 20 courant, à la mairie d'Ecurey, a eu lieu le mariage purement civil de M. Georges Rondeau, avocat à la Cour d'Angers, avec Mlle Hélène Moriaux, belle-fille de M. Moignard, le très sympathique percepteur d'Ecurey.

            La jeune mariée, en ravissante toilette blanche, était délicieuse, et le cortège fort sélect ajoutait à la distinction de cette fête de famille.

            L'officier de l'état civil, M. Herbillon, maire et conseiller d'arrondissement, a félicité en termes chaleureux les jeunes époux qui ont su s'émanciper du joug traditionnel de l'église.

            A l'issue de cette brillante cérémonie, une quête faite par une des gracieuses jeunes filles de l'assemblée a produit une somme de 17 fr. 75, versée au profit de la Caisse des écoles d'Ecurey.

            Au nom de tous les élèves de nos écoles, nous prions les jeunes époux et leurs invités d'agréer l'expression de notre sympathique gratitude et nous offrons pour tous, à Mme et M. Rondeau, l'hommage de nos vœux sincères de bonheur. (Le Journal de Montmédy).         

            28 juin 1908: BREHEVILLE: -La foudre - Dans la nuit du 18 au 19, la foudre à détruit le calvaire, situé à 400 mètres environ de la localité. De la croix en fonte, il ne reste que la partie supportant le crucifix, les parties extrêmes des croisillons, du sommet et de la base, ayant été brisées près des attaches. Du socle qui supportait la croix, il ne reste rien, les morceaux en pierre en ont été dispersés aux quatre vents; il en est de même pour l'inscription en marbre dont les débris ont été trouvés à plus de 150 mètres de distance. De l'entablement, il ne reste qu'une seule pierre pesant plus de 100 kilos, tout le reste a été réduit en miettes. Les morceaux du massif sont disjoints et séparés de plus de 15 à 20 centimètres. Seule la double marche inférieure paraît intacte, encore y a-t-il des fentes. Une cartouche de dynamite n'eût pu opérer autrement. Une foule de curieux, même étrangers, viennent voir ce spectacle.

            Le même jour, les époux Cochard-Bernard, voulait s'abriter sous un parapluie contre un orage, se sont trouvés atteints par un éclair qui les a fortement brûlés. La commotion les a laissé comme anéantis près d'une heure. (La Croix Meusienne).

            11 juillet 1908: LISSEY: - Réponse - On nous écrit:

            Le correspondant du P. M. dit que l'oncle a fait annuler, au scrutin de ballotage, l'élection du neveu. Il ne dit pas: le 2e élu avec difficulté puisqu'il était conseiller sortant et élu adjoint: son élection est annulée aussi.

            Il oublie sans doute de donner le motif de l'invalidation.

            Dans un considérant du Conseil de Préfecture, il est dit que le scrutin a été ouvert une partie de la journée sans qu'aucun membre ne fût présent: les deux premiers électeurs venus recevaient les bulletins de vote, émargeaient et << gardaient >> la boite.

            Veuillez agréer, etc.    HORNARD       (Le Journal de Montmédy).

            05 août 1908: L'AVANT GARDE de LISSEY: Objet: Etude de tir. Siège social: Ecole de Lissey (Journal officiel de la république française).

           23 août 1908: RICHARD: Constant nommé adjoint.

            08 août 1908: BREHEVILLE: - Accident - Le 03 août, Mme Hyacinthe Pichon était assise derrière une voiture à fenaison, les jambes pendantes, lorsqu'en passant un fossé son pied posa violemment à terre et elle eut la jambe fracturée.

            Le docteur Maillard, de Damvillers, à réduit la fracture et a prescrit un repos de deux mois. (Le Journal de Montmédy).

            12 août 1908: ECUREY: - Enterrement civil - Lundi 3 août, à 7 h du matin, ont eu lieu les obsèques purement civiles de M. Harmand, membre du Comité républicain.

            Une centaine de personnes accompagnaient le défunt au cimetière, et le cortège était précédé du drapeau tricolore, cravaté de crêpe et porté par un vétéran de la commune.

            Sur la tombe, M. Herbillon, maire, qui ceint de l'écharpe avait marché en tête du cortège, prononça d'une voie émue l'improvisation suivante:

            Mesdames, Messieurs,

            S'il est pour moi particulièrement pénible, c'est celle de dire l'adieu suprême à un camarade que le mystérieux au-delà vient d'appeler après une longue et cruelle maladie.

            En qualité de président du Comité républicain d'Ecurey, je joins ma voix autorisée au concert unanime de regrets et de profonde estime que professaient pour le disparu tous ceux qui sont venus accompagner à sa dernière demeure le parfait honnête homme qu'était M. Harmand.

            Sa cordialité et sa bonhomie, toute de haute loyauté et de parfaite cordialité, lui avaient acquis à Ecurey, sa patrie d'adoption, de sérieuses et profondes sympathies. Républicain de la première heure, invariable dans ses convictions, il n'a rien voulu modifier dans son attitude à cette heure redoutable de la séparation dernière; il a témoigné d'une façon formelle sa volonté irréductible d'être inhumé sans l'accompagnement de cérémonies dites religieuses qu'il regardait comme secondaires et contre lesquelles toute sa vie il a protesté. Cette fermeté de principes, qui lui fait dominer jusqu'à la mort ces pratiques surannées, mérite un dernier hommage que je tiens à lui rendre en cette triste circonstance.

            A sa veuve éplorée, au nom du Comité républicain tout entier, qui a tenu à lui offrir une couronne, symbole d'estime et de sympathie, je présente mes respectueux hommages de condoléances.

            Au nom de la nombreuse assemblée quia voulu nous accompagner jusqu'ici je vous adresse, mon cher Harmand, le suprême et dernier adieu.

            Chacun emporta de cette cérémonie imposante par sa simplicité même, et par la dignité qui en émanait, une impression profonde qui se manifestait par des réflexions sur l'intransigeance du desservant, dont l'attitude provocante a amené ce résultat.

            Depuis moins de deux mois, il y a eu à Ecurey deux enterrements et un mariage civil. (Le Journal de Montmédy).

            12 août 1908: LISSEY - Sapeurs pompiers - Par décret du Président de la République, M. Richard Césarie, ancien maréchal des logis d'artillerie, est nommé au grade de sous-lieutenant de la subdivision des sapeurs-pompiers de Lissey.

            - Victoire républicaine - On nous écrit:

            Le dimanche 9 août, les électeurs de la commune de Lissey étaient appelés à réélire deux conseillers municipaux, par suite de l'annulation de l'élection du scrutin de ballottage du 10 mai dernier.

            Le motif de cette annulation, c'est que MM. les membres du bureau ont (un peu) oublié leurs devoirs de scrutateurs et pour un moment, tous et en même temps, ont abandonné l'urne, la laissant à la garde des premiers électeurs venus, bien entendu de leurs amis.

            Cette élection de dimanche dernier a donné les résultats suivants:

            MM. Lejeune, républicain, 44 voix, élu; Rouyer Vital, radical, 42 voix, élu.

            Viennent ensuite: MM. Richard Ferréol, républicain indépendant, ancien conseiller, 39 voix; M. Gille, réactionnaire, ancien adjoint, 36 voix.

            Au 3 mai dernier, le plus favorisé de la liste libérale arrivait en tête avec 53 voix.

            Ayons confiance en la jeune génération, cette élection fait espérer que dans 4 ans la commune de Lissey, comme par le passé, reprendra son rang parmi la grande famille républicaine.

            Vive la République démocratique!

                                                                   Un vrai républicain. (Le Journal de Montmédy).

            23 août 1908: BREHEVILLE: - Visite épiscopale - Samedi et dimanche, c'était grande fête à Bréhéville. Une heureuse circonstance, peu de temps auparavant, avait mis en présence, à Paris Mgr Corbet, évêque de Majunga (Madagascar), et M. le curé. La cordialité, vite établie, procura à la paroisse de Bréhéville la visite de Sa Grandeur. La renommée aux cent bouches mit bientôt en émoi les pittoresques villages adossés à cette belle série de promontoires qui séparent la vallée de la Meuse des Côtes. Par une faveur que Mgr l'Evêque de Verdun avait gracieusement accordée, les enfants de Bréhéville et de Brandeville devaient recevoir le sacrement de Confirmation des mains du prélat missionnaire. C'était pour le dimanche soir, le couronnement de ces deux jours de solennité dont les "Côtes" conserveront longtemps le souvenir.

            On remarquait dans le chœur, M. le Doyen de Damvillers, leR.P. Gillet, dominicain, professeur à Louvain, MM. les Curés de Brandeville, Ecurey, Louppy-sur-Loison, Lissey, M. l'abbé Trichot, de Louppy, professeur à Paris, M. l'abbé Wuillaume, prêtre de la dernière ordination. On fut vivement impressionné quand ce vénérable missionnaire, aux traits fortement accentués, dominant de sa haute stature le clergé qui l'entourait, commença son exhortation tout apostolique, d'où la rhétorique était absolument bannie; on suivait, mot à mot cette parole simple et singulièrement pénétrante, qui a produit tant de conversions au delà des mers.

            Pendant le salut, la mélodie du plus pur grégorien alternait avec les solos délicats. Le lutrin de Bréhéville, nombreux et compact, chantait avec un ensemble parfait.

            A la joie de saluer le vénérable Evêque missionnaire se joignait, pour les confrères des paroisses voisines, l'intérêt qui s'attache toujours à la personne d'un "rescapé".

            La vie du missionnaire est un tissu de dangers, une alerte perpétuelle. Avec une étonnante simplicité, d'un air tout naturel, Monseigneur nous disait, après la cérémonie, comment, en 1906, à l'âge de 70 ans, il avait fait naufrage. Durant quatre heures, il fut ballotté dans une nuit obscure, se cramponnant, les doigts crispés, tantôt aux flancs de l'embarcation chavirée, tantôt au maillot d'un Malgache, habile nageur, jusqu'au moment où, défaillant, il son propre  De Profundis avant de couler à fond. A ce moment, le secours arrivait, envoyé par un planteur, qui avait vu l'embarcation à son départ et, devinant son sort, la faisait chercher sous la tempête.

            Ce n'était pas encore l'heure de Mgr Corbet.

            Dieu l'appelait à faire plus de bien encore.

            05 septembre 1908: LISSEY: - Accident de bicyclette - Le 30 août dernier, vers 8 heures du soir, M. Richard Henri, cultivateur de Lissey, revenait de Montmédy à bicyclette en compagnie de son frère et de son cousin. En arrivant au sommet de la côte d'Iré-le-Sec, il mit pied à terre pour rectifier l'éclairage de sa lanterne et ses camarades continuèrent à marcher.

            Après un arrêt de 10 minutes, il se remit en route en suivant le milieu de la chaussée; la nuit étant très obscure, il n'aperçut pas une voiture non éclairée qui le précédait, il vint se heurter contre cette dernière et tomba sur le côté. Aux cris qu'il poussa, le conducteur de cette voiture fouetta son cheval pour fuir, mais surmontant sa douleur, M. Richard se mit à sa poursuite et parvint à saisir le cheval à la bride et l'arrêta malgré les coups de fouet que le conducteur ne cessait de donner au cheval.

            A ce moment, deux militaires, qui retournaient à Montmédy, aidèrent M. Richard à monter sur la voiture qui le ramena jusqu'à Jametz où le conducteur fut reconnu pour ^étre M. Chabot, cultivateur de Dombras.

            M. Richard qui porte plusieurs blessures à la tête et au genou, a porté plaint à la gendarmerie. (Le Journal de Montmédy).

            31 octobre 1908: BREHEVILLE: - Accident - Le petit garçon de M. Emile Bantquin s'amusant à faire tourner les engrenages de leur grand van s'est fait prendre un doigt qui a été écrasé.

            M. le docteur Maillard lui a donné ses soins et il espère le guérir sans lui couper le doigt.

            - Belle chasse - Les chasseurs se plaignent de la rareté du gibier, mais ce n'est pas dans les Côtes.

            Jeudi, pour midi, une société de quatre chasseurs, MM. Barborin, Guillaume, Toussaint et Corvisy, ont rapport& 2 perdreaux, 2 lièvres et 1 chevreuil. Le même jour, un autre chasseur, M. Charlet avait tué 1 lièvre et i chevreuil.

            Dernièrement, M. Laminette a tué 3 lièvres la même journée. (Le Journal de Montmédy).

            31 octobre 1908: ECUREY: - Incendie - Mercredi à 10 heures du soir, le tocsin résonne lugubrement, la population s'éveille, pleine d'anxiété, la maison de M. Menu est en feu.

            En quelques minutes les deux pompes d'Ecurey sont en place et la chaîne se forme. Les pompes de Lissey arrivent peu après.

            Une épaisse fumée qui aveugle les travailleurs et c'est tout. On croit à chaque instant être maître du feu, et pendant plus de 2 heures on lutte avec cet espoir. Mais tout à coup une immense gerbe de flammes illumine le village de lueurs sinistres: c'est la toiture qui vient de s'effondrer. La maison, le mobilier, les denrées sont détruits; au total 15.000 francs de perte répartis entre MM. Menu, Dollin Jean-Baptiste et Richard Edouard. Il y a assurance.

            Il y avait 46 ans que pareil sinistre n'avait désolé la commune.

            La municipalité d'Ecurey remercie les pompiers de Lissey et ceux d'Ecurey qui, en cette triste circonstance, ont tous accompli courageusement leur devoir. (Le Journal de Montmédy).

            06 novembre 1908: ECUREY: - Incendie - Dans la nuit de mercredi à jeudi, vers 10 h. du soir, les habitants d'Ecurey étaient réveillés subitement par des cris répétés. M. Fr. Collin venait d'apercevoir le feu sortant de la maison voisine, appartenant à M. Th. Menu. Bientôt les flammes embrasaient toute la maison. C'est avec peine que l'on put sauver le bétail. Toute l'habitation et ce qu'elle contenait ont été la proie des flammes. Grâce au dévouement des pompiers, les maisons voisines furent protégées. On attribue le sinistre à une imprudence. Les pertes s'élèvent à 15000 fr., réparties entre MM. Menu, Dollin et Ed. Richard. (La Croix Meusienne).

            07 novembre 1908: BREHEVILLE: - Décès - Mercredi, les voisins du nommé Auguste Thomas dit Claron, âgé de 73 ans, ne le voyant pas dans la journée, pensèrent qu'il pouvait bien être malade. Alors M. Arsène Boré entra chez lui et le trouva mort dans son lit.

            Ce vieillard a sans doute succombé à une congestion occasionnée par une trop grande absorption d'alcool, car la vieille il avait fait bombance avec deux personnes qui durent le transporter sur son lit où on le retrouva dans la même position que la veille.

            On prétend qu'il avait chez lui quelques centaines de francs qu'on n'aurait pu encore retrouvés. (Le Journal de Montmédy)

            15 novembre 1908: BREHEVILLE: - Mort d'un alcoolique - Mercredi, M. Ars. Boré, se rendait chez M. J.-P. - Aug. Thomas, 74 ans, pour lequel il avait fait une commission la veille, trouva la porte fermée. Il prit la clef qui se trouvait sous cette porte. Il entra. Il trouva M. Thomas, étendu tout habillé sur son lit: il ne donnait plus signe de vie et le corps était déjà rigide. La veille, en compagnie de Cam. Henry et Aug. Hératte le malheureux avait absorbé une grande quantité d'eau-de-vie, et Heratte, vu l'état d'ivresse du vieillard, l'avait déposé sur son lit.

            05 décembre 1908: LISSEY: - Conférence agricole - On nous écrit: Vendredi 27 novembre, à 7 heures du soir, à la mairie de Lissey, M. Richard, professeur à la Chaire spéciale d'agriculture de l'arrondissement de Montmédy est venu faire une conférence sur la culture de la vigne.

            Pendant 2 heures, le sympathique professeur a parlé en langage explicite et clair, devant une nombreuse et attentive assemblée parmi lesquels plusieurs personnes d'Ecurey et de Bréhéville.

            Devant toutes les maladies dont la vigne est atteinte aujourd'hui, M. Richard a recommandé, pour en tirer quelques avantages, qu'il fallait bien la soigner, et la fumer beaucoup, soit avec du fumier de fermes ou bien avec des engrais.

            Parlant du sulfatage, le conférencier a dit que quand il est venu à Lissey au mois de juillet, pour constater la maladie de la vigne, il avait remarqué que beaucoup de vignerons sulfataient mal.

            Pour arriver à obtenir de bons résultats, il fallait arroser au moins trois fois, prendre le temps nécessaire, pour répandre assez de liquide, afin que toutes les feuilles soient atteintes.

            Il a surtout insisté sur le premier traitement - dit préventif - car souvent c'est de celui-là que dépend la récolte; du reste on ne l'a remarqué que trop bien cette année.

            Comme le phylloxéra a déjà  été constaté sur plusieurs points des vignobles de l'arrondissement et en prévision de la voir se propager davantage, M. Richard a soumis aux vignerons son intention de faire à Lissey une vigne d'expérience, plutôt avec des plans américains greffés. ayant un terrain approprié pour cela, cette pépinière de vigne sera plantée au printemps prochain sur les indications de M. le Professeur, et lui appartenant bien entendu.

            Il a promis à MM. les vignerons que l'année prochaine, il viendrait accompagné d'un spécialiste en la matière donner des leçons de greffage.

            Pendant le cours de la conférence, et après, plusieurs personnes ont posé des questions et demandé des renseignements. C'est avec la plus grande affabilité que le professeur répondit à chacun.

            Nous ne pouvons que remercier M. Richard pour le dévouement qu'il apporte à la cause des vignerons. (Un ami du vin de Lissey) (Le Journal de Montmédy)

            12 décembre 1908: LISSEY: - Une plainte -Mme Denef, après une fugue de quatre mois, est reparue au domicile conjugal.

            Dimanche dernier, son fils, indigné d'une aussi longue absence, est venu la menacer de la tuer si elle continuait pareille conduite.

            La mère a porté plainte et une enquête a été ouverte. (Le Journal de Montmédy).

          15 décembre 1908: RICHARD Prosper donne sa démission. Traité de réactionnaire, très militant et autoritaire par le Sous-préfet de Montmédy. (a eu, lors de l'adjudication des travaux d'exploitation de la coupe affouagère quelques difficultés avec les ouvriers...? ).

            C'est un exemple de plus, de l'atmosphère de l'époque, du à la séparation de l'église et de l'état.

          22 décembre 1908: DUCHÊNE Jules, maire.

RICHARD Constant, adjoint. Conseillers: RICHARD Prosper, ROUYER Vital, LEJEUNE Jean Baptiste, LAVALLEE Constant, QUINTALET Basile, COLLIN Eugène, WILLAUME Hyacinthe.

          1909

            16 janvier 1909: BREHEVILLE: - Le maire, l'adjoint, les conseillers municipaux et les habitants de la commune de Bréhéville déclarent que Mlle Harquin, ex-institutrice de cette commune, a toujours parfaitement bien rempli son emploi; qu'elle n'a jamais démérité de la confiance publique; et que les causes de sont départ ne sont aucunement imputables aux pères et mères des enfants confiés à ses soins ni à aucun manquement dans son service.

            Tous les soussignés sont heureux de lui donner publiquement cette haute marque de satisfaction et regrettant son départ inattendu, lui envoient l'expression de leurs regrets et de leurs sympathies. (Le Journal de Montmédy).

            10 février 1908: ECUREY: - Nécrologie - Nous apprenons la mort de M. Henry Victor, décédé après une longue et douloureuse maladie. Républicain de la première heure, il ne changea jamais d'idées, même à des moments où il n'était pas permis de se dire républicain, car au plébiscite, il fit une propagande active contre l'Empire et reçut même des avis de ne pas continuer, car la police le guettait. Ses obsèques ont été purement civiles. A 11 heures, une nombreuse assistance, venue même des villages voisins, était venue accompagner à sa dernière demeure le propagateur des idées républicaines dans nos parages.

            En tête du cortège, marchait M. le Maire, ceint de son écharpe.

            Les cordons du poêle étaient tenus par M. Grandpierre, adjoint; M. Herbillon, un de ses amis; M. Moignard, percepteur; M. Etienne, conseiller municipal.

            Au cimetière, M. le maire prit la parole et, au milieu d'un silence impressionnant prononça le dernier adieu suivant:

            Mesdames, Messieurs,

            C'est au nom de la population républicaine d'Ecurey que je viens adresser le dernier adieu à celui qui fut Henry Victor.

            Homme de travail et d'initiative, il avait su, au milieu de cette population active et économe d'Ecurey, se créer une aisance honorable et de parfait aloi. Je tiens surtout à rendre hommage à celui qui, pendant toute son existence, a montré une fermeté de convictions républicaines, qu'aucune fluctuation politique n'a pu ni entamer ni modifier. Toute sa vie a été une constante affirmation de principes démocratiques poussés parfois jusqu'à un rigorisme intransigeant.

            Dédaigneux de cérémonie religieuses surannées, il a voulu témoigner jusque dans la mort son hautain mépris de coutumes désuètes en déclarant, comme dernière volonté, sa préférence irrévocable pour des obsèques purement civiles.

            A sa veuve éplorée, à sa fille et à ses petits-enfants en deuil, j'offre le témoignage ému des sympathiques condoléances de tous.

            A notre coreligionnaire disparu, j'adresse le suprême et dernier adieu. (Le Journal de Montmédy).

            24 février 1909: LISSEY: - Société de Tir << L'Avant Garde >> - Dimanche dernier, les membres de la société de tir L'Avant Garde, de Lissey, se sont réunis en assemblée générale pour renouveler leur bureau.

            Cette société, vieille d'un an à peine, compte aujourd'hui déjà plus de quarante membre, sans distinction d'opinion politique.

            Après l'exposé de la situation et de l'adoption du compte-rendu de l'année 1908, il a été décidé qu'un concours de tir sera organisé pour le 14 juillet prochain. A cette occasion, la commission recevra avec reconnaissance les cotisations et les dons, de toute personne qui de près ou de loin s'intéresse à cette société patriotique.

            Voici pour 1909, la composition du bureau:

            Président d'honneur: MM. Maillard Charles, conseiller général; Herbillon Gustave, conseiller d'arrondissement.

            Président directeur: M. Rochon, instituteur.

            Vice-président: M. Collin Jules

            Secrétaire: M. Richard Gustave.

            Trésorier: M. Bouyer Marius.

            Commissaires: MM. Richard Jean et Rouyer Marius.

            A l'issue de la séance, l'assemblée a voté à l'unanimité à nos dévoués représentants l'adresse suivante, pour les remercier de leur générosité et du concours moral qu'ils apportent à la prospérité de la Société:

            << L'Avant Garde de Lissey, réunie en assemblée générale, après avoir reçu communication des lettres adressées à son président par MM. Lefebure, député, CH. Humbert, Poincaré, sénateurs, envoie à ces dévoués représentants l'expression unanime de ses remerciements sincères, pour la part qu'ils ont prise à la fondation de cette jeune société.

            Le Président: ROCHON (Le Journal de Montmédy).

            24 mars 1909: BREHEVILLE: - Accident - Vendredi dernier, M. Corvisy Anatole était occupé à soigner ses chevaux, lorsqu'une jument ayant un jeune poulain lui broya le nez d'un coup de dent.

            M. le docteur Maillard a donné ses soins au blessé et lui a posé trois agrafes pour rattacher la partie coupée. (Le Journal de Montmédy).

            03 avril 1909: ECUREY: - Dégradations - Procès-verbal a été dressé par le garde-champêtre contre le sieur Willaume qui, en brûlant des détritus d'un fossé, avait endommagé les osiers plantés dans un champ limitrophe. (Le Journal de Montmédy).

            21 avril 1909: ECUREY: - Incendie de bois - Le 9 de ce mois, M. Filbert, garde communal des eaux et forêt, aperçut, en faisant sa tournée habituelle, une fumée épaisse au-dessus des bois de la Garenne, territoire d'Ecurey. Il se rendit aussitôt à cet endroit et reconnut que le feu était dans des taillis de 5 à 18 ans; 5 hectares de bois environ ont été la proie des flammes.

            Il alla chercher du secours à Ecurey et Réville: un grand nombre d'habitants se rendirent sur les lieux du sinistre.

            Des tranchées furent creusées pour arrêter le progrès du feu; après trois heures de travail, tout danger était conjuré.

            Les dégâts sont évalués à 350 francs.

            Cet incendie ne peut être attribué qu'à l'imprudence d'un fumeur. (Le Journal de Montmédy).

            28 avril 1909: BREHEVILLE - Brûlé vif - Le 22 courant, M. Bantquin Sébastien, âgé de 80 ans, était occupé à écosser des haricots au coin du feu.

            Le feu se communiqua à ses vêtements et à ses cris Mme Laminette et M. Collin accoururent et éteignirent les flammes, le corps ne formait plus qu'une plaie et la peau se détachait avec les effets.

            Les docteurs Maillard père et fils, firent un pansement, mais tous les soins furent inutiles. M. Bantquin est mort après 2 heures de souffrances. (Le Journal de Montmédy).

            08 mai 1909: LISSEY: - Dévolution des biens ecclésiastiques - Fabrique de l'église.- Rentes de l'Etat de: 86 fr., legs Paquin Lucie; 13 fr., legs Marchal Jean; 9 fr., fondations Pierre Henry, héritiers Couture et héritiers Domange; 3 fr., legs Patoche-Virette;  90 fr. legs Paquin François; 40 fr., don anonyme, fondations Saintvanne et héritiers Lamoureux; 172 fr. se décomposant ainsi: 114 fr., legs Huraux Elisabeth; 30 fr., legs Bagage Marguerite; 18 fr., legs Hornard François; 10 fr., fondation héritiers André; 25 fr., fondations Guyot Godier, Amiaux Marie, Simon et Ratodu, Vve Richard et legs Chapiron François; 40 fr (produit d'une vente de meubles), legs Huraux Elisabeth); total: 478 fr.; pré, chenevière, legs Hornard Pierre; verger et vigne, 11 centiares acquis des consorts Collin; le surplus legs Paquin; espèces en caisse, 0 fr.05; meubles garnissant l'église. ( Journal de Montmédy).

            ECUREY - Fabrique de l'église - Rentes sur l'Etat de: 38 fr., legs Richard Paul; 36 fr., legs Simonin Charles; 15 fr., legs Lemarchal; 100 fr., legs Simonin; 12 fr., fondation Lardenois; 17 fr., legs Collin Jeanne; 200 fr., legs RichardPierre; 88 fr., legs Richard Pierre; 17 fr., legs Martinet; 43 fr., legs Turba; 12 fr., legs Aubry François; 31 fr., legs Capart; 151 fr., legs Colson; 14 fr., legs Watelet; total: 953 fr.; meubles garnissant l'église.

            BREHEVILLE: - Fabrique de l'église - 16 fr., legs de Delabergerie ( Jean-Baptiste ); 72 fr., legs veuve Lehuraux; 109 fr., legs Fallet ( Elisabeth ); 41 fr., fondation Laminette; 180 fr., donation Niclot ( Ernestine ); 72 fr., fondation Putiot ( J-B ); total: 190 fr.; meubles garnissant l'église.

            29 mai 1909: BREHEVILLE: - Concours public de Tir - Les dimanches 6 et 13 juin 1909, de 1 heure à 6 heures du soir, la Société de tir La Bréhévilloise organise un grand concours public avec de très importants et nombreux prix.

            Le Président: C. TOUSSAINT ( Le Journal de Montmédy).

            09 juin 1909: LISSEY: - Nécrologie - On nous écrit: Vendredi dernier, à 10 h. du matin à Lissey, ont eu lieu, au milieu d'une assistance nombreuse et recueillie, les obsèques de Mlle Jeanne Génin, décédée à Châlons-sur-Marne à l'âge de 18 ans, fille de Mme et M. Génin, professeur au collège de cette ville.

            Cette jeune fille, ses études terminées, était venue jouir d'un repos bien mérité, au milieu de ses parents; mais la mort, hélas! cruelle et impitoyable, après huit jours de maladie, est venue la ravir à l'affection de tous les siens.

            Ayant encore passé les vacances de Pâques à Lissey dans sa famille, qui ne se rappelle cette belle et grande jeune fille, au caractère doux et aimable, faisant la joie de ses parents et d'un frère bien-aimé, ainsi que l'estime et l'admiration de ses amies.

            Aussi celles-ci ont voulu pour la dernière fois, lui témoigner aussi leur estime, en se faisant toutes un pieux devoir de l'accompagner, portant chacune un bouquet et une couronne à sa dernière demeure.

            Le plus touchant en cette triste circonstance, ce fut de voir ce beau cortège de jeunes filles en blanc où sur chacune de ces belles figures coulaient des larmes de tristesse, à l'égard d'une jeune fille trop vite disparue; je dirai aussi combien de larmes versées par plusieurs mères qui ont eu aussi à déplorer - à Lissey surtout - la perte soit d'un fils ou d'une fille chérie.

            Remarqués aussi autour du cercueil plusieurs magnifiques couronnes et beaux bouquets offerts par le personnel du Collège, par les élèves de plusieurs écoles et aussi par des amies personnelles de la défunte.

            Puissent ces nombreuses marques d'estime et d'amitié, adoucir un peu la douleur d'un frère, d'un bon père et d'une mère éplorée, tous frappés trop cruellement dans leurs affections les plus chères.

            Nous adressons à M. et Mme Génin nos plus vives condoléances. T. R.

            ( Le Journal de Montmédy).

            26 juin 1909: BREHEVILLE: - Société de tir - Le 25 juin a eu lieu à Bréhéville la distribution des prix de tir aux lauréats du concours public organisé en 1909 par la Bréhévilloise.

            La salle d'école, décorée avec goût par les membres de la Société de tir offrait un coup d'œil splendide: les murs disparaissaient sous une épaisse couche de verdure et, çà et là, des trophées de drapeaux se détachaient gaiment sur le vert sombre.

            A deux heures, M. Fernand Deschange, capitaine au 45e régiment territorial; président de la Société de tir, La Frontière, président de la société de préparation militaire , les Touristes, de Longuyon, à qui la présidence de l'assemblée avait été offerte, fait son entrée en tenue dans la salle archicomble: tous les assistants se lèvent et lui font ovation; la Marseillaise jouée par le zonophone est écoutée debout dans un silence religieux.

            M. Toussaint, président de la Société présente M. Deschange et lui donne la parole.

            J'aurais voulu reproduire en entier la magnifique improvisation de M. Deschange afin qu'elle restât gravée dans tous les cœurs. Pendant plus d'une demi-heure, l'orateur tint l'assistance  sous le charme d'une parole chaude et vibrante. Il montre l'utilité des sociétés de tir, les résultats qu'elles produisent; il rend un juste hommage à M. Toussaint, instituteur, qui a pu surmonter toutes les difficultés pour fonder La Bréhévilloise, et qui, depuis près de quatre mois, lui a consacré tous ses dimanches, à M. Lefébure, député, à M. Humbert, sénateur; à M. Maillard, conseiller général, qui ont contribué à la fondation de la Société par des dons importants et qui ont encouragé les tireurs en leur offrant de beaux prix. Des applaudissements prolongés saluent les noms de nos représentants.

            M. Deschange termine son discours en faisant un pressant appel à ceux, jeunes et vieux, , qui ne font, pas encore, partie de la Société; les premiers y acquièrent toutes les qualités qu'un bon soldat doit posséder; les seconds s'entretiendront la main et y apporteront leur concours financier. Il les adjure de bien travailler pour la France, pour la Patrie, pour la République.

            Un immense applaudissement accueille la péroraison de l'honorable M. Deschange.

            Le zonophone joue Le 4e de ligne en campagne et M. Toussaint, président de la Société, se lève/ il remercie M. Fernand Deschange des bonnes paroles qu'il vient de prononcer, il le remercie d'avoir bien voulu accepter la présidence de la distribution  des prix de tir; il adresse ensuite ses remerciements à MM. Lefébure, Humbert, Maillard, Deschange, Nitriol et Moignard, à tous ceux qui ont prit part à la souscription qu'il avait organisé pour la fondation de la Société, à M. Vincent, maire de Bréhéville, qui a gracieusement offert un champ de tir, aux membres du Bureau, qui se sont montés très dévoués.

            M. Toussaint présente ensuite La Bréhévilloise à M. Deschange; il l'assure que tous ces cœurs battent à l'unisson dans un même amour pour la France, la Patrie, la  République. (Applaudissements).

            Un défilé de la Garde républicaine que chante le zonophone et le président donne lecture des résultats du concours de tir de 1909.

           

            07 juillet 1909: ECUREY: - Entre bûcherons - MM. Henry et Pénin avaient entrepris ensemble l'exploitation de la coupe d'un lot de futaie. Ils travaillaient séparément. Après ce travail, il restait des hêtres à arracher: il fut convenu de les arracher en commun et de se partager le bois; mais une discussion arriva et Pénin enleva plus que sa part. Henry a porté plainte contre lui. (Le Journal de Montmédy).

          5 août 1909: M. DUCHÊNE, maire de Lissey, adresse la lettre suivante à F. HOUZELLE, président de la Société des Archéologues et Naturalistes du Nord meusien.

Cher Monsieur

            Nos ouvriers, en creusant un chemin d'accès à l'enceinte du Châtelet, pour la vidange de la coupe affouagère, viennent de mettre à jour une porte d'entrée du château qui s'y trouvait autrefois.

            Ils ont trouvé le seuil de la porte avec des jambages d'un côté munis d'un crapaud en fer supportant un des battants de la porte; tout à côté, un peu à l'intérieur, se trouvait une borne de 1 mètre de hauteur sur 1m, 30 de circonférence; on voit les traces de chaînes qui y étaient fixées, se rattachant sans doute à un pont-levis qu'elles soutenaient. On a trouvé en outre, des fragments de tuiles, de briques, de ciment, des cendres, des os de personnes et d'animaux.

            Le sol de cet endroit vient d'être exploité; il est à nu et on peut voir à son aise toute l'enceinte du château, les fossés des fortifications, le puits, etc.

            Si ces antiquités vous paraissent intéressantes, venez les visiter dès que vous serez libre; je me ferai un plaisir de vous y conduire.

            Veuillez agréer, cher Monsieur Houzelle, l'hommage de mes sentiments dévoués.

            07 août 1909: ECUREY: - Magistrature - Nous apprenons la nomination de M. Rondeau, avocat, gendre de Mme et M. Moignard, percepteur à Ecurey, au poste de Yanaon (Inde française), comme juge à compétence étendue.

            Nos félicitations à M. Rondeau et à M. Moignard. (Le Journal de Montmédy).

            16 août 1909: LISSEY: - Distribution des prix de tir  de l'Avant-Garde - On nous écrit:

            Les membres de la Société de tir l'Avant Garde de Lissey ont clôturé dimanche dernier leurs séries de tirs par un concours général suivi d'une distribution de prix.

            Encouragés par la présence de M. le Maire, de son adjoint et de plusieurs Conseillers municipaux, l'unisson et la gaité ne cessèrent de présider à cette petite fête, où chacun, depuis le plus jeune jusqu'au plus vieux , a voulu démontrer ses qualités de bon tireur. Aussi, on peut dire, pour une jeune société, que les résultats ont été plus satisfaisants, et c'est avec plaisir que chacun a reçu son prix, en se promettant de faire encore mieux l'an prochain.

            Le but de ces institutions purement patriotiques est de former de bons tireurs et au moment où le service militaire est réduit, on est assuré de servir la Patrie avec honneur, et au besoin, de la défendre avec gloire.

            Un autre but de ces Sociétés, c'est d'avoir pendant une partie de l'année en cours des exercices de tir, des distractions agréables pour la jeunesse, et de resserrer aussi les liens d'union et de fraternité entre tous ses membres.

            Aussi on peut espérer que tous les jeunes gens de Lissey, en raison du service militaire obligatoire pour tous, tiendront à faire partie de notre Société l'Avant Garde afin de la rendre plus forte et bien disciplinée, pour qu'elle puisse rivaliser avec ses sœurs voisines.

            La Société se fait un devoir de remercier ses membres adhérents et honoraires er aussi ses membres d'honneur, ses fondateurs, dont nous espérons voir le nombre s'accroitre de jour en jour.

            Nous remercions aussi les généreux donateurs de prix, nos dévoués représentants, MM. Humbert, sénateur et Lefebure, député, MM. Maillard, conseiller général, Herbillon, conseiller d'arrondissement, Richard Martial, clerc de notaire à Damvillers, Duchêne, maire, ainsi que plusieurs personnes de Lissey.

            Nous n'oublierons pas non plus le président-directeur, M. Rochon, instituteur, pour le zèle et le dévouement qu'il apporte à notre Société.     Un membre    (Le Journal de Montmédy).

            28 septembre 1909: ECUREY: - Feu de cheminée - Le 15 septembre, vers 6 h. 1/2 du soir, M. Saitvanne Paul avait allumé du feu pour faire cuire son souper; peu de temps après, il aperçut des flammes dans la cheminée. A ses appels, des habitants et des pompiers arrivèrent sur les lieux et, au bout de 20 minutes, le feu était éteint.

            M. Saintvanne éprouve un préjudice de 30 fr., pour les tuiles qui ont été cassées par les personnes montées sur le toit. (Le Journal de Montmédy).

            09 octobre 1909: ECUREY: - Disparition d'un Sergent-major - Dans son numéro du 5 courant, l'Est Républicain annonçait la mystérieuse disparition du sergent-major Martial Bernard, de la 1re compagnie du 132e d'infanterie, à Reims.

            Ce sous-officier vint à Joeuf, où habite sa sœur, mariée à un lamineur, M. Arsène Sirot, 37 ans.

            Bernard qui, de l'avis de ses parents avait l'air soucieux, agité, et se trouvait dans une tenue quelque peu négligée, contrairement à ses habitudes, fut demander son beau-frère à l'usine de la Marine, où il travaille, puis il exprima le désir de visiter ladite usine.

            On lui fit répondre que cela était impossible tant qu'il serait revêtu d'effets militaires.

            Il emprunta alors des effets civils au frère de son beau-frère et laissa en échange sa tenue de sous-officier rengagé.

            Vêtu des effets empruntés, Bernard se dirigea vers l'usine en compagnie de M. Sirot. Non loin de l'entrée, ce dernier se souvenant d'une communication qu'il avait à faire à une tierce personne, s'éloigna pendant quelques minutes, laissant seul le sergent-major, qui devait l'attendre au retour.

            Quand il revint, le sous-officier avait disparu.

            On sait maintenant qu'il a franchi la frontière allemande, car il a télégraphié de Richebrune (Alsace-Lorraine) à son cousin Camille Bernard, caporal au 132e d'infanterie.

            La sœur et le beau-frère du sous-officier déserteur ignorent absolument les motifs qui ont pu le déterminer à quitter ainsi son corps et son pays.

            Le père de Bernard habite Ecurey. (Le Journal de Montmédy).

            13 octobre 1909: LISSEY: - Succès scolaire - On nous écrit: Nous apprenons avec plaisir que Mlle Laure Bienaimé, élève du cours complémentaire de Montmédy, vient de subir avec succès les épreuves du brevet élémentaire à Bar-le-Duc.

            Nos félicitations à Mlle Mathieu et à son élève (Le Journal de Montmédy).

            30 octobre 1909: ECUREY: - Commencement d'incendie - Un commencement d'incendie accidentel s'est manifesté au domicile de M. Bernard Emile, représentant de commerce.

            Les pertes sont évaluées à 30 francs. Il y a assurance. (Le Journal de Montmédy).

            04 décembre 1909: ECUREY: - Conseil de guerre - Nous apprenons avec plaisir que notre compatriote, le sergent-major Bernard, du 132e, vient d'être acquitté par la Conseil de guerre de Châlons, du chef de désertion.

            Son capitaine était venu faire en sa faveur un témoignage émouvant et chaleureux. (Le Journal de Montmédy).

          Aubergistes: Lejeune, Rouyer; Boulanger: Collin; chaussures (fabr.): Bon, Delzédar, Collin-Denef; chanvrier: Ascelipiat; cordonniers: Curé, Lamoureux, Pascal; distillateurs: Richard, Harque, Richard (Pr.); épiciers: Buisson, Collin; fabrique de tuiles, de briques et de chaux : Gontier à la Bergerie; grainetier: ( md) Collin; meunier: Collet et Fils; perruquier: Lejeune, plafonneurs: Bernard, père et fils; tabac, pap. timbr: Rouyer

            Agriculteurs- propriétaires: Lavallée (C.); Richard (A.); Richard (C.); Richard (I.); Richard (J-B.); Richard (P.); Richard (T.); Willaume (H.).

            Notables et rentiers: Collet (J.); Duchêne, Dupuy (P.); Gille (E.); Hornard (M); Ladroitte (A); Lavallée (A); Vve Liégeois; Richard (P); Vve Rouyer (J-N); Saintvanne (A); Thoyon (C).

          1910:

            01 janvier 1910: Chemin de fer Montmédy-Verdun - Expropriation pour cause d'utilité public - Jurés titulaires:

            Lissey: Richard Théotime

            Réville: Bantquin Piere-Alexis

            Brandeville: Philippe, ancien maire

            12 janvier 1910: BREHEVILLE: - Coups - Samedi matin, M. Edmond Drouet allait chercher du bois à la coupe affouagère, lorsqu'il rencontra M. Jules Duchesnes avec lequel il vit en mauvaise intelligence. Après quelques paroles échangées, ce dernier lui porta plusieurs coups de bâton.

            M. Drouet, qui porte plusieurs blessures à la tête et aux bras, a porté plainte à la gendarmerie. (Le journal de Montmédy).

            12 février 1910: LISSEY: - Une plainte - M. Denef Emile à porté plainte contre les nommés Richard Georges, Rouyer Emile et Rouyer Fernand, qui lui ont lancé des boules de neige dans la rue. (Le journal de Montmédy).

            13 mars 1910: LISSEY: - DUCHÊNE Jules, maire. WILLAUME Hyacinthe, adjoint. Conseillers: RICHARD Prosper, LAVALLEE Constant, HORNARD Marius, LEJEUNE Jean Baptiste, COLLIN Eugène, QUINTALET Basile, ROUYER Vital, RICHARD Constant.

            13 avril 1910: BREHEVILLE - LISSEY - ECUREY: - Passage de M. Lefebure dans les communes du canton de Damvillers -

            BREHEVILLE: M. Lefebure a été reçu par M. le maire. de nombreux auditeurs ont assisté à la conférence. Ils ont applaudi et félicité le député sortant.

            LISSEY: La mairie est décorée et pavoisée. M. Lefebure est reçu par M. le maire et le Conseil municipal. A son entrée à la mairie Mlle Germaine Richard a offert un bouquet aux couleurs tricolores à M. Lefebure et Mlle Marthe Richard lui a lu le petit compliment suivant:

            Monsieur le Député,

            Nous sommes heureux aujourd'hui de saluer en votre personne le dévoué représentant républicain de notre arrondissement.

            Malgré le peu de temps dont vous disposez, vous êtes venu jusque dans notre petite commune apporter la bonne parole républicaine. Nous vous en remercions sincèrement.

            Nous ne sommes encore que des enfants, mais nous comprenons déjà tout ce que la République a fait pour nous et nous savons de plus qu'elle n'a pas de défenseur plus dévoué que l'honorable représentant de notre arrondissement.

            Aussi c'est avec une grande joie que le 24 avril nous saluerons le résultat du scrutin aux cris de : Vive la République ! Vive M. Lefebure !

            30 électeurs environ assistaient à la réunion. M. Lefebure a rendu compte de son mandat et a été très applaudi. Sa péroraison a été saluée des cris nombreux de : Vive la République ! Vive Lefebure !

            ECUREY: La mairie est pavoisée. Notre député est reçu par M. le maire et le Conseil municipal. 60 électeurs sont présents à la réunion. M. Lefebure rend compte de son mandat et développe le système de la loi sur les retraites ouvrières. Il est très applaudi. (Le journal de Montmédy).

            23 avril 1910: ECUREY: - Un drame sanglant à Ecurey - Mardi soir, la femme Desaux, âgée de 41 ans, a blessé grièvement son mari dans les circonstances suivantes:

            Depuis vendredi dernier, la femme Deseaux était séparée de fait de son mari, avec lequel elle ne s'entendait plus.

            Mardi soir, en sortant de chez lui, Desaux rencontra sa femme; il s'avança vers elle en lui montrant un sac de café et lui dit:

            - Tiens, voilà un cadeau que j'ai acheté pour toi!

            La femme Desaux riposta:

            - N'avance pas, ou je te tue!

            Joignant le geste à la parole, elle ramassa une pierre et la lança aussitôt à son mari qui fut atteint au front.

            Relevé et reconduit chez lui, il y reçut le soins du docteur Maillard, de Damvillers, qui constata qu'il avait une fracture du crâne, partant de la base du nez et allant jusqu'au sommet de la tête.

            Desaux resta dans le coma jusqu'au lendemain, mais le jeudi soir, il reprit sa lucidité et put répondre par gestes de la tête lors de l'interrogatoire qu'il subit de la part des magistrats du Parquet de Montmédy qui s'étaient rendus à Ecurey.

            L'état de Desaux est très grave. S'il succombe, ce sera la cour d'assises pour sa femme; s'il survit, elle passera en correctionnelle.

            Le ménage n'avait pas d'enfants; la femme passait pour avoir une conduite légère, tandis qu'on s'accorde à reconnaître que le mari jouissait de l'estime générale.

            Ce drame a agité la paisible population d'Ecurey.

            La femme Desaux a été gardée à vue par la gendarmerie de Damvillers et conduite jeudi, à 11 heures, à la maison d'arrêt de Montmédy. (Le journal de Montmédy).

            14 mai 1910: BREHEVILLE: - Syndicat agricole - Nous apprenons avec plaisir qu'un Syndicat agricole et viticole vient d'être fondé dans cette commune.

            Formé entre les propriétaires, fermiers et vignerons de Bréhéville et des environs, il a pour but l'achat en commun de tout ce qui est nécessaire à l'agriculture et à la viticulture, la répression des fraudes dans le commerce des engrais, des vins, etc.

            La cotisation annuelle est de 1 fr.

            Le Bureau est ainsi constitué:

            Président: M. Vincent, maire et agriculteur; Vice-président: M. Corvizy Aimé, agriculteur; Secrétaire-trésorier: M. Toussaint, agriculteur: Membres du bureau: MM. Laminette Léon, agriculteur, Devaux Célestin, agriculteur, Martin Victor, agriculteur, Lefebvre Théophile, vigneron.

            Nous applaudissons de tout cœur à cette initiative et nous souhaitons qu'elle engendre d'autres Sociétés similaires dans la région.

            La culture, qui a déjà accompli tant de progrès, ne peut que se développer et marcher en avant par l'Association dont la forme la plus vivante est les Syndicats agricoles. (Le journal de Montmédy).

            25 mai 1910: ECUREY: - Contraventions - M. Pétrollet, entrepreneur de travaux publics, s'est vu dresser deux contraventions pour emploi de deux ouvriers italiens qui n'avaient pas fait leur déclarations d'étrangers, ce qui leur valut également à chacun une contravention. (Le journal de Montmédy).

            03 août 1910: ECUREY: - Succès - Nous apprenons avec plaisir que le jeune Warin Gaston, d'Ecurey, élève à l'Ecole professionnelle de l'Est (Nancy), vient de subir avec succès l'examen du Diplôme spécial de 3e année industrielle.

            Nous adressons à ce jeune homme et à sa famille nos sincères félicitations. (Le journal de Montmédy).

            17 septembre 1910: LISSEY: - Sauvage agression - M. Henri Lejeune, cultivateur, revenait le soir, de la fête à Ecurey, lorsqu'il fut assailli sur la route par un inconnu, qui, de but en blanc, le jeta dans un fossé et lui meurtrit le visage à coups de poing. Il finit par se dégager et prit la fuite, mais il fut rejoint de nouveau par son agresseur qui le malmena fortement. Une seconde fois, il put s'échapper et raconta sa mésaventure aux gendarmes de Damvillers, de passage en tournée, qui ont procédé à une enquête. (Le journal de Montmédy).

            01 octobre 1910: LISSEY: - Rapport de M. Aubert, préfet - Commune de Lissey. Par une délibération en date du 22 mai 1910, relative aux propositions budgétaires vicinales pour 1911, le conseil municipal de Lissey fait observer qu'on lui demande une contribution de 30 francs sur le chemin de grande communication n°19, ne présentant aucun intérêt pour la commune puisqu'il n'est plus emprunté par les habitants de Lissey depuis la construction du chemin de la Chalade, d'Ecurey à Vilosnes, et demande, en conséquence, à être exonéré de tout contingent sur cette voie.

            Le chemin de grande communication n°19 ne présente certes pas un intérêt de premier ordre pour Lissey, mais il est incontestable cependant qu'il assure les relations avec Romagne-sous-le-Côtes, Mangiennes et nombre de communes du canton de Spincourt.

            Le contingent de ce chemin, qui était primitivement de 100 fr., a été  ramené à 5 fr. après la rectification du chemin de Vilosnes à Ecurey, et a encore été diminué depuis et ramené 30 fr. en 1906.

            Ce dernier chiffre représente assurément un minimum.

            Aussi, le Service vicinal estime-t-il qu'il n'est pas possible d'accueillir favorablement la demande du conseil municipal de Lissey, et qu'il y a lieu de la rejeter en ce qui est relatif au chemin de grande communication.

            01 octobre 1910: BREHEVILLE: - Nécrologie - Lundi dernier, une nombreuse assistance accompagnait à sa dernière demeure M. L'honoré Marcel, décédé l'avant-veille à l'âge de 64 ans.

            M. L'honoré, qui fut pendant de longues années conseiller municipal, puis adjoint de Bréhéville, avait eu la douleur de perdre son épouse le 28 avril dernier et n'avait pu surmonter sa peine au point que son moral en fut atteint.

            A sa famille, nous adressons nos plus respectueuses condoléances.

            - Ballon - Mardi dernier, un ballon fut aperçu, se dirigeant du Sud à l'Est. Il paraissait au-dessus du bois dit Bois la Ville et on le suivit jusqu'au Châtelet, d'où on le perdit de vue. (Le journal de Montmédy).

            03 octobre 1910: ECUREY: - Mort sur la route - Sur la route de Haraumont à Ecurey, à 2 kilom. de cette commune, M. Marc-Nicolas Chapiron, 66 ans, qui venait de travailler à Sivry, est tombé pour ne plus se relever. Il a dû succomber à une congestion.

            09 novembre 1910: LISSEY: - Violence - A une observation que lui faisait M. Diani, chef de chantier sur les travaux du chemin de fer Montmédy-Verdun, le nommé Albert Marie le menaça de sa pelle.

            Diani la lui ayant arrachée, il s'élança sur lui, ainsi qu'un autre de ses camarades et le terrassèrent.

            Ils ont ajouté des  menaces à leurs violences.

            Interrogés par la gendarmerie, Marie a prétendu avoir été frappé par le chef de chantier et n'avoir fait que se défendre. La justice les mettra d'accord. (Le journal de Montmédy).

            23 octobre 1910: BREHEVILLE - Accident - Vers le soir, près de Damvillers, au carrefour formé par les chemins de Réville et d'Ecurey, M. L'Honoré Puthiot, cultivateur de Bréhéville, qui conduisait une batteuse, assis sur la limonière, est tombé à la renverse. Il eut la jambe prise dans la roue. Transporté chez lui, on a constaté qu'il avait une fracture du tibia gauche. (La Croix meusienne).

            19 novembre 1910: BREHEVILLE: - Trouvaille - M. Célestin Benoît, demeurant à Bréhéville, a trouvé un porte-monnaie contenant une certaine somme d'argent. Il le tient à la disposition de celui qui l'a perdu.

            - Grave accident - Le 8 courant, la petite fille de M. Charles Charlet, demeurant à la ferme de la Roche, écart de Bréhéville, âgée de deux ans, est tombée la figure en avant dans de l'eau très chaude, ce qui lui occasionna  d'assez fortes brûlures. Il a fallu appeler le docteur pour la soigner. (Le journal de Montmédy).

           09 décembre 1910: LISSEY: Par décret en date du 30 novembre 1910, a été autorisé la création dans la commune de Lissey, d'un bureau de bienfaisance dont la dotation a été constituée au moyen des biens ayant appartenu à la fabrique de l'église.

            10 décembre 1910: BREHEVILLE - Incendie - Le 4 courant, vers 10 h. du soir, le feu a éclaté dans une grange isolée de toute habitation, appartenant à M. Limousin Alcide.

            Malgré les secours promptement organisés, les bâtiments et les récoltes qu'il contenait ont été brûlés.

            On suppose que le feu aura été mis par imprudence par le nommé Hératte Auguste, qui couchait dans cette grange depuis plusieurs mois, et qui s'enivrait fréquemment; c'est par lui que l'alarme a été donnée.

            Les pertes, évaluées à 2500 fr. sont couvertes par une assurance à la caisse départementale.

            - Plainte - M. Brabant Léonce, facteur à Damvillers, a porté plainte contre Mme Limousin, née Morel, cultivatrice à Bréhéville qui l'aurait insulté.

            Mme Limousin nie les faits qui lui sont reprochés. (Le journal de Montmédy).

            29 décembre 1910: LISSEY: - Leprince François Constant Albert, né le 23 novembre 1864, à Lissey, est promu Chevalier de la Légion d'Honneur. Il était capitaine du 5e régiment d'artillerie à pied. Il était le fils de Leprince François Eugène (garde-forestier) et de Gustin Marie Joséphine (vigneronne), marié le 11 septembre 1895, à Didiot Marie Félicie. Blessures de guerre: atteint de plaies contuses de la face et de la région temporale du côté gauche et de commotion cérébrale légère suite de chute de cheval dans un service commandé du 19 août 1890. Décédé le 20 décembre 1926 à Verdun.

          1911

            LISSEY: 272 habitants

            Année de grand vin, souvent citée par les vignerons

            Electrification du village desservi  par une turbine sur la Meuse, à Vilosnes.

            14 janvier 1911: ECUREY: - Médaille d'honneur - Nous apprenons avec grand plaisir que M. Launois Adolphe, ouvrier cordonnier à la maison André, fabricant de chaussures à Ecurey, vient de recevoir du Gouvernement la médaille d'honneur du Travail.

            Cette distinction vient récompenser un brave et honnête ouvrier qui travaille depuis plus de trente ans pour le même patron. Elle fait grand honneur à M. Launois, à ses camarades du métier et à M. André, dont la maison sérieuse est avantageusement connue.

            - Nomination - Nous apprenons la nomination de juge à Grand-Bassam (Côte-d'Ivoire), de M. Rondeau, gendre de Mme et M. Moignard, percepteur à Ecurey.

            Nos meilleures félicitations. (Le journal de Montmédy).

            12 février 1911: ECUREY: - Fête religieuse - Dimanche dernier la coquette église d'Ecurey était en fête. On y célébrait, en effet, la fête de l'Archiconfrérie.

            Cette solennité est toujours en honneur dans notre paroisse. M. le Curé, zélé et infatigable, n'avait rien négligé pour que cette cérémonie fût digne de celle que l'on honorait en ce jour. A 6 h. 1/2, l'office commençait, plusieurs prêtres des environs étaient venus rehausser par leur présence l'éclat de cette cérémonie. La population d'Ecurey avait répondu en grande partie à l'appel de son pasteur, qui en termes touchants, avait invité la veille ses paroissiens par une lettre remise dans chaque foyer, à venir se presser autour de l'autel de la Vierge. Des communes voisines, on était venu en grand nombre; aussi ne restait-il bientôt une place dans notre chère église. Monsieur le curé parla avec son cœur  et sut nous initier très intéressante à l'origine de l'Archiconfrérie. Sa parole fut goûtée de tous; du reste, ce n'est pas la première fois qu'il nous est permis de l'apprécier. Les chants furent exécutés avec une maestria remarquable par la chorale des jeunes filles, alternant avec un chœur de jeunes gens groupés dans le chœur. Portée par deux jeunes filles, la statue de la Vierge, cette vieille image si vénérée parmi nous et souvent invoquée sous le nom de N.D. d'Ecurey parcourut ensuite les rangs des fidèles. La procession se termina par l'acte de consécration à la Vierge Marie, dit pour la dernière fois par une gracieuse fiancée. Un salut solennel acheva cette belle et touchante cérémonie. (La Croix meusienne).

            05 avril 1911: BREHEVILLE - Recensement - Nombre de maison: 176 - Nombre de familles: 143 - Nombre d'habitants: 443.

            Nombre d'habitants en 1906: 451. Diminution: 8 habitants. (Le journal de Montmédy).

            13 mai 1911: BREHEVILLE: - Orage de grêle - Mercredi, vers 3 h. 1/2 du soir, un orage s'est déchaîné sur le territoire. La grêle est tombée pendant 6 à 7 minutes, les grêlons atteignaient la grosseur d'une petite noisette.

            Les arbres fruitiers, qui promettaient une bonne récolte, les jardins potagers et les seigles ont subi d'importants dégâts. (Le journal de Montmédy).

            07 juin 1911: ECUREY: - Chute de vélo - Dimanche dernier, à 7 heures du soir, M. Bernard, cultivateur à Ecurey, qui était en bicyclette, aperçut à environ 200 mètres du village un jeune domestique qui gardait trois vaches en pâture. Il le prévint aussitôt, mais il ne se dérangea pas assez vite et M. Bernard tomba si malheureusement qu'il se fractura une épaule.

            M. le docteur Maillard, appelé en toute hâte à lui donner ses soins, a prescrit un repos assez long pour son rétablissement. (Le journal de Montmédy).

            12 juillet 1911:ECUREY: - Délit de pêche - Contravention a été dressé contre les nommés André Albert et André Marcel pour pêche à l'aide d'engins prohibés. (Le journal de Montmédy).

            19 juillet 1911: BREHEVILLE: - Le 14 juillet - M. Duchâteau, piqueur de la ville de Paris, ayant fait parvenir à l'instituteur un colis de friandises et d'outils scolaires, la distribution en a eu lieu le 14 juillet, à 9 heures du matin.

            65 enfants ont participé à cette distribution: il serait superflu de dire qu'elle a été accueillie avec joie.

            Merci à M. Duchâteau, ami de l'école laïque. (Le journal de Montmédy).

            22 juillet 1911: LISSEY : - La vigne - On nous écrit:

            Nous subissons en ce moment une période de chaleur et aussi de sécheresse, qui nuit beaucoup à la culture, surtout au pâturages; une bonne pluie serait bien nécessaire.

            D'un autre côté, les vignerons ne s'en plaignent pas, car c'est le meilleur temps pour la vigne.

            Parmi les vignobles de Damvillers-Wavrille, jusqu'à Sassey, Mont, Montigny, celui qui est le mieux conservé et entretenu est sans contredit celui de Lissey.

            Les vignerons, par leur courage et leur ténacité, malgré les mauvaises années qui viennent de s'écouler, n'ont pas désespéré. A beaucoup d'entre eux, cette année apportera une belle récolte et les autres une bonne moitié d'année.

            La vigne ayant été bien traitée est de toute beauté et bien verte, aucune trace de maladie.

            Les raisins n'ont pas été trop atteints par la cochylis; ils sont déjà bien gros et bien remplis. Comme disent les bons vignerons on ferait déjà des sapinées.

            Si ce temps reste toujours à peu près favorable, vu l'avance des raisins, la vendange pourrait se faire vers le 20 septembre.

            Dans ces conditions, le vin de l'année 1911, pourrait rivaliser avec celui de ses aînées, les années de 1881, 1893 et 1900.

            L'année 1911 pourra peut-être fêter, comme qualité de vin, le centenaire de sa sœur, l'année 1811, dite de la Comète, qui, au dire des anciens, fut l'année du meilleur vin du siècle dernier.

            Les amateurs, qui ont encore le souvenir de ces bons vins des années antérieures, pourront encore une fois venir faire provision du bon vin de Lissey, un vin pétillant et si agréable dont la réputation n'est plus à faire.        Un vigneron (Le journal de Montmédy).

            16 août 1911: BREHEVILLE: - Projets de lignes de chemin fer -

            - Ligne de Dun à Bréhéville - La situation n'a pas changé depuis l'an dernier. L'affaire reste donc ajournée conformément à la décision prise le 23 avril 1903 par le Conseil général de la Meuse.

            - Ligne de Bréhéville à Spincourt - En suite d'une délibération du Conseil général, en date du 30 septembre 1908, une nouvelle conférence mixte a été ouverte en 1910 sur l'avant projet de cette ligne.

            Par dépêche du 31 mars 1910, M. le Ministre des Ponts et Chaussées a émis l'avis qu'il n'y avait pas lieu de donner suite au projet, étant donné que les intérêts civils ne paraissent pas assez importants pour contrebalancer, en l'espèce, les graves inconvénients que les officiers du génie ont signalés dans la conférence au point de vue militaire. (Le journal de Montmédy).

            01 octobre 1911: ECUREY - Naissance de ANDRE (Gabriel-Edouard) - Breveté de l'E.N.F.O.M.; diplômé de l'Ecole des langues orientales; licencié ès lettres; services militaires du 20 octobre 1936 au 19 octobre 1937; lieutenant de réserve d'infanterie coloniale; élève administrateur des colonie, 17 novembre 1938; administrateur adjoint, 5 décembre 1939; administrateur, 1er janvier 1945; administrateur de 2e classe, 1er janvier 1947.

            21 octobre 1911: LISSEY - Le vin de 1911 - La vendange à Lissey va se faire vers le 25 septembre.

            Par suite de la grande sécheresse, les vignerons ne feront pas en quantité ce qu'ils espéraient, mais comme qualité le vin sera supérieur à toutes les années antérieures de bon vin.

            Beaucoup de vins gris et blanc sont déjà vendus ou retenus au prix de 75 et 80 fr. l'hectolitre, pris en cave.

            Le raisin est bien noir, pas de pourriture ni moisissure et encadré de belles feuilles vertes; il est d'une beauté enviable. Avis aux amateurs.

            Un ami du bon vin.                                            (Le journal de Montmédy).

            09 décembre 1911: BREHEVILLE: - Nécrologie - Nous apprenons la mort, survenue lundi dernier, de Madame Toussaint, née Nitriot, décédée à l'âge de 33ans, des suites de couches.

            Nous prions son mari, M. Toussaint, instituteur, les familles, Toussaint, Nitriot, de croire à nos vives condoléances.

            30 décembre 1911: BREHEVILLE: - Reconnaissance du chemin rural dit de <<Bissury>> - Le projet a été soumis à l'enquête réglementaire à la mairie de Bréhéville; au cours de cette formalité, aucune observation contraire au projet n'a été formulée.

            Le commissaire-enquêteur a appuyé d'un avis favorable la reconnaissance du chemin projeté. Le conseil municipal a émis un avis conforme à celui du commissaire-enquêteur (délibération  du 23 septembre 1911=.

            Aucune observation n'ayant été formulée pendant l'enquête réglementaire, la Commission départementale a prononcé la reconnaissance au territoire de Bréhéville, du chemin rural dit << de Bissury >>, et a attribué à cette voie les longueur et largeur mentionnées au tableau général joint au dossier. (Le journal de Montmédy).

            30 décembre 1911: BREHEVILLE: - Obsèques - Mardi dernier, de nombreux parents et amis accompagnaient à sa dernière demeure le corps de M. Boré Arthur, caporal au 147e d'infanterie à Verdun enlevé à l'affection des siens après une courte maladie.

            Sur le cercueil porté par quatre camarades du régiment, étaient déposés le képi, la tunique et la baïonnette du défunt. Deux sous-officiers portaient une magnifique couronne offerte par la 14e compagnie. Une autre couronne était offerte par la jeunesse de Bréhéville.

            Par une délicate attention de M. l'abbé Tocquet, le chœur de l'église était décoré de drapeaux.

            Sur la fosse, le sergent Dassonville prononça le discours suivant, qui impressionna vivement l'assistance:

            Messieurs,

            Sur le bord de cette tombe ouverte trop tôt, nous venons au nom des officiers, sous-officiers, caporaux et soldats de la x adresser un suprême adieu à notre regretté camarade.

            Il y a douze jours, le caporal Boré était au milieu de nous, plein de force, heureux de vivre, il courait avec nous les champs et les bois, souriant aux premiers rayons du soleil. Il nous quitte pour soigner , à l'hôpital une bronchite qui se déclarait. Hélas! nous ne devions plus le revoir; une cruelle maladie l'enlevait en peu de jours à l'affection des siens et à notre amitié. Notre consternation fut grande lorsque, dimanche matin, nous arriva le bruit de sa mort; nous ne voulions pas y croire et nous avons tous ressenti au fond du cœur une grande tristesse et une profonde douleur lorsque la malheureuse nouvelle nous fut confirmée.

            Maintenant, il est là couché dans ce cercueil devant lequel nous nous inclinons. O destin cruel, qui nous fait perdre en lui un bon gradé et un excellent camarade.

            Le caporal Boré était estimé de tous et ne comptait que des sympathies, sa mort plonge dans le deuil ceux qu'il commandait avec tant de douceur, de bonté et de bienveillance.

            Il était actif, vigilant, toujours prêt à rendre service et je tiens à lui adresser ici l'hommage de ma reconnaissance pour sa collaboration dévouée.

            Et vous, parents éplorés, recevez l'hommage de nos condoléances attristées. Si grande que soit votre douleur, c'est pour vous un sujet de consolation que de penser qu'il ne laisse après lui que les regrets et les sympathies.

            Caporal Boré, voilà la meilleur récompense; tu la trouves ici dans le recueillement de cette foule et dans la douleur de tes camarades. Repose en paix dans le sol de ton village, que tu avais rêvé de rendre prospère par ton labeur; il sera léger à ton dernier sommeil.

            Ta piété filiale était grande; aussi nous pouvons penser que ton âme est allée retrouver celle d ta mère chérie, dont tu nous parlais souvent avec un souvenir attendri.

            Au revoir mon cher caporal!

            Boré, le soir lorsque nous ferons l'appel dans la chambre que tu occupais au fort de Marre, si nous ne prononçons plus ton nom, nous nous recueillerons en pensant à toi et ton souvenir sera présent dans tous les cœurs.

            Puissent ces témoignages de sympathie être une consolation pour le père et les deux frères du disparu, auxquels nous offrons nos condoléances émues.   H. N.

(Le journal de Montmédy).

            1912

            24 février 1912: BREHEVILLE: Obsèques - Mardi dernier, de nombreux parents et amis accompagnaient à sa dernière demeure le corps de M. Boré Arthur, caporal au 147e d'infanterie à Verdun enlevé à l'affection des siens après une courte maladie.

            Sur le cercueil porté par quatre camarades du régiment, étaient déposés le képi, la tunique et la baïonnette du défunt. Deux sous-officiers portaient une magnifique couronne offerte par la 14e compagnie. Une autre couronne était offerte par la jeunesse de Bréhéville.
            Par une délicate attention de M. l'abbé Tocquet, le chœur de l'église était décoré de Drapeaux.

            Sur la fosse, le sergent Dassonville prononça le discours suivant, qui impressionna vivement l'assistance.

            Messieurs,

            Sur le bord de cette tombe ouverte trop tôt, nous venons au nom des officiers, sous-officiers, caporaux et soldats de la14e compagnie du 147e régiment d'infanterie nous venons adresser un suprême adieu à notre regretté camarade.

            Il y a douze jours, le caporal Boré était au milieu de nous; plein de force, heureux de vivre. Il courait avec nous les champs et les bois, souriant aux premiers rayons du soleil. Il nous quitte pour soigner à l'hôpital une bronchite qui se déclarait. Hélas! nous ne devions plus le revoir. Une cruelle maladie l'enlevait en peu de jours à l'affection des siens et à notre amitié. Notre consternation fut grande lorsque, dimanche matin, nous arriva le bruit de sa mort; nous ne voulions pas y croire et nous avons tous ressenti au fond du cœur une grande tristesse et une profonde douleur lorsque la malheureuse nouvelle nous fut confirmée.

            Maintenant, il est là, couché dans ce cercueil devant lequel nous nous inclinons. O destin cruel, qui nous fait perdre en lui un bon gradé et un excellent camarade.

            Le caporal Boré était estimé de tous et ne comptait que des sympathies, sa mort plonge dans le deuil ceux qu'il commandait avec tant de douceur, de bonté et de bienveillance.

            Il était actif, vigilant, toujours prêt à rendre service et je tiens à lui adresser ici l'hommage de ma reconnaissance pour sa collaboration dévouée.

            Et vous, parents éplorés, recevez l'hommage de nos condoléances attristées. Si grande que soit votre douleur, c'est pour vous un sujet de consolation que de penser qu'il ne laisse après lui que les regrets et les sympathies.

            Caporal Boré, voilà la meilleure récompense; tu la trouve ici dans le recueillement de cette foule et dans la douleur de tes camarades. repose en paix dans le sol de ton village, que tu avais rêvé de rendre prospère par ton labeur; il sera léger à ton dernier sommeil.

            Ta piété filiale était grande; aussi, nous pouvons penser que ton âme est allée retrouver celle de ta mère chérie, dont tu nous parlais souvent avec un souvenir attendri.

            Au revoir, mon cher caporal!

            Boré, le soir, lorsque nous ferons l'appel dans la chambre que tu occupais au fort de Marre, si nous ne prononçons plus ton nom nous nous recueillerons en pensant à toi et ton souvenir sera présent dans tous les cœurs.

            Puissent ces témoignages de sympathie être une consolation pour le père et les deux frères du disparu, auxquels nous offrons nos condoléances émues. H. N

            (Journal de Montmédy)

            02 mars 1912: ECUREY: - Nécrologie - Nous apprenons la mort de M. Nicolas Herbillon, décédé dans sa 78e année.

            Ses obsèques civiles ont eu lieu mercredi dernier, à 2 heures de l'après-midi à Ecurey.

            Nos condoléances à son frère, M. Herbillon, conseiller d'arrondissement , et à la famille.

            06 mars 1912: ECUREY: - Obsèques - Nous sommes heureux de pouvoir reproduire aujourd'hui les discours qui furent prononcés aux obsèques de M. Herbillon.

            Discours de M. Grandpierre, adjoint.

                Mesdames,

                Messieurs

            Je ne puis laisser se fermer cette tombe sans adresser à M. Nicolas Herbillon le suprême adieu du Conseil municipal et de la population de cette commune et sans mêler aux regrets douloureux de sa famille l'hommage profondément respectueux qu'il s'est acquis par une longue existence employée toute entière à faire le bien.

            Né à Ecurey, le 19 avril 1835, il n'a jamais quitté son village natal. Et c'est dans ce modeste cadre qu'il a laissé son existence se dérouler doucement dans la vie de famille, dévoué pour les siens, utile à ses concitoyens, respecté pour ses hautes qualités morales.

            Cette existence a été toute d'activité et de travail. Profondément attaché à sa famille, il voulait pour les siens plus de bien-être et de sécurité. La culture de la terre, qu'il savait rendre féconde, lui a permis de réaliser son affectueux désir. L'histoire ne connaît pas les noms de ces hommes laborieux dont aucun acte éclatant ne dévoile l'effort, mais c'est par eux qu'une famille vit heureuse, qu'un pays se relève, qu'un peuple marche vers le progrès.

            D'une bonté inépuisable, d'une complaisance sans bornes, il rendait volontiers service à ceux qui venaient lui demander conseil.

            Son esprit cultivé, son expérience, les connaissances sûres qu'il avait acquises sur toutes choses faisaient de lui l'homme le plus apte à donner des avis sur les mille questions d'intérêt qui peuvent nous diviser.

            Si l'on ajoute à ces qualités, la simplicité et la modestie de ses manières, son honnêteté éprouvée et la droiture de son jugement, on comprendra qu'il ait été choisi pour remplir les délicates fonctions de suppléant du juge de paix du canton de Damvillers; en cette qualité, il n'a peut-être pas prononcé de nombreux jugements, mais que de différends soumis à son arbitrage officieux ont été heureusement réglés.

            Conseiller municipal de cette commune depuis douze ans, il a apporté à ses fonctions toute l'attention scrupuleuse d'un bon administrateur et l'habileté qu'il avait gagnée en qualité de secrétaire de mairie. Ses avis étaient toujours mûrement réfléchis et marqués d'un égal souci des intérêts particuliers et de l'intérêt général de la commune. Aussi était-il écouté de ses collègues avec l'attention la plus élogieuse.

            Dans les discussions auxquelles il prenait part, il ne s'est jamais départi de cette courtoisie de langage et d'attitude qui décèlent l'homme cultivé et l'homme juste dont les paroles ne sont que l'expression exacte de la pensée, qui ne craint pas de dire ce qu'il pense parce que ses pensées sont sincères.

            Ses convictions profondes et invariables en matière politique, appuyées sur la dignité de sa vie, servaient mieux les idées qui lui étaient chères que les discours les plus éloquents.

            La rare élévation de son caractère se manifestait par son humeur toujours égale, la fermeté de sa volonté, son courage moral aux heures douloureuses des épreuves (qui ne lui ont pas été épargnées) et pendant la longue et douloureuse maladie qui l'a emporté. Jamais une plainte ne lui a échappé et stoïquement il a accepté les coups de l'adversité que sa prévoyance n'avait pas écarter.

            Inclinons-nous avec respect devant une vie si bien remplie et gardons la pieuse admiration de cet homme qui a pu mourir sans craint parce qu'il avait vécu sans remords.

            Discours de M. Lefebvre, juge de paix à Damvillers.

                M. Lefebvre a ensuite adressé l'adieu suprême à celui qui fut pour lui un collaborateur précieux et qui remplit pendant 26 ans les fonctions de suppléant de la justice de paix.

            Il rendit hommage à la mémoire de l'homme de bon conseil qui fut tant apprécié de tous ceux qui l'ont connu, à son grand bon sens et surtout à sa modestie.

            Il loua le citoyen aux vues larges, l'ami de la liberté pour chacun, l'homme au jugement droit, toujours prêt à rendre service.

            M. Lefebvre rappela qu'en reconnaissance des loyaux services de M. Herbillon, le Gouvernement couronna sa carrière en lui décernant l'an dernier les palmes académiques.

            Il exprima les sentiments pénibles partagés par la nombreuse assistance et pria la famille du défunt de recevoir ses condoléances les plus émues et les plus vives.

            Il termina en ces termes: << Je dépose sur cette tombe mes regrets attristés et c'est avec une émotion bien douloureuse que je vous adresse, mon cher suppléant, les adieux sincères de tous ceux qui vous ont connu et estimé. Comptez sur la fidélité de notre souvenir >>. (Le journal de Montmédy).

            13 mars 1912: BREHEVILLE: - Société scolaire forestière - M. Toussaint le dévoué instituteur, vient de créer une Société scolaire forestière, placée sous le patronage de la Société scolaire forestière lorraine des amis des arbres. (Le journal de Montmédy).

            24 avril 1912: ECUREY: - Noyée - Mme veuve Depors, 74 ans originaire d'Ecurey, dont un fils est mécanicien à Sainte-Menehould, habitait chez son autre fils, cordonnier à Florent (Marne). Ces jours-ci elle revenait des champs, portant sur son dos une hottée d'herbe. En voulant passer un petit ruisseau qui se trouve au bas de la côte qui arrive à Florent, elle tomba si malheureusement qu'elle ne put se relever et se noya, bien qu'il n'y ait que 5 centimètres d'eau. Trouvant qu'elle tardait à rentrer, un de ses petits-fils alla à sa rencontre et la trouva noyée. (Le journal de Montmédy).

            06 mai 1912: ECUREY: - Postes et télégraphes - Le sous-secrétaire d'Etat des postes et télégraphes a autorisé, le 1er mai dernier, la conversion en recette auxiliaire des postes de la distribution auxiliaire existant dans cette commune. (Le journal de Montmédy).

            15 mai 1912: ECUREY: - Surprise ! - On nous écrit:

            Quelques jours avant les élections de ballottage, certains électeurs nous annonçaient avec effarement qu'une énorme surprise allait naître.

            Les enfants ne quittaient plus des yeux les vitrines des épiciers et les grandes personnes regardaient le ciel comme si une nouvelle éclipse totale devait apparaître.

            Rien de tout cela ne vint. Il n'y eut seulement qu'un coup de tambour, annonçant que l'ancien adjoint sollicitait à nouveau les suffrages de ses amis. Le prétexte futile était venu de ce que arrivé 10 minutes trop tard, M. l'adjoint n'avait pas pu faire partie du bureau de vote.

            Bref les républicains n'en revenaient plus car notre adjoint, raillé depuis 8 ans, avait été pressenti au moment de la formation de la nouvelle liste, mais s'était excusé de ne point vouloir y coopérer.

            Après le coup de tambour, ce fut le chantre qui d'une voix grave annonçait qu'un candidat réactionnaire s'effaçait pour faire place au candidat-surprise. Une ample distribution de promesses fut faite sur le champ et le candidat caméléon fit une visite solennelle au presbytère.

            Au dépouillement on constate que les réactionnaires toujours unis, avaient, au grand étonnement des gens sensés, donné leurs voix au candidat caméléon, qui fut élu, avec l'aide aussi, de quelques traîtres à leur parti.

            Les bons réactionnaires regrettent bien de n'avoir pas eu le temps de consulter leur avoué, mais il est trop tard; ils ont été joués. (Le journal de Montmédy).

            15 mai 1912: BREHEVILLE: - Rectifications - On nous écrit:

            Je lis dans le Journal de Montmédy de samedi dernier, concernant le résultat des élections municipales: << Bréhéville, 6 rép., 4 réactionnaires >>.

            Je vous prie de vouloir bien rectifier ce compte rendu de résultat qui est erroné.

            Il faut lire: Bréhéville, 10 réactionnaires.

            - Associations - 15 avril 1912: Société scolaire forestière de Bréhéville. Reboisements. Siège: Ecole.

           19 mai 1912 : LISSEY: - Jean Marius  HORNARD, maire. DUCHÊNE Jules, adjoint. Conseillers: ROUYER Vital, PIERRE Jean Baptiste, RICHARD Prosper, COLLIN Eugène, RICHARD Théotime, LEJEUNE Jean Baptiste, LAVALLEE Constant, QUINTALET Alfred.

            22 mai 1912: LISSEY: - La renommée des vins de Lissey n'est plus à faire: vins blancs, vins rouges sont appréciés selon le tempérament des dégusteurs unanimes à en reconnaître la délicatesse.

            Il serait à désirer qu'il en fut de même pour les deux groupes électoraux, désignés sous les noms de rouges, de blancs, dont les chefs de file sont deux honorables instituteurs retraités ayant physiquement même teint, naturellement sans partager les mêmes opinions politiques.

            Par le plus grand des hasards, les élections municipales ont donné cinq conseillers rouges et cinq blancs. Grande anxiété A qui appartiendra la mairie? Aux blancs qui la possèdent, aux rouges qui veulent s'en emparer? Au scrutin de ballottage, les deux candidats s'étaient tenus de très prêt, non moins ardentes ont été les élections de dimanche.

            Cependant, après trois tours de scrutin et à priorité d'âge, un maire rouge; après les mêmes formalités et dans des conditions analogues, un adjoint blanc. Pour la commission du bureau de bienfaisance et de la médecine gratuite, un membre blanc et un membre rouge sont nommés.

            Résultats directs: 12 tours de scrutin et dépouillement de 120 bulletins, ce n'est pas banal!

            Concluons que si le vin blanc se réclame de son antique renommée, le vin rouge ne lui cède en rien en générosité et en délicatesse.    Un électeur       (Le journal de Montmédy).

            22 mai 1902: ECUREY: - Rectifications - On nous écrit:

            Monsieur le Directeur du Journal de Montmédy.

            J'use de mon droit de réponse, à l'article paru dans votre journal du 15 mai, où vous parlez de l'ancien adjoint.

            Je viens vous prier de rectifier le compte-rendu des élections du 12 mai.

            Le maire d'Ecurey, conseiller d'arrondissement, ayant mordu la poussière au premier tour de scrutin, a voulu se venger de son adjoint qui était cause, paraît-il, de cet échec, en le remplaçant au bureau, pour le second tour, chose facile. A mon arrivée, le maire, me dit d'une voix câline et souriante: << Trop tard! >>, le bureau est formé. Pauvre mesquinerie! Une idée me vient, courir après l'appariteur qui annonçait l'ouverture de bureau.

            Plan, plan, plan ! C'est le candidat surprise qui apparaît, il fallait voir le nez s'allonger, un beau gars, le plus grand du pays, paraît-il, se promenait, canne à la main, disait aux uns: Grandpierre, aura 15 voix, aux autres: les blancs, sont trop intelligents pour voter pour Grandpierre, on n'a pas été longtemps, de s'apercevoir, que l'on avait commis une grande faute, trop tard.

            Quant à ma visite, au presbytère, j'oppose à votre correspondant le démenti le plus formel.

            Je suis à votre disposition, Monsieur le correspondant, pour continuer, cela me fera plaisir, mais ne vous cachez pas derrière l'anonymat, j'aime à savoir, à qui je parle.

            En attendant, soyez sans inquiétude du résultat des élections d'Ecurey, la République n'y perdra rien, pas même les intérêts de la Commune.

            Et je signe:      GRANDPIERRE, ancien adjoint       (Le Journal de Montmédy).

            05 juin 1912: LISSEY: - Bizarrerie électorale - Complément - On nous écrit:

            Le petit vin gris de Lissey, oublié par votre correspondant, exerce, de l'avis des observateurs, une influence palpable sur les intelligences de notre localité, dont plusieurs se font remarquer par des talents particuliers.

            Dans la population, vigneronne par sa nature et par sa profession, on trouve des esprits supérieurs, des talents exceptionnels et variés, des littérateurs, des orateurs, puis des hommes d'une grande prévoyance.

            Le petit vin gris, sans doute dédaigné à dessein, a cependant un cachet particulier qui en fait le charme des amateurs, puisque les mauvaises langues nous racontent qu'un candidat met en réserve une feuillette de ce vin en vue des élections prochaines; elles nous apprennent aussi qu'un autre candidat a mis en cave, derrière les fagots, une provision de ce doux nectar pour arroser  l'écharpe municipale commandée récemment: ce qui tendrait à prouver que les bizarreries signalées sont des bizarreries toutes naturelles et n'ont absolument rien de mystérieux.                 Un vieil abonné.                              (Le journal de Montmédy).

            08 juin 1912: BREHEVILLE: - Pigeon-voyageur - M. Hector Nokel a recueilli un pigeon-voyageur portant à la patte droite un anneau de métal avec l'inscription suivante: 80. N° 48. (Le journal de Montmédy).

            22 juin 1912: BREHEVILLE: - Retraites ouvrières et paysannes - M. Guillaume Laurent-Théophile, assuré obligatoire obtient, avec jouissance du 1er mars 1912, la liquidation de la pension prévue par la loi du 5 avril 1910. Cette pension et fixée à 100 francs. (Le journal de Montmédy).

            - A propos de la fête - Grave conflit entre la Municipalité et le Curé, à propos de la fête patronale.

            M. le curé la voudrait le 23;

            M. le maire la veut le 30;

            Pourquoi ne pas la fixer le 27 ?

            Encore une autre combinaison: faisons-la, le 23, le 27 et le 30, personne ne s'en plaindra, surtout s'il pleut. (Le journal de Montmédy).

            20 juillet 1912: ECUREY: - Dimanche dernier, jour de la Fête nationale , la population d'Ecurey était en réjouissance. Qu'elle était la cause de cette animation. C'est bien simple! Les réactionnaires fêtaient leur victoire honteuse et les républicains honoraient la fête de la République malgré leur défaite qui est plutôt honorable pour eux.

            Le soir, des banquets eurent lieu: l'un chez M. Collin-Masson qui réunissait seize convives: M. le Maire et les têtes marquantes du parti réactionnaire. M. le Curé s'était fait excuser.

            Chez M. Patoche avait lieu le banquet républicain qui était présidé par M. Herbillon, ancien maire d'Ecurey, conseiller d'arrondissement.

            Ce banquet avait été organisé par M. Albert André, conseiller municipal, un des plus sincères républicains d'Ecurey.

            Il réunissait trente convives, tous francs et sincères républicains.

            Une grande gaieté et un parfait accord régnèrent pendant le repas qui était très bien servi. Nous adressons toutes nos félicitations à M. Patoche.

            Au dessert, un toast fut porté par M. Adrien Colin le plus jeune électeur républicain d'Ecurey.

            D'une voix forte, mais qui laissait deviner un peu d'émotion, il s'exprima en ces termes:

            Messieurs,

            C'est avec une joie profonde que je vous vois tous, sincères républicains, réunis autour de cette table.

            L'empressement avec lequel vous avez répondu à notre appel, est pour nous un précieux réconfort et nous fait envisager l'avenir avec confiance.

            La présence des nombreux électeurs qui se pressent autour de M. Herbillon, le chef du parti républicain, nous fait espérer que la destinée nous sera généreuse et qu'elle nous permettra d'arracher le pouvoir à ceux qui le tiennent de la trahison et de l'indélicatesse.

            Le parti républicain est toujours vivant et uni, et il se prépare par une sérieuse organisation à faire triompher les candidats républicains qui n'ont pas été favorisés.

            Au jour de cette victoire, tous les sincères républicains pourront crier en chœur:

            Vive la Républiques !

            Vive Ecurey !

            Nota: Jeunes gens républicains, la fête patronale approche, saurez-vous faire votre devoir ?                                                               (Le journal de Montmédy).

            25 septembre 1912: BREHEVILLE: Un meurtre à Bréhéville - Dimanche soir, à la ferme de la Roche, écart de Bréhéville, s'est accompli un drame qui a causé une sensation dans la région des Côtes.

            M. Petitjean, ancien fermier à la Roche, résidait de temps en temps dans cette ferme qui était exploitée par son gendre; il se disposait à retourner lundi à Vezin, chez une de ses filles.

            Dimanche soir, au moment où sa femme allait se mettre au lit, il entra dans la chambre à coucher, muni d'un fusil de chasse à deux coups, qui était chargé à balles.

            Détail émouvant: Petijean, qui est perclus de rhumatismes, peut à peine se mouvoir: il est obligé de marcher en se trainant.

            Il était posté accroupi sur le plancher, lorsque sa femme entra; il lui tira un coup de fusil, presque à bout portant; la malheureuse reçut la décharge dans le ventre, les entrailles furent mises à jour.

            sa fille accourut au bruit de la détonation: son père lui tira le second coup de fusil, mais fort heureusement la manqua.

            Elle sauta sur son père pour le désarmer et parvint à lui arracher l'arme meurtrière.

            Sa mère expira trois quarts d'heure après avoir été frappée; avant de succomber, elle accusa formellement son mari de l'avoir tuée.

            Pour se défendre, il prétend qu'il voulait se suicider et que c'est en essayant de lui arracher le fusil que sa femme se serait blessée.

            Comment expliquer alors qu'il tira un second coup sur sa fille, ainsi que le mouvement naturel que fit sa femme en se plaçant devant le lit où reposait sa petite fille, comme pour la protéger.

            Petijean, belge d'origine, était alcoolique: c'est probablement une conséquence de det excès de boisson qui l'aura, dans un moment d'aberration mentale, poussé à commettre son forfait.

            MM. Géminel, procureur de la République et Chabbal, juge d'instruction, accompagnés de MM. Lefèbvre, juge de paix et Lehuraux, greffier de Damvillers se sont transportés lundi à Bréhéville pour ouvrir l'enquête.

            Petijean a été amené mardi à la prison de Montmédy en voiture; il est passible de la cour d'assises. (Le journal de Montmédy).

            24 juillet 1912: BREHEVILLE: - Dans sa dernière séance, le Conseil municipal de Bréhéville a voté les fournitures gratuites pour les élèves des écoles.

            Un bon point au Conseil municipal. (Le journal de Montmédy).

            18 décembre 1912: ECUREY: - Heureux gagnant - M. Willaume, le sympathique fabricant de chaussures d'Ecurey, a eu le plaisir d'apprendre que son titre Séquanaise-Capitalisation était sorti remboursable à mille francs au tirage du 14 décembre courant.

            Ce titre lui avait été placé par M. Dessard Paul, agent général à Damvillers, en janvier 1911. (Le journal de Montmédy).

            25 décembre 1912: ECUREY: - Au conseil d'Etat - Le conseil d'Etat vient de rendre son arrêt sur la requête de M. Willaume, contre un arrêté en date du 13 juin 1912, par lequel le conseil de préfecture du département de la Meuse a annulé son élection comme membre du conseil municipal de la commune d'Ecurey. La requête a été rejetée. (Le journal de Montmédy).

            Instituteur: Henry        

            1913

            Année désastreuse pour la vigne

            29 janvier 1913: BREHEVILLE: - Suicide - Dimanche matin, M. Camille Gillet a trouvé son père Gillet Narcisse, âgé de 73 ans, pendu dans une chambre chez lui;

            La mort avait fait son œuvre, le cadavre était encore chaud.

            On ignore les motifs qui l'ont poussé au suicide. M. Gillet vivait seul depuis la mort de sa femme survenue il y a quelques années. (Le Journal de Montmédy).

            09 avril 1913: BREHEVILLE: - Question de justice - Un père de famille nous écrit et nous prie de faire observer au Conseil municipal de cette commune qu'il a voté une gratification de 80 francs à M. Toussaint, instituteur pour les cours d'adultes: cette mesure est juste.

            Mais par contre, Mademoiselle Hervieux, institutrice a été oubliée.

            Elle remplissait les mêmes conditions, de plus elle a préparé plusieurs fillettes au concours d'enseignement ménager pour lequel elle s'est fort dévouée.

            Nous espérons bien, dit notre correspondant, que le conseil municipal de Bréhéville, voudra lui attribuer un pareil traitement qu'à M. Toussaint. ( Le Journal de Montmédy).

            07 juin 1913: LISSEY: - Abus de confiance - M. Bon Charles, marchand de chaussures, demeurant à Lissey, a porté plainte à la gendarmerie contre un individu qu'il ne connaît pas, mais dont il a donné le signalement; cet individu se disant domestique de M. Gontier, cultivateur à la ferme de la Bergerie, commune de Lissey, a acheté une paire de brodequins et une paire guêtres en disant que son patron passerait payer.

            M. Bon ayant réclamé à M. Gontier le prix des marchandises achetées par son soi-disant domestique, il s'est rendu compte qu'il avait été victime d'un escroc, M. Gontier  n'ayant jamais autorisé aucun de ses domestiques à emprunter des chaussures ni quoi que ce soit. (Le Journal de Montmédy).

            09 juillet 1913: ECUREY: - Parler gras - A côté de Mme Maquet et de son poulailler, Mme Léontine Labbé donnait aussi à manger à sa volaille; une discussion s'éleva entre les deux dames; les injures plurent à torrents, jaillies des deux bouches, et les coups de balai et de main appliqués par Mme Maquet à son antagoniste.

            Cette dispute homérique a occupé la gendarmerie de Damvillers; elle occupera aussi le Tribunal de Montmédy. (Le Journal de Montmédy).

            23 juillet 1913: BREHEVILLE: - Générosité patriotique et scolaire - A l'occasion du 14 juillet, Monsieur et Madame Duchâteau, de Paris, en villégiature à Bréhéville, ont distribué aux enfants des écoles des friandises et des jouets.

            Quatre magnifiques volumes ont en outre été offerts par les mêmes personnes au quatre élèves, garçons et filles, reçus cette années au Certificat d'études primaires.

            On ne peut qu'applaudir à cette généreuse initiative et souhaiter de nombreux imitateurs. (Le Journal de Montmédy)

            02 août 1913: BREHEVILLE: - Série noire - On nous écrit: La viande de lapin ? Mais c'est épatant ! disent sans aucun doute les dévaliseurs des clapiers de MM. Devaux, Drouet Jean-Nicolas et Boré Albert, surtout lorsque le civet est accompagné d'un bon coq rôti, ayant appartenu à M. Corvisy Magloire.

            Décidément, c'est la lune rousse pour Bréhéville: on coupe les fils de fer des clôtures; on fauche les tiges des pommes de terre, pour, bien sûr, faire grossir les tubercules; les femmes se disputent et se disent des paroles qui feraient rougir Abélard.

            Tous ces méfaits décideront peut être l'Administration à installer à Bréhéville une brigade de gendarmerie ou la police mobile. (Le Journal de Montmédy).

          24 août 1913 : LISSEY: - Adjudication pour la construction d'un abreuvoir et d'une conduite d'eau, en face de l'église.

          Ligne de chemin de fer: Adjudication: Ier lot, de Verdun à Montmédy. Construction des bâtiments des gares et stations. 7ème lot: Stations de Moirey-Flabas, Damvillers, Lissey-Ecurey, halte de Ecurey-Peuvillers, 34305.60 fr, à valoir 3604.37 fr.

            11 octobre 1913: BREHEVILLE: - Accident - Dimanche matin M. Ch. Charlet, fermier de la Roche rentrait un chariot sous son hangar, lorsque son petit garçon, âgé de trois ans et demi, tomba devant la roue qui lui passa sur le corps.

            Une pierre heureusement amortit le choc, mais le pauvre bébé eut le côté droit de la tête entièrement scalpé.

            Le Docteur Maillard, qui lui a donné ses soins ne pense pas que la blessure aura des suites graves. (Le Journal de Montmédy).

            24 décembre 1913: LISSEY: - Nécrologie - M. Juppin Arsène-Stéphane, instituteur à Maucourt, est mort le 4 novembre. Né à Lissey le 15 novembre 1870, M. Juppin a été élève de l'école normale de Commercy; il en est sorti en 1890. Après avoir exercé dans divers postes, il a été nommé à Maucourt en septembre 1910. Il comptait plus de 23 ans de services. Il laisse une veuve et deux enfants. (Le Journal de Montmédy).

 

 

Ajouter un commentaire