1870 - 1899
30 ans de la vie des villages de Ecurey-Lissey- Bréhéville
à travers les articles du Journal de Montmédy et de La Croix meusienne
(Lorsque la commune n'est pas indiquée, il s'agit de Lissey)
1870
Charles-Auguste SOUPLET, curé à Lissey ; transféré à Bazincourt en 1884.
Guerre avec la Prusse. Ma grand-mère , qui avait six ans, raconte Marc RICHARD, se souvient que les soldats prussiens la faisait sauter sur leurs genoux. Un ancien m'a affirmé avoir vu le Kaiser Guillaume 1er, traverser le village en calèche.
07 avril 1870: décès de Pierre DUPUY, ancien maire de Lissey, pendant 44 ans. Nommé Chevalier de la Légion d'honneur, le 14 mars 1869. Il était né à Bréhéville le 07 octobre 1785.
30 juin 1870 : LISSEY: Les habitants de la petite Lissey ont le droit de recevoir les sacrements dans l'église d'Ecurey. L'ordonnance épiscopale du 30 juin 1870 porte :<Art.1. Les habitants de la Petite-Lissey, sans cesser de faire parti de droit de la paroisse de Lissey , pourront à l'avenir assister aux offices religieux, etc....dans l'église d'Ecurey, y recevoir les sacrements....Art.2. Ils pourront y satisfaire au précepte de la communion pascale, etc (Archives paroissiales.)
12 ou 13 décembre 1870: ECUREY: - Pierre Auguste, 23 ans canonnier à la batterie d'artillerie mobile, a été tué au siège de Montmédy. ( Siège, bombardement, occupation: Montmédy 1870-1871, par Ph. Pierrot et N. Simon).
1871
2 mars 1871 : LISSEY: La commune contracte un emprunt 18 000 F, par devant maître Henry Péchenart, notaire à Ecurey, pour faire face aux réquisitions d'argent faites par l'armée envahissante
11 février 1871 ou 1877 : Pierre Alexis Bauzée, âgé de 49 an et demi, né à Ligny, résidant à Peuvillers est décédé en haut du Chemin de la Grande Montagne, territoire de Ecurey. Il aurait été attaqué par un loup. Une croix, "dite croix au loup", a été érigée à l'emplacement où le corps a été retrouvé.
14 mai 1871: F.E. PECHENART, maire. HORNARD Paul Nicolas Désiré, adjoint.
1872
444 habitants
15 octobre 1872 : LISSEY: - Rapport d'expertise chez ROUYER ( cabaretier ) lors de la construction des écoles ( exhaussement ) qui se plaignait des infiltration d'eau par suite des travaux.
12 octobre 1872: LISSEY: - Mme AUBRY, sœur Libaire, institutrice de la Haute-Marne, remplaçant sœur Victorine FRANCART, rappelée à la maison mère. (Journal de Montmédy).
31 décembre 1872: BREHEVILLE - Vendredi dernier, 27 décembre, un violent incendie s'est déclaré à Bréhéville, dans le grenier à fourrage du sieur Delabergerie, et malgré les prompts secours apportés, on n'a pas pu se rendre maître du feu que lorsque 4 maisons étaient déjà entièrement brûlées. On évalue à 16000 F. la perte occasionnée par le sinistre, auquel la malveillance paraît étrangère.
A l'occasion de la fréquence des incendies, on nous fait remarquer que, pendant l'occupation de nos villages par les troupes allemandes, c'est à peine si l'on a eu à signaler un seul incendie dans notre arrondissement et il en a été de même dans les autre départements. (Journal de Montmédy).
1873
14 avril 1873 : LISSEY: - Avant projet de tracé, depuis l'entrée du village de Lissey jusqu'à la sortie de celui d'Ecurey, sur 1400 m, 70 de longueur. (Actuelle route de Lissey à Ecurey).
22 avril 1873: LISSEY: - On écrit de Lissey au journal de Montmédy: Aujourd'hui à deux heures du matin, un incendie a éclaté dans la commune chez le sieur Buisson, tourneur; en peu de temps 3 maisons ont été embrasées, mais grâce aux pompiers de Lissey, Ecurey, Bréhéville, la part du feu a été promptement faite; néanmoins les trois maisons ainsi que le mobilier qu'elles renfermaient, sont entièrement détruites, les pertes sont évaluées à plus de 10000 fr. Il y a assurances à diverses compagnies. Les causes de l'incendie sont inconnues. On signale comme s'étant particulièrement distingué M. Ehré, garde forestier à Ecurey, qui s'est fait remarquer par son zèle et son dévouement à organiser les premiers secours. Des renseignements postérieurs à la lettre qui précède estiment à 17500 F les pertes éprouvées par le sinistre: M. BUISSON Louis Eugène aurait perdu en bâtiment et mobilier, 4300 F; M. DENEF Jean-Baptiste, 4000 F; M. HORNARD Désiré, 8500 F; M. NOEL Eustache, 500 F
10 juillet 1873 : LISSEY: - Devis pour l’établissement d’une conduite d’eau pour alimenter la fontaine de la mairie au moyen d’une conduite en poterie
23 août 1873 : LISSEY: Conseil Général de la Meuse, séance du…
Chemin d'intérêt commun n°2. Tracé sur le territoire de Lissey.
M. Grillot, rapporteur.
Le service vicinal vous soumet un projet de tracé du chemin d'intérêt commun n°2, de Dun à Longuyon, sur le territoire et dans la commune de Lissey.
Ce projet, qui fait l'objet d'une enquête, n'a soulevé aucune protestation de la part des habitants; le Conseil Municipal et le commissaire enquêteur ont d'ailleurs émis des avis favorables
Le conseil d'arrondissement de Montmédy appuie fortement ce projet.
Attendu que le projet de tracé présenté par le service vicinal est d'une utilité incontestable
Attendu que la partie du chemin à rectifier a des côtes très difficiles; que particulièrement, dans l'intérieur du village de Lissey, l'on rencontre des retours brusques, des parties déclives et étranglées dont le parcours est difficile, dangereux même, surtout pour les voitures chargées de ces énormes chênes qui, des forêts du voisinage, se dirigent vers les importantes usines de Dun; que les pentes, qui sont actuellement de 10 centimètres par mètre, ne seront plus, d'après ce projet, que de 4 centimètres, avec l'avantage d'un raccourcissement de 181 mètres sur le parcours actuel
Attendu que la dépense à faire pour l'acquisition des terrains, de la maison Remy-Charlot et de l'indemnité de dépréciation de la maison Fétu s'élève au chiffre de 11 186 fr. 45c.
Attendu que la commune de Lissey offre, soit une somme de 1 500 fr. à prendre sur les indemnités de guerre, ou bien à verser 2 000 fr. sans intérêts dans un délai de dix ans, pour les acquisitions dont il s'agit; que cette somme est véritablement trop peu élevée pour une commune non obérée et qui retirera de grands avantages du nouveau tracé;
Attendu que le département doit entrer pour une certaine part dans la dépense; que le projet qui vous est présenté par le service vicinal, doit être favorablement accueilli,
Sous le mérite de ces observations, votre troisième commission a l'honneur de vous proposer…….
24 septembre 1873:
Par arrêté, Monsieur le Préfet approuve l'avant projet de tracé de la partie du chemin d'Intérêt communal n°2, compris entre le village de Lissey et le territoire d'Ecurey.
Institutrice: Mme BESANCON Catherine, en religion sœur Célestine, en remplacement de sœur Libaire AUBRY (arrêté du 4 mars 1873). (Le courrier de Verdun. 1873, 59/318).
1874
01 mars 1874: F.E. PECHENART, maire. P.N.D. HORNARD, adjoint.
19 juin 1874: Mairie de Lissey. AVIS: Le maire de la commune de Lissey informe le public que par décret du Président de la République en date du 2 juin courant est déclaré d'intérêt public dans la commune de Lissey (Meuse), l'établissement d'une conduite d'eau pour alimenter les fontaines de cette commune.
Le décret, le plan parcellaire et le tableau indicatif des terrains à acquérir pour l'exécution du projet, seront déposés à la mairie de Lissey, pendant 8 jours, du 22 au 30 juin 1874 inclusivement (Journal de Montmédy).
06 octobre 1874: Expropriation pour cause d'utilité publique des terrains sur le passage de la conduite d'eau
Institutrice: sœur Besançon, instituteur: Garré
1875
15 mars 1875 : NEUKOMM Conrad, entrepreneur à Montplaisir, près de Nancy, est adjudicataire pour les travaux d’alimentation en eau de la fontaine de la mairie. Montant: 17 348,43 F plus honoraires. De nombreuses fuites ayant été détectées ( utilisation de tuyaux non prescrits dans le devis ), l’entrepreneur eut beaucoup de mal à se faire payer.
Lissey, canton de Damvillers
Depuis 40 ans la commune de Lissey a exécuté de grands travaux, elle a mis ses chemins en parfait état; elle a fait construire une mairie et des maisons d'école qui ne laissent rien à désirer.
Cependant, il lui manquait une chose, un élément indispensable: l'eau. Tous les efforts tentés depuis 30 ans avaient échoué , et dans ces derniers temps, on s'était résigner à se passer éternellement d'eau; quand le premier magistrat de la commune émit l'idée d'un projet hardi, on pourrait même dire audacieux, au point que presque personne ne pouvait croire à sa réalisation; cependant avec le concours d'un conseil municipal éclairé et entreprenant, et avec l'aide de MM. BOIVIN, agent-voyer, LAGOSSE, architecte, et NEUKOMM , entrepreneur, il fit étudier puis exécuter ce gigantesque travail, non sans avoir bravé et vaincu des difficultés sans nombre; et aujourd'hui Lissey est abondamment pourvu en eau..
Dimanche dernier, vers le soir, M. le Curé, suivi du corps municipal, et de toute la population de la commune, venait bénir la nouvelle fontaine, et par les chants choisis pour la circonstance, faisait monter vers le ciel, des actions de grâce pour un si grand bienfait, le son des cloches et la détonation des pétards se mêlaient aux chants sacrés; un instant après, un immense feu de joie éclairait au loin l'horizon, pendant que l'on faisait une abondante distribution de pain aux indigents, et de vin aux jeunes gens et aux enfants.
A sept heures du soir le bal s'ouvrait pour la jeunesse, et un banquet réunissait à la maison commune les autorités municipales, plusieurs personnes notables de la localité et MM. BOIVIN, LAGOSSE et NEUKOMM. Plusieurs toasts ont été portés; M. PECHENART après avoir exposé la situation financière de la commune et avoir prouvé que personne ne doit s'en alarmer, à proposé de boire à la santé de MM. BOIVIN, LAGOSSE et NEUKOMM et des membres du conseil municipal, dont la science, le concours et le travail lui ont été si utiles.
M. BOIVIN après avoir énuméré les grands travaux de M. DUPUY, ancien maire, et ensuite sous l'administration actuelle, a fait ressortir la grande part qui revient à l'honorable M. PECHENART dans le grand travail qui vient de s'exécuter, et à proposer de boire à la santé du premier magistrat de la commune de Lissey.
Ainsi donc, les enfants, les jeunes gens et les vieillards étaient en fête, c'était pour célébrer l'heureux résultat de l'alimentation des fontaines, et pour transmettre aux générations futures, le nom du bienfaiteur de la commune. (Le journal de Montmédy).
27 août 1875 : Démolition de la maison Rémy Charlot qui se trouvait au milieu de la route de Lissey à Ecurey, à hauteur de la maison de Marc Richard, elle-même coupée sur un angle, pour permettre le passage des véhicules.
1876
429 habitants
08 février 1876: PECHENART F. E. maire.
HORNARD P.N.D., adjoint. Conseillers: SAINTVANNE Jean-Pierre, PELA Jean Mathieu, RICHARD Jean Nicolas, SAINTVANNE Jean Nicolas, RICHARD Alphonse, RICHARD François Placide, HORNARD Marius, RICHARD François Auguste.
20 février 1876 : F.E Péchenart, notaire honoraire, maire de Lissey et conseiller d'arrondissement se présente aux législatives, à Montmédy. Il est battu par le républicain Eugène Billy, du canton de Spincourt, par 7.682 voix contre 5.700
25 février 1876: ECUREY: M. Lardenois d'Ecurey, Lieutenant-colonel au 2° régiment de Hussards est nommé colonel du 6° Régiments de chasseurs en remplacement de M. de Joybert, passé au commandement du 2° Régiment de dragons.
9 juin 1876: BREHEVILLE: on nous écrit: " J'ai l'honneur de vous faire connaître un trait de probité qui mérite d'être publié par votre journal:
Hier le sieur Collet, ouvrier charpentier de Lissey, perdit une pièce de 20 Fr. dans le village de Bréhéville, cette pièce fut retrouvée par un enfant, le jeune Dupollier qui la porta à son père; celui-ci apprenant que le sieur Collet cherchait après sa pièce, s'empressa de la lui reporter. Le sieur Collet eut de la peine à faire accepter 5 Fr. à cet honnête homme qui est loin d'être dans l'aisance. Agréez… " ( Le journal de Montmédy du même jour ).
Institutrice: sœur Besançon, instituteur: Duchêne
11 juillet: Médaille d'argent 1ère classe à la commune d'Ecurey pour repeuplement de 37 ha de terres incultes par plantation du pin noir et autres essences. Médaille de bronze 1ère classe à M. Péchenart pour repeuplement de 49 ha de friches stérilisées sur la montagne de Bréhéville , par plantation
04 août 1876: Les jeunes de Ecurey et Lissey organisent une association musicale sous les auspices de la commune de Ecurey ( le Journal de Montmédy du même jour ).
22 août 1876: Incendie à Lissey. RICHARD Alphonse
09 septembre 1876: DUCHÊNE, instituteur, nommé à Lissey, (en remplacement de Garré) venant de Houdelaucourt (Journal de Montmédy).
24 novembre 1876: Des vols considérables ont été commis dans les églises de Ecurey, Lissey et Bréhéville dans la nuit de jeudi à vendredi. La justice informe.(Journal de Montmédy).
28 novembre 1876: ECUREY: - On signale un vol commis dans l'église d'Ecurey.
Voici à cet égard des renseignements qui présentent une analogie frappante avec les circonstances qui ont accompagné le vol de Bréhéville , dont nous avons rendu compte dans notre dernier numéro.
Dans la nuit du 17 au 18 de ce mois, des malfaiteurs, après avoir pénétré dans le cimetière en escaladant le mur d'enceinte au moyen d'une échelle, se sont introduit dans l'église par une fenêtre qu'ils ont brisée. Ils ont ensuite forcé la porte de la sacristie et fouillé les armoires renfermant des vases et des ornements qu'ils ont brisés et lacérés. Non satisfait de ces actes sacrilèges, ils ont fracturé un tronc et ne se sont retirés qu'après s'être emparés de son contenu s'élevant à six francs environ. (Le journal de Montmédy).
01 décembre 1876: Chemin n°2 de Dun à Longuyon. Les travaux de traverses de Lissey et d'Ecurey se terminent en ce moment et constituent une amélioration considérable.(Journal de Montmédy)
1877
16 janvier 1877: LISSEY: Comme pendant à ce qu'on nous signalait l'autre jour, de Marville, relativement aux conscrit de la classe 1841, qui se retrouvent tous vivants encore, on nous apprend qu'à Lissey l'année 1828 a vu naître 12 garçons et 5 filles desquelles personnes 15 sont encore en vie aujourd'hui, et en pleine santé.(Journal de Montmédy)
13 avril 1877: ECUREY: on nous écrit:
La population d'Ecurey a été témoin le jour de Pâques et le dimanche suivant des premiers et heureux succès de l'Orphéon établi depuis quelques mois dans cette localité. Les jeunes musiciens, en présence d'un auditoire nombreux, ont exécuté pendant les offices, les chants de cette fête avec un ensemble admirable. Dimanche dernier, ils ont eu l'honneur de reconnaître, à la suite de l'exécution de morceaux choisis, M. Lardenois fils, aussi enfant d'Ecurey, et colonel au 6° chasseurs, pour président honoraire de leur société. Le colonel a été heureux de constater les succès de ses protégés et leur en a adressé les plus vives félicitations ainsi qu'à l'infatigable M. Drouet, leur chef de musique. Après quoi, ils sont allés, par des morceaux variés, rendre hommage aux membres honoraires de leur société. cette brillante journée s'est enfin terminée dans la soirée par une splendide retraite aux flambeaux, au son de la musique instrumentale et aux acclamations de toute la population et de celle des villages voisins. (Journal de Montmédy)
juin 1877 - ECUREY, on nous écrit qu'à l'occasion de la Fête Dieu, la fanfare de cette commune, forte de 36 membres, a exécuté devant une assistance considérable la Messe de Dumont, arrangée par Blancheteau. En outre, des morceaux d'entrée, d'offertoire et de sortie ont été joués, ainsi que plusieurs marches et morceaux religieux, pendant la procession. Après les vêpres, plusieurs marches et pas redoublés ont été interprétés à travers le village.
M. le curé de la paroisse et la municipalité ont gracieusement remercié les membres de la fanfare, auxquels des rafraîchissements ont été offerts à la mairie.
Notre correspondant ajoute que l'on peut être à la fois bon catholique et républicain, et même musicien par dessus le marché, ce qui ne gâte rien. C'est aussi notre avis. Rien en effet, dans les sublimes doctrines de l'Evangile ne proscrit l'idée républicaine. (Journal de Montmédy).
09 novembre 1877: Mme Huentz, sœur Hélène, institutrice, en remplacement de sœur Euphrasie PINEAU.
Directrice d'asile: Mme VEBER, sœur Attale, en remplacement de sœur Victor JUGEST (journal de Montmédy).
1878:
21 janvier 1878: PECHENART F.E., maire.
HORNARD P.N.D., adjoint. Conseillers: RICHARD Placide, HORNARD Marius, RICHARD Auguste, SAINTVANNE Alcide, SAINTVANNE Jean Nicolas, CAPART Jean Félix, RICHARD Jean Ferréol, RICHARD Emile.
Institutrice: sœur Hélène
12 mars 1878: ECUREY, canton de Damvillers
On nous écrit: Le concert donné par la société musicale dimanche soir a été des plus brillants. Une affluence considérable d'amateurs des villages de Réville, Lissey, Bréhéville et autres voisins, sont venus honorer par leur présence et leur bravos répétés, les exercices de notre laborieuse jeunesse. Rien n'a manqué de cette soirée, tous les acteurs et musiciens dans l'heureuse exécution de l'ensemble de leur programme.
Honneur aux populations sachant utiliser en choses utiles et morales les récréations de leur jeunesse. (Le journal de Montmédy).
19 mars 1878: ECUREY, canton de Damvillers
On nous écrit qu'à l'occasion du service de l'honneur du Saint-Père, décédé, la fanfare la Vigneronne s'est fait entendre pendant l'office, auquel assistait une grande partie de la population. La fanfare a exécuté le Kyrie, le Sanctus, l'Agnus et le De profundis de la messe pro defunctis. Le tout a été appris en un seul jour grâce aux facilités d'étude qu'offre la méthode Chevé
L'orgue a exécuté une grande marche funèbre et deux belles voix de ténor ont chanté avec succès un Dona eis requiem à l'élévation. M. le Curé a témoigné sa satisfaction à tous les exécutants pour leur bon et gracieux concours. .(Journal de Montmédy)
1879:
L'hiver 1879/1880 fut l'un des plus rude du siècle: il gela sans interruption soixante quatorze jours, du 27 novembre au 8 février.
04 mars 1879: ECUREY, canton de Damvillers
En ma qualité d'invité au concert donné par la Société musicale d'Ecurey, je me fais un devoir, un plaisir, de rendre le plus beau témoignage de satisfaction bien mérité à tous les membres exécutants ou acteurs qui tous ont fait preuve de talent dans cette agréable soirée. Le drame les jeunes captifs et la scène Sabre bois ont été parfaits dans leur exécution. L'harmonie, la musique, des chœurs et des chansons a ,charmé tous les assistants. Mais surtout ce qui a enchanté et captivé l'admiration de toute l'assemblée c'est la scène comique le Charlatan.
Enfin cette belle soirée a été terminée par un discours par M. Villant fils, remerciant l'assemblée de son empressement à venir entendre la Société musicale, discours qui a été à plusieurs reprises et longuement applaudi, surtout lorsque ce jeune homme a fait connaître que son but et celui de ses camarades en sollicitant, il y a deux ans, la création de leur société était de soustraire chacun d'eux aux suggestions malheureuses de l'oisiveté, que leur désir était de former une société honnête rigoureusement tenue en dehors de tout entraînement et soumise au contrôle le plus sévère? On aime à entendre de pareilles déclarations; surtout on est enchanté de rencontrer à Ecurey une jeunesse qui comprend le noble but vers lequel des hommes de bien qui la dirigent. Honneur donc à M. Drouet, le directeur de cette jeune société, et à ses dévoués collaborateurs. (Le journal de Montmédy).
19 juillet 1879: ECUREY: Etablissement d'une salle d'asile dans la maison d'école des filles. Estimation: 2228, 20 Frs. Architecte Lagosse.
05 décembre 1879: BREHEVILLE: On nous signale le petit fait suivant.
M. Adolphe Preudhomme, de cette commune, avait attrapé il y a quelques jours un jeune sanglier d'environ trente livres et se proposait de l'élever. Vendredi dernier, le marcassin s'échappa au moment où on lui distribuait sa provende, traversa la rue et alla se jeter tête baissée dans le foyer ardent d'un alambic de distillateur où il fut asphyxié et grillé en un instant. (Le journal de Montmédy)
1880
le 13 février :LISSEY - Canton de Damvillers. - Les vignerons de cette commune, l'une des plus cruellement éprouvées en ces dernières années par les gelées printanières et par la grêle, se sont concertés sur les mesures à prendre, en présence des dégâts qu'ont occasionnés dans leur vignoble les froids successivement rigoureux de cet hiver. ces froids, comme on le sait ont exercé une pernicieuse influence sur le bois de la vigne, qui est en grande partie perdu, et menacent les viticulteurs d'un désastre bien plus étendu encore que tous ceux qu'ils ont éprouvés jusqu'ici.
De l'entente des vignerons de Lissey, est résulté l'avis suivant que nous croyons utile de faire connaître à tous les vignerons de la contrée, en ce moment où commence d'ordinaire la taille.
Dans les vignobles où l'on a l'habitude de laisser des plies, il serait bon de ne pas supprimer cette année les brins qui se trouvent sur le bout de la plie et qui ne doivent pas être gelés, attendu que, lors des grandes rigueurs de décembre, ils étaient sous la neige en raison de leur rapprochement du sol. Ces brins, que l'on sacrifie d'habitude, pourraient cette année deux ou trois raisins.
On procéderait de la façon suivante quant à la taille: on couperait sur la plie tous les brins gelés et l'on taillerait tous ceux qui auraient été garantis par la neige, même ceux qui se trouvent à l'extrémité de la plie.
Les personnes qui nous transmettent cette communication, avec prière de la publier, dans l'intérêt de leurs confrères en viticulture, nous informent que d'un accord commun, tout le monde procèdera de cette sorte dans le vignoble de Lissey. (Le journal de Montmédy).
24 février 1880: BREHEVILLE, canton de Damvillers.- Pendant la nuit de mercredi à jeudi dernier un incendie a détruit la ferme de La Roche, écart de Bréhéville; le feu a pris à sept heures du soir dans les granges, un seul domestique et deux enfants habitaient seuls la maison pour le moment. M. Doyen, fermier était absent. 26 bêtes de somme, chevaux, bœufs, vaches ont tous péri dans les flammes. Grâce à la pompe de Bréhéville, le corps de logis a pu être préservé. Il y a assurance.
Le chiffre de la perte n'est pas encore connu, mais il ira bien à 20 mille francs et plus. On ignore encore la cause du sinistre.
16 mars 1880: LISSEY - On vient de retirer du ruisseau, dit la Tinte, le cadavre de M. Hornard (Pierre-Isidore), âgé de 42 ans, vigneron, demeurant à Lissey.
Pour mieux réussir dans son projet de se donner la mort, ce malheureux avait pris la précaution de s'attacher une pierre au cou.
Les empreintes de ses pas sur le pont d'où il s'est précipité, l'absence de toute trace de violence sur son corps, sauf une déchirure sous le menton causée par le frottement de la corde, la présence dans ses poches d'un bout de corde semblable à celle qui lui entourait le cou et surtout cette circonstance qu'il était atteint d'une maladie du cerveau à la suite de fièvres contactées en Cochinchine, tout écarte ici l'idée d'un crime et ne laisse d'autre explication que le suicide.
Hornard, dit l'Indépendance, laisse trois enfants dont le plus jeune a 11 ans. (Le journal de Montmédy).
07 avril 1880: ECUREY - Etablissement d'une salle d'asile à Ecurey. - Le CM a voté l'établissement d'une salle d'asile. La dépense présumée est de 2186 francs sur lesquels la commune ne peut absolument rien payer que par voie d'emprunt; en présence de ce manque de ressources, nous vous proposons de demander à l'Etat un secours de 1000 francs (Rapports et délibérations - Conseil Général de la Meuse ).
1881:
377 habitants
23 janvier 1881: PECHENART F. E., maire.
HORNARD P.N.D., adjoint. Conseillers: RICHARD Nicolas Alphonse, RICHARD Jean Nicolas, HORNARD Jean Marius, RICHARD François Placide, SAITVANNE Jean Nicolas, GARRE Jean Baptiste, CAPART Jean Félix, SAINTVANNE Adolphe.
23 août 1881: Sur la demande du conseil municipal de Lissey, le service forestier à proposé de soumettre au régime forestier, 87 ares 70 centiares de terrains boisés sis au lieudit à la Feuillate, section C, n° 131, 136, 137, 141, 144 du cadastre, appartenant à la commune de Lissey. Je vous prie de vouloir bien émettre un avis favorable au projet dont il s'agit, par application du paragraphe 2 de l'article 10 de la loi du 10 août 1871. (délibération du Conseil général de la Meuse, n° 15 du 23 août)
06 octobre 1881: Avant projet de rectification du chemin vicinal ordinaire d'Ecurey à Haraumont sur les territoires de Ecurey et Lissey
1882
30 juin 1882: BREHEVILLE. - On nous écrit à propos d'incidents fâcheux qui se sont produits dimanche dernier, en cette commune, une lettre très vive et écrite évidemment sous le premier coup de l'indignation. Nous la reproduisons après en avoir adouci certain passage.
Monsieur le Rédacteur,
Permettez-moi de vous rendre compte d'une scène déplorable dont j'ai été témoin hier à Bréhéville où c'était la fête patronale. Une troupe d'étrangers, ils étaient une vingtaine environ, avait établi divers jeux d'argent avec lesquels ils ont réussi à gagner des sommes assez importantes. Ce n'est que vers 7 ou 8 heures du soir que l'on s'est aperçu que ces jeux n'étaient pas de bon aloi. Naturellement les perdants on voulu rentrer en possession de leur argent et se sont fâchés. Ces industriels forcenés pour couper court à toute discussion, se sont muni d'armes improvisée et autres, et, avec une audace inouïe, ont bousculé hommes, femmes et enfants, frappant de tous côtés, et affolant la foule par la détonation d'armes à feu; personne heureusement ne fut atteint.
En un clin d'œil la place fut déserte, tout le monde fuyait épouvanté. Deux ou trois personnes de Bréhéville cependant leur tinrent tête, entre autre M. François Duchêne qui, avec un soufflet-canon, étendit à ses pieds deux de ces individus qui le serraient de trop près.
Enfin la panique un peu calmée, tout le monde revint, mais les nomades avaient disparu. Néanmoins le garde-champêtre réussit, aidé de plusieurs personnes, à arrêter une voiture faisant partie de la caravane, dans laquelle se trouvait seulement une femme qui fut par ordre du maire gardée à la mairie, en attendant les gendarmes que l'on avait avertis, fussent arrivés. Ceux-ci, dit-on, ont relaxé cette femme, qui n'était pour rien dans la bagarre.
Comme conclusion de cette affaire-là, je me demande pourquoi le gouvernement tolère le séjour en France de ces étrangers désignés vulgairement ici sous le nom de Camps volants. Quel profit espère-t-on retirer de ces gens-là qui sont en général gens suspects?
Pour mon compte personnel, j'estime qu'il serait urgent de nous en débarrasser au plus vite, car franchement pour peu que cela continue, ils finiront par nous dévaliser à notre nez et à notre barbe, si toutefois, il ne nous font que ça. L'événement d'hier le prouve du reste.
A ce qui précède, nous ajouterons qu'après informations prises, ces industriels paraîtraient avoir des passeports en règle. La femme qui a été arrêtée, est ainsi que son mari, d'origine française.
Nous ne pensons pas moins, avec notre honorable correspondant, qu'il y a lieu de sévir contre tous ces industriels errants qui dans nos foires spéculent sur la crédulité des naïfs.
Au surplus, nous savons que la justice informe sur les faits qui font l'objet de la lettre ci-dessus. (Journal de Montmédy).
19 décembre 1882: Projet de rectification du chemin vicinal n° 5, d'Ecurey à Haraumont. (Nouvelle Chalade). Pour aller à DUN, on empruntait le Chemin de Dun qui partait de Lissey à gauche, derrière le réservoir se trouvant lui-même derrière le cimetière et qui longeait la côte, à la limite du bois.
Epiciers: Saintvanne Alcide et Mlles Saintvanne. Fabrique de tuiles et briques: Gonthier ( Bergerie ).
1883
Mardi 27 février 1883: BREHEVILLE. - Voies rurales. Construction du grand chemin des vignes sur 405 mètres de longueur à partir de sa naissance au nord du village de Bréhéville et de celui de Rambeauseau sur 607 mètres de longueur, également à son origine commençant sur la ligne d'intérêt commun n°2, en avant du village, estimation 6.635 fr. 72. (Journal de Montmédy).
Vendredi 8 mars 1883: ECUREY. - Nous trouvons dans le Petit Nord, les détails suivants sur le suicide du général Lardenois qui comme on le sait a longtemps commandé le 6° Régiment de chasseurs en garnison à Sedan.
La ville de Valenciennes, en ce moment est profondément émotionnée par la nouvelle du suicide du général Lardenois, commandant la brigade formée par le 14° et 16° dragon.
Lundi dernier, le général s'était levé de bonne heure, comme à l'ordinaire,; il paraissait gai et dispos. A peine était-il habillé qu'un domestique vint le prévenir que son maître d'armes était là.
- Dites lui d'attendre, je descends, répondit-il, et il acheva la lecture de son courrier.
Comme au bout d'une demi-heure, le maître d'armes ne l'avait pas vu paraître, il s'informa à nouveau si le général était prévenu de son arrivée.
Mademoiselle Lardenois ouvrit alors la porte du cabinet de son père et trouva celui-ci étendu sur le tapis, serrant encore dans sa main lacrosse d'un révolver.. Il s'était frappé lui-même d'un coup de feu à la tempe.
Aux cris poussés par la pauvre jeune fille, on accourut et on releva le général.
Les soins qui lui furent prodigués ne purent le ranimer; le médecin-major du 14° dragon ayant déclaré, du reste, que la mort avait été foudroyante.
On se perd en conjecture sur les causes de la funeste détermination du général Lardenois. On croit à un accès de fièvre chaude.
On sait que le général Lardenois avait commandé en qualité de colonel le 6°régiment de chasseurs actuellement en garnison à Saint-Mihiel.
Nos lecteurs se rappellent sans doute que le général Lardenois qui vient de mourir si malheureusement était d'Ecurey, canton de Damvillers, par sa famille.. Son père était colonel de la garde municipale sous Louis-Philippe. M. le général n'avait que 52 ans.
La fatalité semble peser sur les anciens chefs du 6° régiment de chasseurs à cheval. Le général Ney d'Elchingen , qui commandait ce régiment avant Monsieur Lardenois, a déjà eu une fin aussi tragique. On nous assure également qu'un autre officier supérieur du même régiment a péri dans les mêmes conditions, ceci sous toutes réserves.
Monsieur le général Lardenois à qui le présent et l'avenir souriaient était profondément religieux. Il y a là une raison de plus pour n'attribuer sa fatale et subite détermination qu'à un transport du cerveau.
Mardi 13 mars 1883: Le corps du général Lardenois a été ramené jeudi et il a du être inhumé dans le caveau de famille. (Journal de Montmédy).
24 juillet 1883: LISSEY: Arrêté municipal enjoignant aux propriétaires, des maisons qui bordent la Grande rue, d'avoir à réduire à 1 mètre les saillies des toitures et à garnir ces dernières de "chânattes" (chéneaux) et corps-pendant.
En effet les toitures avançaient souvent sur la voie publique de 1 m à 2, 50 m, au point qu'il fallait les soutenir par des aisseliers ou même par des pôteaux. Cette avancée avait pour principal effet de rejeter loin des murs l'eau de pluie. Occasionnellement, elle permettait de faire sécher certaines récoltes qu'on suspendait en dessous : haricots, bois, etc.
26 juillet 1883: BREHEVILLE: Pendant la nuit du 20 au 21 de ce mois, in incendie a détruit la ferme d'Alger, située sur le territoire de cette commune. En raison de l'éloignement de cette ferme de tout centre d'habitations, le feu a pu parfaire son œuvre et les habitants de la ferme réveillés en sursaut, n'ont eu que le temps de se sauver et de faire sortir les chevaux et le bétail de leurs écuries. Quand les habitants Bréhéville sont arrivés sur les lieux, tout était brûlé.
Les pertes sont évaluées à 5 400 fr. pour les bâtiments, grains et fourrages, mobilier, etc.., éprouvées par les sieurs François et Charlet, qui habitaient la ferme. Il y avait assurance à la Cie le Soleil.
Les causes de ce sinistre paraissent accidentelles. (Journal de Montmédy).
Mardi 11 septembre: LISSEY. - Le 7 courant vers, vers 8 heures du soir, un incendie s'est déclaré à la ferme de la Bergerie, écart situé à 2.500 mètres du village de Lissey, dans un bâtiment appartenant à la famille Richard de cette commune.
Le bâtiment se composait d'une chambre à four et d'un hangar.
La chambre à four seule a été détruite.
Les pertes évaluées à 500 fr., sont couvertes par la Caisse départementale. (Journal de Montmédy).
Institutrice: Mme Chattin, sœur Thérèse, ex-institutrice à Fontenay (Vosges) en remplacement de sœur Berthe Sanchez rappelée à la maison mère. (L'Echo de l'Est).
Meunier: Collet ( au moulin de Haie). Epiciers: Collin, Saintvanne Alcide. Vve Saintvanne
1884
08 janvier 1884: ECUREY :- On nous écrit que le jour de l'an un jeune homme de cette commune avait perdu un porte-monnaie renfermant une quinzaine de francs. Le porte-monnaie fut heureusement retrouvé par M. Garré, ancien instituteur à Lissey, qui s'empressa de la faire remettre à son propriétaire, dont la joie fut grande de rentrer en possession d'une somme relativement importante pour lui. (Journal de Montmédy).
16 mai 1884: LISSEY. - On nous écrit:
Au premier tour de scrutin six des anciens conseillers, y compris le maire et l'adjoint ont été réélus; au second tour, un ancien conseiller et trois nouveaux sont sortis, soit 7 conseillers sortants sur 9, (l'autre est mort) et trois nouveaux. On suppose que le maire et l'adjoint seront réélus dimanche prochain. La lutte a eu un caractère purement local et municipal, la nouvelle assemblée ne compte que trois membres connus comme républicains.
Tout s'est passé avec calme et dignité. (Journal de Montmédy).
ECUREY. - Les élections municipales de cette commune ont assuré le succès du parti républicain. Sur 10 élus, sept appartiennent au parti républicain et trois seulement au parti soi-disant conservateur.
Ce résultat est d'autant plus à l'honneur des premiers, qui sont restés très calmes, que les candidats de l'autre parti ont, au contraire, pour la plupart, fait preuve d'une ardeur très peu modérée. (Journal de Montmédy).
18 mai 1884: PECHENART F. E., maire
HORNARD P.N.D., adjoint. Conseillers: RICHARD Nicolas Alphonse, RICHARD François Placide, HORNARD Jean Marius, RICHARD Jean Nicolas, GARRE Jean Baptiste, HORNARD Jean Baptiste, HORNARD Jean Arsène, LEJEUNE Jean Baptiste
Incendie d'une maison située dans le jardin de Maurice Rouyer
08 juillet 1884: LISSEY. - Le 3 courant vers quatre heures du soir, un incendie a détruit une maison et le mobilier qu'elle renfermait; le tout appartenant à Mme veuve Louis, âgée de 81 ans, propriétaire à Lissey.
On ignore comment le feu a pris.
Les pertes se décomposent comme suit:
Maison, 400 fr.; mobilier, 600 fr.
Il y a assurance à la Caisse départementale (Journal de Montmédy).
12 juillet 1884: BREHEVILLE. - Jeudi dernier, pendant un violent orage, la foudre est tombée deux fois à Bréhéville, la première fois en boule de feu dans la porte d'entrée de M. Nicolas Collignon, il n'y a eu aucun dégât mais grande épouvante dans le quartier; quelques minutes après, la foudre, sous forme d'une grande flamme rougeâtre, entrait dans la cheminée d'une maison habitée par M. Drouet Marcel, parcourant la chambre en tous sens et laissant pour souvenir de son passage un trou dans l'âtre du foyer; fort heureusement Mme Drouet qui venait d'endormir son enfant, s'était retirée près de la croisée; le tonnerre ressortit par le même chemin qu'il était entré, nettoyant la cheminée mieux que n'aurait pu le faire le plus adroit ramoneur; à sa sortie une formidable détonation ébranla toutes les maisons du quartier, le haut de la cheminée formée de gros moellons, fut projeté dans toutes les directions à plus de trente mètres, les pierres furent broyées et réduites en pierre à macadamiser, les tuiles volaient aussi en éclat. Plusieurs personnes furent renversées par la commotion, entre autre Mme Barborin. Pas d'autres dégâts mais une épouvante générale.
15 juillet 1884: LISSEY: - Mercredi vers 4 heures du soir, un violent orage a éclaté sur la commune de Lissey. Une forte pluie mélangée de Grêle et poussée par un vent violent est tombée pendant une demi-heure sans heureusement faire beaucoup de mal.
La foudre a frappé le clocher, l'a dépouillé d'une partie de ses ardoises et brisé plusieurs pièce de bois placées à l'intérieur. Les dégâts sont relativement peu importants (Journal de Montmédy).
10 août 1884: ECUREY: - Le 9 courant, vers onze heures du matin, un commencement d'incendie a eu lieu à Ecurey, au domicile du sieur Willaume Jean-Pierre, perruquier de sa profession. Occupée aux travaux de la moisson, la famille de celui-ci était absente au moment où l'incendie a pris naissance. Rentrant de faire une partie de la tournée qu'il fait tous les samedis, le sieur Willaume reconnut avec frayeur que le feu était chez lui. Grâce à son appel désespéré, à l'empressement des pompiers et de la population, et surtout au courage et au sang-froid des nommés Adolphe Launois, Anatole Roblot et Narcisse Patoche, l'incendie fut éteint à l'instant.
La perte est évaluée à 300 fr. environ, couverte par une assurance.
On suppose que le feu a pris par un panier contenant quelques vêtements posé par un enfant derrière la taque du foyer de la cuisine. (Journal de Montmédy).
vendredi 24 octobre 1884: LISSEY: - Vins de 1884
Les vins sont terminés, le vigneron a pu se rendre compte de l'importance de la récolte qu'il considère comme une des meilleures qu'il puisse faire. Les prix se sont vite élevés à la hauteur de la qualité du vin qui ne le cède en rien à ses aînés de 1865 et de 1868.
Le raisin s'est vendu 23 à 24 fr. les 100 kilos. Le vin rouge se vend à 45 fr., les gris (spécialité des vins de Lissey), 50 fr. et le blanc 60 fr. l'hectolitre. (Journal de Montmédy)
Novembre 1884 : La Meuse est de plus en plus basse, les plus anciens, ne se souviennent d’un pareil exemple de sécheresse.
1885
Eugène LAPORTE, curé à Lissey (transféré de PILLON-1873 à 1885); mort le 22 mai 1903. Sa tombe existe encore dans le cimetière de Lissey.(n°92).
mardi 10 février 1885: LISSEY - On nous écrit que samedi, à neuf heures du matin, deux maisons ont été détruites par un incendie à Lissey, la première appartenant à M. Denef, la seconde à M. Beniteaux; des maisons voisines ont aussi été endommagées.
On ignore les causes de cet incendie qui a causé des pertes évaluées à 8 ou 10000 francs.
Nous recevons les détails complémentaires suivants. Outre les deux maisons incendiées une autre voisine appartenant à M. Jean-Baptiste Harque, a été fortement endommagée, ayant eu sa toiture brûlée.
Tous les sinistrés étaient assurés à la Caisse Départementale.
Les secours ont été portés par les pompes et habitants de Lissey, Ecurey et Bréhéville. (Journal de Montmédy).
mardi 21 juillet 1885; ECUREY: - On nous écrit: Je vous écrit ces quelques lignes pour vous apprendre le résultat de la Fête Nationale qui a été très jolie. Il y a eu messe en musique, toute la municipalité y assistait, excepté deux de ses membres absents.
Le soir, un grand bal, courses au sac, chant national, exécuté par les enfants du pays sous la direction de M. l'instituteur et de M. Le Grodidier. Vin à discrétion offert par M. le Maire.(Journal de Montmédy).
vendredi 18 septembre 1885: ECUREY:- Résultat du concours de tir de carabine Flobert organisé par les soins de M. Richard, clerc de notaire, à l'occasion de la fête patronale d'Ecurey du 13 de ce mois:
1er prix. MM. Paul Lespine, de Troyes.
2ème - Frédéric Désaux, d'Ecurey
3ème - Amédée Richard, de Lissey.
4ème - Charle Candelier, de Chateauroux.
5ème - Péchenart, notaire à Ecurey.
6ème - Pirlot, d'Aincreville.
7ème - Eugène Breton, de Paris.
8ème - Charles Troyon, de Lissey-la-Petite.
9ème - Masson d'Ecurey.
10ème - Charles Simonin, d'Ecurey.
On ne saurait trop propager dans nos campagnes cette excellent idée du tir qui est le commencement de l'éducation militaire pour les jeunes gens. (Le Journal de Montmédy).
vendredi 23 octobre 1885: ECUREY: - Le 13 de ce mois, vers onze heures du soir, le sieur Pierre-Paul Nicolas, âgé de 27 ans, originaire de cette commune et domestique chez un cultivateur de Champneuville, est tombé de la voiture qu'il conduisait, à 500 mètres du village. Les roues lui avaient passées sur la cuisse gauche qui fut fracturée. Un de ses camarades qui était avec lui vint demander du secours au village. Transporté chez M. Patoche, aubergiste, le blessé y reçut les soins de M. le docteur Maillard, de Damvillers. Son maître averti, vint le lendemain et le reconduisit à Champneuville, ce transport ayant été reconnu sans danger.
LISSEY: - On nous écrit: Samedi dernier, 200 francs en billets de banque perdus par leur propriétaire, furent retrouvés par M. Emile Richard, de Lissey, qui s'empressa de les remettre à qui de droit, justifiant ainsi les traditions de probité et d'honneur qui sont héréditaires dans sa famille. (Journal de Montmédy).
1886
363 habitants
vendredi 5 mars 1886: BREHEVILLE: - On nous écrit: Le 1er mars courant à 7 heures et demie du matin, M. Drouet Jean-Baptiste s'est tué accidentellement en tombant sur l'aire de sa grange. Il montait sur un tas de bottes de paille placé sur son grenier; quelques bottes en glissant l'on entraîné et il est tombé si malheureusement que la mort a été instantanée. Son fils Emile est arrivé immédiatement; il l'a relevé expirant, étendu dans une mare de sang. Il avait presque tout le cuir chevelu arraché et le crâne brisé.
M. Drouet était chef de musique, officier d'académie depuis plusieurs années, et était âgé de 61 ans.
Sa femme et ses enfants perdent un bon époux et un père exemplaire.
M. Drouet, par la douceur de son caractère, par son aménité, par sa complaisance sans bornes, s'était attiré les sympathies de tous ceux qui l'on connu.
Il a fondé plusieurs sociétés musicales et toujours ses élèves l'ont vénéré.
Aimé de tous, même des petits enfants qu'il affectionnait, il emporte des regrets unanimes. Puissent ces regrets adoucir la douleur de sa famille éplorée!
A mardi prochain la relation des funérailles.
A notre tour, nous nous faisons un devoir d'apporter notre tribut de regret sur la tombe de l'homme de bien, si obligeant et si modeste, que la commune de Bréhéville vient de perdre. L'existence de M. Drouet, qui vient d'être brisée si malheureusement, a été consacrée toute entière au progrès et au dévouement. (Journal de Montmédy).
mardi 9 mars 1886: BREHEVILLE: - on nous écrit: Aujourd'hui, 3 mars, ont eu lieu les obsèques de M. Drouet Jean-Baptiste, officier d'Académie, chef de musique décédé à Bréhéville.
La levée du corps a eu lieu à 11 heures précises. Beaucoup de personnes étrangères, élèves et amis,, malgré le temps neigeux, ont voulu rendre un dernier hommage à l'homme modeste qui venait de s'éteindre. On remarquait surtout des orphéonistes d'Ecurey qui, spontanément, étaient venu honorer la mémoire de leur chef de musique. Ils portaient une couronne.
Le cortège était très de nombreux, l'église était remplie. Les élèves des écoles suivaient le cercueil du dignitaire universitaire.
Après l'absoute, avant que la tombe ne se fermât, un ami intime de M. Drouet adressa à l'assistance ces quelques mots:
Mesdames, Messieurs,
M. Drouet Jean-Baptiste, que nous pleurons tous aujourd'hui était, comme vous le savez, membre de l'Université. En sa qualité d'officier d'académie, je ne puis laisser fermer cette tombe, sans vous adresser quelques paroles.
M. Drouet est né parmi nous; il a vécu parmi nous et il est mort parmi nous.
Sa vie n'a été que d'entière abnégation; il était modeste et possédait le don sacré de la musique. Aimant passionnément son épouse et ses enfants ici éplorés. Il laissait de côté ses intérêts personnels pour se livrer tout entier à ses devoirs, car il a été pendant trente ans le serviteur fidèle et dévoué de la commune, et les autorités municipales qui entourent son cercueil prouvent que nous perdons un honnête homme.
Toujours gai, affable et bon, il a toujours reçu tout le monde avec la même aménité. Personne ne doute de l'affection qu'il avait pour les jeunes enfants, car il les aimait tendrement. Il était l'homme de bons conseils; sa conduite comme époux et comme père à toujours été exemplaire.
Mon cher M. Drouet, la Providence a permis que vous fussiez trop tôt enlevé à l'affection de votre famille et à celle de tout ceux qui vous ont connu. Vous emportez les regrets unanimes de cette nombreuse assistance, de toute la population de Bréhéville et de ceux qui ont été en relation avec vous.
Adieu! mon bien-aimé M; Drouet; que Dieu daigne vous récompenser de vos bonnes œuvres, et que nos larmes puissent tarir celles de votre famille si cruellement éprouvée!
Adieu! Adieu!!
Après quoi la foule s'éloigna triste et silencieuse.
- On nous écrit d'Ecurey, encore à propos de la mort du regretté M. Drouet:
La fanfare, la Vigneronne, vient de perdre son directeur, l'honorable M. Drouet père, de Bréhéville, officier d'Académie, mort malheureusement depuis quelques jours. Cette mort enlève à la Société musicale d'Ecurey un professeur éclairé et très intelligent qui a toujours su, par son affabilité, s'attirer l'amitié et la confiance de ses nombreux élèves dont le nombre dépasse deux mille.
Fondateur et directeur des fanfares de Damvillers, de Sivry-sur-Meuse, et en dernier d'Ecurey, cet homme de bien est unanimement regretté par toute les personnes qui l'ont intimement connu.
A la nouvelle de cette mort qui frappe une pauvre veuve et des enfants inconsolables, M. le secrétaire-trésorier et une délégation de la Société musicale sont accourus à Bréhéville rendre les derniers honneurs à leur infatigable et regretté M. Drouet, sur la tombe duquel ils ont déposé une couronne, témoignage de leur sincère et vive reconnaissance.
vendredi 6 avril 1886: ECUREY: - Le jeune Charles Candelier, fils de M. Candelier, secrétaire général de la Préfecture de l'Indre, et petit-fils de M. Péchenart, notaire honoraire, maire de Lissey, vient de subir avec succès, devant la Faculté de Poitiers, ses examens au baccalauréat ès-lettres et a été reçu avec la mention bien.
Ce jeune homme a eu 15 ans au mois de mars dernier. (Journal de Montmédy).
21 septembre 1886: ECUREY: - A l'occasion de la fête patronale d'Ecurey qui a eu lieu le dimanche 12 septembre, un concours de tir à la carabine Flobert a été organisé par M. Richard, clerc de notaire à Ecurey et a donné de très bons résultats.
Le nombre de balles à tirer par carton était de 3 et le maximum des points que l'on pouvait obtenir était de 15.
Ont obtenu:
1er prix. MM. Charles Candelier, de Chateauroux................ 15 points
2ème - Pirlot, d'Aincreville 14 -
3ème - Péchenart, notaire à Ecurey 13 -
4ème - Léonce Mogenot, conducteur des ponts et chau. 13 -
5ème - Collin, sergent au 3e rég. du génie 13 -
6ème - Jean Pascal de Lissey 13 -
7ème - Paul Lespine, de Bar-le-Duc 13 -
8ème - Putiot, instituteur à Morgemoulin 13 -
1887
21 janvier 1887: LISSEY: - On nous écrit: Sur la demande de nos députés M. le Ministre de l'Instruction publique vient de concéder à notre bibliothèque populaire une collection de 22 ouvrages.
La maison Armand Colin et Cie de Paris nous a offert gracieusement 14 volumes pour le même objet.
Enfin la maison Dupont de Paris a adressé deux volumes dans les mêmes conditions. (Journal de Montmédy).
03 avril 1887 : Paul Nicolas Désiré HORNARD, maire
RICHARD Nicolas Alphonse, adjoint. Conseillers: RICHARD Placide, HORNARD Marius, GARRE Jean Baptiste, HORNARD Jean Baptiste, HORNARD Jean Arsène, LEJEUNE Jean Baptiste, RICHARD Prosper, PERIGNON Alexandre.
29 avril 1877: BREHEVILLE: - Nous recevons les détails suivants sur le cyclone qui a ravagé cette commune et les environs le 29 avril dernier.
Vendredi 29 avril, vers 4 heures du soir, quelques habitants de Bréhéville remarquaient dans la marche des nuages des mouvements tout à fait inaccoutumés?
Quelques-uns de ces nuages semblaient se mouvoir de haut en bas et après avoir presque touché terre, remontaient avec une vitesse effrayante. D'ailleurs le tonnerre qui n'avait cessé de gronder depuis le matin augmentait encore en ce moment et il était facile de prévoir une catastrophe extraordinaire.
On entendit presque aussitôt un sifflement aigu, puis un cyclone terrible s'abattait à 50 mètres environ au-dessus du village. C'était encore heureux, car s'il se fût abattu un peu plus bas, il eut détruit moitié du village et fait bon nombre de victimes.
Longeant alors le bois dit Bois la Ville sur une longueur d'environ 1300 mètres, ce terrible coup de vent n'a laissé sur son passage un seul arbre. Tous ont été ou brisés, ou tordus, ou arrachés. On en cite plusieurs ayant plus de deux mètres de tour et qui ont été soulevés de terre avec leurs racines et projetés à une soixantaine de mètres en dessous. Un hêtre de deux mètres de tour a été brisé en bec de flûte à hauteur d'homme et sa cime portée à plus de 80 mètres du pied.
L'administration forestière évalue à 4000 le nombre de stères de bois qui pourront être faits dans cette coupe d'un nouveau genre. (Les coupes sont prises en travers). Il va sans dire qu'il y aura aussi quelques fagots.
Arrivé à la pointe du bois, entre Bréhéville et Lissey, au lieudit, le Châtelet, le cyclone a changé brusquement de direction, et descendant le vignoble entre les deux bans, a couché tous les échalas et en a transporté jusque dans le bois dit de la Vanne.
Malheureusement se trouvaient sur son passage plusieurs personnes.
Une femme de Bréhéville, la dame Bon Auguste, qui se trouvait dans les environs d'un chariot, a été portée au milieu des chevaux affolés par le vent et la grêle. Elle a eu un bras fracturé et il n'est pas encore assuré qu'il n'y aura pas lieu de l'amputer.
Bref le fléau descendant le bois la Vanne susdit (ce bois appartient en grande partie à l'Etat a brisé des chênes de 3 à 4 mètres de tour. Ce bois présente un aspect tout différent du bois la Ville, car les réserves protégées par un fort taillis de 30 à 35 ans, n'ont pu être arrachées, mais elles ont été tordues, cassées, écimées. Vous pouvez juger de l'effet pittoresque que cela doit présenter.
Mais voici le plus terrible du fléau:
Au bas de ce bois de la Vanne, se trouvait une ferme, La Bergerie, habitée par M. Aimé Gontier. Cette ferme était malheureusement sur le passage du cyclone. Elle a eté littéralement coupée en deux par le vent.. Toute la partie qui recouvrait les écuries a été en quelques secondes renversées. 15 porcs et 19 bêtes à cornes étaient sous les décombres. Le corps de logis seul, bien que tordu a pu résister.
Les secours n'ont pas manqué d'arriver presque aussitôt de Lissey et de Bréhéville, et on pu retirer sains et sauf les porcs (protégés par leur porcherie et le plancher du grenier qui les avait recouverts aussitôt)) et 6 ou 7 bêtes à cornes. Les autres estropiées et a demi étouffées, ont été saignées au fur et à mesure et vendues à bas prix dans les villages voisins.
On évalue à 30,000 francs les pertes de ce pauvre fermier, car la ferme devra être rasée puis reconstruite totalement.
Le malheur est d'autant plus grand qu'il n'y a pas d'assurance contre un incident de cette nature.
Depuis huit jours les habitants des communes de Bréhéville et de Lissey, vont à tour de rôle déblayer dans cette ferme et atténuer autant faire que ce peut les pertes de ce malheureux fermier.
Le Journal de Montmédy (Progrès de la Meuse)
vendredi 27 mai 1877: LISSEY: - On nous écrit:
Comme nous vous l'avons fait pressentir, nous avons ouvert à Lissey, une souscription en faveur de M. Gontier, victime de l'ouragan du 29 avril dernier.
J'ai le plaisir de vous annoncer un succès complet: nous avons recueilli la somme de 184 fr. 15 c.. somme importante pour une aussi faible population, d'ailleurs dans la gêne par suite du manque de récolte. J'espère que notre exemple sera suivi: Ecurey, Bréhéville, Brandeville se disposent à faire comme nous, si ce n'est déjà fait. Ces souscriptions sont autorisées dans tout l'arrondissement de Montmédy.
Je vous transmets ci-jointe notre liste de souscriptions en vous priant de vouloir bien la publier dans votre journal.
J'espère aussi que vous joindrez vos efforts aux nôtres en continuant à recevoir les sommes qui vous seraient remises en faveur de M. Gontier.
Veuillez agréer, etc ...
Collecte fait à domicile au profit de M. Gontier
Collecteurs: MM. le Maire, l'Adjoint, quatre conseillers municipaux et le secrétaire de la mairie.
MM.
Fallet Jean-Louis, propriétaire, 1 fr. - Bernard Jean-Nicolas, 1 fr. - Clesse Victor, 1 fr. - Collin Jean-Baptiste, 1 fr. - Pérignon Alexandre, 1 fr. - Pérignon Léopold, 0 fr. 50 c. - Thoyon François, 5 fr. -Mme Péchenart, 20 fr. - Capart Jean-Félix, 5 fr. -Collet Jean, 2 fr. - Richard Emile, 2 fr. - Fétus Amable, 2 fr. - Richard Césarée, propriétaire, 3 fr. -Duchêne Jules, instituteur, 5 fr. - Mme Chattin, institutrice, 3 fr. -Marchal Hyppolite, 1 fr. Lejeune Jean-Baptiste, 2 fr. -André Pierre, 2 fr. - Richard Jean-Baptiste, 5 fr. - Richard Auguste, 6 fr. 5 c. - Mme Ve Hornard Jean-Baptiste, 3 fr. - Mme Ve Richard Victor, 1 fr. -Saint-Vanne Alcide, 6 fr. -Bertignon Jean-Nicolas, 0 fr. 50 c. - Saint-Vanne Nicolas, 1 fr. - Richard Ferréol, 2 fr. - Juppin Jean-Baptiste, 1 fr. Bon Delzédar, 1 fr. 50 c. - Mme Ve Richard Jean-Nicolas, 5 fr. - Bernard Prosper, 1 fr. - Mme Ve Péla Jean-Nicolas, 1 fr. - Péla Louis, 1 fr. - Mme Harque Marie-Anne, 5 fr. - Rouyer Charles, 1 fr. - Richard Orosper, 5 fr. - Richard Philogène, 1 fr. - Mme Ve Désaux Pierre, 0 fr. 50 c. - Dupuy Octavie, 1 fr. - Mme Ve Richard Prosper, 4 fr. - Jacquemet Aimé1 fr. -Richard Jean-Nicolas, 0 fr. 50 c. -Pascal Jean-Baptiste, , 1 fr. - Dupuy Isidore, 1 fr. - Huraux Anthime, 1 fr. - Saintvanne Adolphe, 1 fr. - Habrant Félix, 0 fr. 75 c. -Sirot Apolline, 1 fr. - Les demoiselles Saintvanne, 1 fr. -Mme Ve Rouyer Jean, 0 fr. 75 c. -Mme Ve Gavache Jean-Nicolas, 0 fr. 75 c. -Rouyer Ernest, 1 fr. - Quintalet Basile, 1 fr. - Virette Délestin, 5 fr. - Denef Jean-Baptiste, 1 fr. - Mlle Denef Gabrielle, 0 fr. 10 c. - Harque Jean-Baptiste, 5 fr. - Hornard Ulysse, 1 fr. - Hornard Théotime, 0 fr. 50 c. - Henri Béniteaux, 0 fr. 30 c. - Collin Hippolyte, 2 fr. - Mme Ve Saintvanne-Cadet, 1 fr. - Saintvanne Jules, 0 fr. 50 c. - Mme Ve Rouyer Jean-Nicolas, 5 fr. - Rouyer Octave0 fr. 50 c. - Hornard Marius, 3 fr. - Richard Alphonse, 6 fr. - Lejeune Victor, 1 fr. - Hornard Arsène, 5 fr. - Laporte (curé), 5 fr. - Mme Ve Vaudois Jean, 0 fr. 50 c. - Richard Isaïe, 4 fr. - Richard Olacide, 5 fr. - Hornard désiré, 3 fr. - Garré Jean-Baptiste, 3 fr. - Richard Amédée, 2 fr. - Mme Ve Jean-Nicolas Vaudois, 0 fr. 50 c. - Simon Nicolas, 1 fr.
Total: 184 fr. 15 c.
Nous sommes heureux de constater les bons sentiments dont les habitants de Lissey ont fait preuve en faveur du désastre qui est venu frapper M. Gontier; nous espérons que leur exemple sera suivi et notre publicité est toute entière à la disposition des souscriptions individuelles ou faites en commun. Nous recevrons avec plaisir les offrandes qui nous parviendront et nous nous inscrivons personnellement pour 10 francs.
En terminant nous croyons devoir signaler l'esprit de bonne solidarité dont ont fait preuve les habitants d'Ecurey, Lissey et Bréhéville qui dès le lendemain de la catastrophe se sont portés au secours de M. Gontier, et se sont relayés par escouades pendant plusieurs jours à la Bergerie dont ils ont déblayé les ruines.
C'est là un acte qui les honore hautement et qui mérite les plus chaleureuses félicitations.
29 mai 1887: Il semble bien que la tuilerie repartira dans les années suivantes, car les journaux feront de la publicité pour "la bonne tuile de la Bergerie". Cette tuile était certainement d'une qualité exceptionnelle si on en juge simplement par les quelques spécimens qu'on retrouve actuellement (Courier de Verdun)
Un petit fait divers nous dit encore quel homme devait être ce Monsieur Gontier:
Le Courrier de Verdun du 16/10/1889, rapporte que ce monsieur "propriétaire de la Bergerie", héberge un individu qui le vole en emportant des affaires appartenant à Joseph Brialli, domestique. Une perte de 177 f. sera chiffrée. é.l.
vendredi 3 juin 1887: ECUREY: - M. le maire d'Ecurey nous informe que la collecte faite dans sa commune au profit de M. Aimé Gontier de la Bergerie, a produit une somme de 244 fr. 85. il nous prie en même temps de remercier les souscripteurs qui ont pris part à cette œuvre de bienfaisance, ce que nous nous empressons de faire en félicitant les habitants d'Ecurey de leur bienfaisance et de leur bonne volonté à soulager une infortune si imméritée. (Journal de Montmédy).
vendredi 17 juin 1887: ECUREY: - On nous écrit de cette commune pour nous dire que M. Gillet, instituteur a présenté huit élèves aux examens pour le certificat d'études et que tous ont été reçus.
Nos sincères compliments à M. Gillet. (Journal de Montmédy).
vendredi 17 juin 1887 : BREHEVILLE: - on nous écrit: J'ai l'honneur de vous prier de bien vouloir insérer dans votre journal que la commune de Bréhéville a fourni une collecte de 111 fr. 75, en faveur de M. Gontier Aimé, propriétaire à la Bergerie (écart de Lissey), victime de l'ouragan du 29 avril dernier.
Les habitants de Bréhéville, bien éprouvés par la grêle du 19 mai 1884 et par une suite de mauvaise années, ont tenu à prendre part au soulagement de l'infortuné M. Gontier. Beaucoup d'habitants, lors du désastre, ont aidé M. Gontier à enlever les décombres de sa maison en ruine, et gratuitement; sans quoi la collecte eut été plus élevée.
Par la voie de votre journal, M. Gontier me charge de vous prier de remercier les habitants de Bréhéville.
Je lui ait remis ce matin les 26 fr. que vous avez bien voulu me confier.
mardi 5 juillet 1887: ETRAYE - A leur tour les habitants d'Etraye se sont émus du malheur qui est venu fondre su M. Aimé Gontier, de la ferme de la Bergerie, si cruellement éprouvé par l'ouragan du 29 avril.
Sur l'avis publié par voie d'affiche que des souscriptions pouvaient ^étre ouvertes sans formalités préalables et que M. le Préfet de la Meuse voulait bien les autoriser. M. Le Maire d'Etraye a pris l'initiative d'une collecte qui a produit 76 fr. 50, lesquels ont été remis à M. Gontier.
M. Gontier, profondément touché des preuves de sympathie qui lui arrivent, nous prie de remercier les habitants d'Etraye de leur générosité à son égard. Liste des offrandes reçues de commune d'Etraye:
MM.
Brion Nicolas, maire, 5 fr. - Henry Félix, adjoint, 5 fr. - Loison Auguste, rentier, 20 fr. - Barthélémy Jules, propriétaire, 2 fr. -- Thomas Jules, id. 2 fr. -- Legendre François, cultivateur, 2 fr. -- l'abbé Loison, prêtre en retraite, 2 fr. -- Henry Charles, propriétaire; 2 fr. -- Bernard Emile, id., 5 fr. -- George Adolphe, id., 5 fr. -- Mme veuve Lecomte-Remy, id., 4 fr. -- Etienne Victor, cordonnier, 2 fr. --Lamard Nicolas, garde-champêtre, 2 fr. -- Dubaux Adolphe, cultivateur, 3 fr. -- Henry Jean-François, propriétaire, 2 fr. -- Watelet Eugène, cultivateur, 2 fr. -- Robert Alfred, cantonnier, 1 fr. -- Mlle Henry Catherine, propriétaire, 2 fr. -- Pichon Gustave, instituteur, 1 fr. --Granget Nicolas, cultivateur, 2 fr. -- Gillet Eugène, épicier, 1 fr. -- Pérignon Jean, bûcheron, 0 fr. 50. -- Henry Jean-François, dit Thiébaut, propriétaire, 2 fr. -- Brion père, 2 fr.
Total: 76 fr. 50.
mardi 27 septembre 1887: BRANDEVILLE - On nous écrit:
Histoire lamentable d'un chantre artiste de l'église paroissiale de Brandeville -
Mesdames, Messieurs,
Ce que je vais vous conter est un fait très véridique qui est resté quelque temps un mystère aux yeux des profanes.
C'était en l'an de grâce 1887, le 13 septembre à 11 heures du matin, le ciel couvert de nuages épais rendait le jour fort sombre. On entrait dans le temple du Seigneur pour la célébration de la bénédiction nuptiale de deux jeunes époux assistés de leurs parents et d'une nombreuse suite de l'un et de l'autre sexe.
Chacun des assistants fort attentif à ce que le prêtre officiant allait prononcer fut fort surpris de voir au lieu du célébrant le premier choriste du pays sortir précipitamment du saint lieu vêtu de la robe blanche du jeune Eliacin tout grommelant, branlant la tête et les membres de son avant-train.
Des enfants, jouant sur la place publique, tout étonnés de l'apparition du chantre nasillard vêtu de la robe de lin fin, quittèrent leurs jeux bruyants pour se mettre à sa suite; des passants même s'inclinaient sur son passage, quelques uns allaient fléchir le genou devant ce nouveau Saint-Pierre portant, croyaient-ils, la bonne parole aux mourants, quand nos bambins se mirent à crier: << Eh! mais! c'est le Baptiste ! Eh! c'est le cousin X...!>>
Honteux et confus comme le geai du bon La Fontaine paré des plumes d'un paon, notre héros se précipite au plus vite dans la première habitation ouverte sur son passage et disparaît par une porte de derrière au grand ébahissement des spectateurs.
Mais pourquoi cette promenade en blouse blanche du premier chantre? Chacun s'interrogeait, les uns disaient: il est sans doute indisposé pour sortir si précipitamment du lieu ordinaire témoin de son art choral; d'autres ajoutaient: non ce n'est pas cela, il court après un invité de la noce; un autre dit: vous n'y êtes pas, il a perdu sa clef et court à sa recherche.
Ce mystère, Mesdames et Messieurs, est aujourd'hui éclairci. Comme je suis du nombre de ceux qui ont trouvé la réponse à l'énigme, je tiens à vous la communiquer:
La veille de la cérémonie nuptiale un avis bienveillant lui avait été communiqué: il avait été prier de rester chez lui.
Mais fier de son savoir, se croyant même indispensable à la cérémonie, il voulut, ce courtier électoral de la fleur des réacs, faire entendre sa belle voix comme le corbeau au renard; il voulut braver ceux qui refusaient de l'entendre, et comme la plupart étaient d'affreux républicains, il se présenta quand même. Toutefois mal lui en pris, car prié derechef de déguerpir, il se sauva encore honteux comme un renard écourté jurant, tempêtant qu'on ne l'y prendrait plus.
6 décembre 1887: ECUREY: - Programme des morceaux qui seront exécutés par la Société musicale aujourd'hui mardi 6 décembre, à la messe chantée à l'occasion de la Saint-Nicolas:
Morceau d'entrée: La chevaleresque, allégro
Offertoire: Les Diamants de la couronne, fantaisie (Auber).
Sortie: L'Avenir, allégro (Fonteix)
23 décembre 1887: ECUREY - On nous écrit: A l'occasion de la fête de Noël la Fanfare d'Ecurey se fera entendre à la messe et aux vêpres. PROGRAMME des morceaux qui seront exécutés:
MESSE
Entrée: Le Troupier, allegro
Grande messe de Dumont, par Blancheteau
Offertoire, par G. Fèbre
Sortie: Le Gange, allégro par Gilbert
VEPRES
Entrée: Vive la France par Maillochaud.
Emira, fantaisie.
Elévation, par Tarbe et drouet.
Sortie: L'Avenir, pas redoublé
1888
mardi 26 ;juin 1888: ECUREY: - Dans le mouvement administratif qui vient de paraître nous relevons le nom de M. Candelier, nommé secrétaire générale de la préfecture à Saint-Brieuc (Côtes-du-Nord).
M. Candelier est allié à la famille de M. Péchenart d'Ecurey, canton de Damvillers. (Journal de Montmédy).
le 19 mai : BREHEVILLE: - Nous recevons les nouvelles les plus navrante sur l'orage mêlé de grêle qui s'est abattu le 19 mai dernier sur notre contrée déjà si cruellement éprouvée depuis de longues années.
On nous écrit de Bréhéville, canton de Damvillers:
Lundi, 19 courant, vers 6 heures du soir, le tonnerre se faisait entendre dans la direction S.-O., de Bréhéville; un orage était imminent; peu à peu les coups se succédèrent avec rapidité et s'entendaient plus distinctement; le ciel était tout en feu; l'orage apparut mais sans symptômes effrayants. A sept heures, un coup très sec ébranla la nue; et l'orage, qui était au-dessus du village, éclata avec une force si violente, que les octogénaires de Bréhéville ne se souviennent pas d'avoir vu pareille chose.
Presque tout le monde était occupé aux travaux champêtres: les uns dans les vignes, les autres dans les champs à cultiver les légumes; beaucoup d'enfants gardaient dans la plaine les bestiaux de leurs parents. Le vent précurseur de la pluie ébranla les arbres, les fenêtres tremblèrent; aussitôt la pluie tomba accompagnée d'une grêle épouvantable; un certain nombre de grêlons atteignaient la grosseur d'un œuf de pigeon. Ce fut alors un désarroi général.
La grêle brisait les carreaux, on les compte par centaines dans le village; à la maison commune, rien qu'à une façade, il y en a pour 15 à 20 fr. de cassés; les rideaux de papiers sont criblés de trous et ceux en étoffe sont même atteints; l'eau roulait dans les maisons et les rues ressemblaient à un torrent impétueux emportant tout sur son passage: fumier, pierres, etc...
Mais les personnes les plus à plaindre étaient dans la campagne. Beaucoup sont rentrées le visage meurtri par les grêlons, le sang coulait; d'autres avaient les mains et la tête couverte de bosses, qui n'ont pas disparu pendant la nuit; une femme a le bras en écharpe, une autre garde le lit, tellement elles ont été blessées par les grêlons. Le vent était si violent, que des personnes et des bestiaux ont été soulevés et projetés à quelques pas plus loin; un enfant a été jeté à bas de son cheval sur lequel il était assis. De gros arbres ayant des racines de plus de deux mètres de longueur jonchaient le sol. Il est impossible de relater tous les cas de faits presque incroyables.
Au bout de cinq minutes environ, la grêle cessait son ravage.
Les personnes sortaient des maisons avec des visages consternés par le malheur qui venait de les frapper; à peine pouvait-on se parler tant les cœurs étaient oppressés.
Le voile sombre de la nuit cacha bientôt aux habitants les pertes immenses dont ils venaient d'être victimes. Mais le lendemain matin, lorsqu'on reconnu les dégâts, quelle tristesse ! quel abattement !
Les vignes sont littéralement hachées; les jeunes pousses sont ou effeuillés ou cassés; les artificiels, les pommes de terre, les potagers sont broyés et enterrés; les sigles sont aplatis; les autres denrées sont flagellées de même. Il y a beaucoup d'arbres arrachés, beaucoup de branches cassées; les feuilles et les fruits jonchent le sol.
Somme toute, les récoltes de Bréhéville sont presque anéanties et les pertes sont immenses; on ne peut encore les évaluer, mais ce qu'il y a de certain, c'est que cet orage a amené dans le village une misère bien grande. Tout le monde a à réfléchir et surtout les pères de famille. Aussi ne rencontre-t-on dans les rues que des visages mornes; toute les conversations roulent sur le malheur qui vient de détruire de si belles espérances; on gémit, on pleure en pensant à une campagne si malheureuse; et cependant il faut du pain et des vêtements.
Les pertes sont évaluées à plus de cent cinquante mille francs. (Journal de Montmédy).
20 mai 1888 : RICHARD Nicolas Alphonse, maire
HORNARD P.N.D., adjoint Conseillers: RICHARD Placide, HORNARD Jean Arsène, GARRE Jean Baptiste, LEJEUNE Jean Baptiste, RICHARD Jean Ferréol, RICHARD Prosper, PERIGNON Alexandre, HORNARD Jean Marius.
14 septembre 1888: BREHEVILLE: - Le sieur Pichon s'étant rendu dans son jardin pour y ramasser des prunes, constata que l'on s'y était introduit et que sans lui avoir demandé l'autorisation, on avait ramassé celles qui étaient tombées et abattu toutes celles qui se trouvaient sur les arbres.(Journal de Montmédy).
1889
mardi 29 janvier 1889: ECUREY: - Une fausse victime de la guerre. Le maire de Flavigny (M et M) recevait l'autre jour la visite d'un individu disant se nommer Emile Vauthier, cultivateur à Ecurey (Meuse), et qui exhibait son pied fracassé, disait-il, par une balle allemande au siège de Metz.
Emu par une telle infortune, le maire de Flavigny octroya à Vauthier la permission de mendier dans le village.
Celui-ci entrait dans toutes les maisons, faisant voir son pied qui était disait-il, le fruit de la guerre de 1870, et récoltait d'assez abondantes aumônes.
On apprit cependant un beau jour que Vauthier était un vulgaire mendiant qui avait eu le pied cassé dans le temps jadis, à la suite d'un accident de voiture.
Pour tous papiers, il n'avait sur lui qu'un billet de sortie de la maison d'arrêt de Toul, où il avait été enfermé pour mendicité.
vendredi 22 mars 1889: BREHEVILLE: - Un vol d'une couverture, d'un sac, d'une paire de sabots et de chaussures, a été commis ces jours derniers, avec escalade et effraction, au préjudice de M. Gillet, garde-champêtre à Bréhéville
Des soupçons planent sur quatre individus.
07 avril 1889 : Paul Nicolas Désiré HORNARD, maire.
RICHARD François Placide, adjoint. Conseillers: HORNARD Jean Arsène, GARRE Jean Baptiste, LEJEUNE Jean Baptiste, RICHARD Jean Ferréol, RICHARD Prosper, PERIGNON Alexandre, HORNARD Jean
Fabrique de chaussures: Bon-Delzédar Marius, HORNARD Jean Baptiste.
08 mai 1889: Reconstruction de la toiture de l'église (2258.55 F) par Jean-Baptiste STEVENIN, entrepreneur à Stenay. Architecte: LAGOSSE
mardi 28 mai 1889: ECUREY: - Le nommé Vauthier, âgé de 39 ans, né à Ecurey, a été arrêté en flagrant délit de vagabondage et mendicité à Blâmont (M et M).
06 août 1889: BREHEVILLE: - Vendredi dernier, la demoiselle Martine Martin, âgée de 17 ans, a été trouvée par sa mère étendue sans vie, ayant la tête dans un cuveau rempli de lessive. Les soins les plus empressés lui ont été prodigués pour la rappeler à la vie, mais en vain, l'asphyxie était complète.
Cette personne, depuis quelques années, était atteinte du haut mal (épilepsie); c'est dans l'une de ces crises qu'elle sera tombée dans le cuveau.
10 septembre 1889 -BREHEVILLE : - Le 4 de ce mois, M. Celestin Benoît, propriétaire à Bréhéville, a trouvé sur la route une somme de 200 F. qu'il s'est empressé de rendre à la personne qui l'avait perdu.
De tels actes méritent d'être signalés comme étant à l'honneur de leurs auteurs.
Octobre 1889: La vendange a commencé dans nos côtes lundi dernier.. L'ensemble de la récolte paraît satisfaisant au point de vue de la quantité et de la qualité. Quelques villages, tels que Lissey et Bréhéville sont très favorisés, tandis que d'autres le sont beaucoup moins.
Néanmoins, malgré l'abondance de la récolte, les prix paraissent devoir se maintenir élevés. On parle de 100 francs la pièce de 200 litres et des marchés ont déjà été conclus sur ces bases.
Depuis quelques temps et cette année surtout, une habitude tend à se répandre dans certains pays privés de vigne d'où l'on se rend dans les vignobles avec des chariots chargés de cuves. On y achète des raisins, soit au poids, soit à la rapinée. La vendange se fait ainsi sous les yeux de l'acheteur qui emporte la récolte dont il s'est rendu acquéreur et fait préparer son vin sous ses yeux. De cette façon, il est assuré de la qualité et de la provenance du produit.
Aussi toute cette semaine on a vu se diriger de nombreux véhicules vers les côtes de Damvillers.
15 octobre 1889 - LISSEY : - M. Gontier, propriétaire à la ferme de la Bergerie, écart de Lissey, avait chez lui par charité, un individu qui lui est inconnu. Celui-ci a pris la poudre d'escampette en emportant divers effets appartenant au nommé Joseph Brialli, domestique au service de M. Gontier..
Brialli éprouve de ce fait une perte de 17 F.
1890
Reconstruction du pont de la Thinte. Vu son mauvais état, il était interdit depuis 1881 et il fallait passer par Peuvillers?
03 janvier 1890. LISSEY: - On nous communique la déclaration suivante:
Dans l'intention, facile à deviner, de nuire à la réputation de nos vins, le bruit court dans tous les vignobles environnants et on affirme que j'ai expédié à Montmédy, une pièce de vin au sucre pour du vin pur raisin, que ce vin a été saisi et versé dans la Chiers; que pour ce fait, je suis condamné à un mois de prison et 500 F. d'amende; qu'en outre, je suis révoqué.
De tout cet échafaudage, il ne reste que ceci: j'affirme que je n'ai encore vendu qu'une pièce de vin: c'est à M. Lambert, boucher à Damvillers. Tout individu peut s'en assurer au bureau de la régie.
Je vous prie de vouloir bien agréer, Monsieur, avec ma reconnaissance anticipée, l'assurance de mon parfait dévouement.
ROUYER Ernest
PS: Le maire de Lissey certifie vraie l'affirmation du sieur ROUYER Ernest, garde champêtre. D. Hornard, le 31 décembre 1889, avec cachet de la mairie.
18 mars 1890: BREHEVILLE: - Une souscription ayant été faite entre la jeunesse pour ériger une colonne brisée en mémoire du regretté Edouard Fallet, mort accidentellement le 10 décembre dernier, je vous envoie le résultat de la liste, en vous priant de vouloir bien l'insérer dans un numéro de votre journal.
Ont versé:
Nicolas Jules, 1 fr. - Drouet Alexandre, 1 fr. - Cochard Céleste, 1 fr. - Rouland Céleste, 1 fr. - Delabergerie Céleste, 1 fr. -Dallar Joseph 50 cent. - Martin Victor, 50 c. - Drouet Philogène, 50 c. -Duchêne Emile, 50 c. - Fallet Jules; 50 c. - Gillet Narcisse, 50 c. - Cochard Augustin, 50 c. -Thomas Onésime, 1 fr. - Pichon Alfred, 50 c. -Collignon Paul, 50 c. - Chaumeil Edouard, 50 c . - Vestier Céleste, 50 c. -Genneson Emile, 50 c . - Barborin Théophile, 1 fr. - Bournaison Emile, 50 c. -
25 mars 1890: ECUREY: - Dans la soirée d'hier, un vol a été commis chez M. Gillet, instituteur à Ecurey.
Sortis de chez eux vers huit heures du soir, après avoir fait coucher leurs enfants, les époux Gillet y rentraient vers 9 heures 1/2.
Pendant cette absence, un individu est entré par une des fenêtres de l'école, qui n'était pas bien fermée, et a pénétré dans la maison, dont il a visité les différentes pièces. Il a même poussé ses investigations jusque dans les archives de la mairie qu'il a mises en désordre et il s'est retiré après avoir fait main basse sur différents vêtements d'homme au nombre desquels se trouve un pardessus d'une certaine valeur.
Il a également emporté tout ce qu'il a pu trouver à sa convenance: des saucisses, un morceau de jambon, le porte-monnaie de poche de M. Gillet, qui contenait quelques pièces de monnaie seulement, etc.
L'auteur de ce vol, ayant à la main une bougie, a pénétré dans la chambre où dormaient les enfants Gillet. L'aînée, une fillette de treize ans, s'est réveillée et saisie de frayeur à la vue d'un homme de mauvaise mine, coiffé d'un vieux chapeau de couleur jaunâtre et portant des habits usés, n'a pas osé appeler au secours.
On avait vu rôder, vers le soir, à Ecurey, un individu de mauvaise mine et chaussé de sabots, dont le signalement paraît répondre à celui donné par la jeune Gillet.
La gendarmerie est à sa recherche.
31 décembre 1890 : ECUREY : « La Vigneronne », autorisée le 31 décembre 1890. – 35 membres honoraires, 28 membres exécutants. – MM. Capart, directeur ; Simonin, sous-directeur ; - Willemin, président ; - Gillet, secrétaire-trésorier ; - Capart, commissaire ; - Giron, Simonin, Capart, Péchenart, Herbillon, membres de la commission.
La Vigneronne
1891
350 habitants
Année calamiteuse pour l'agriculture: d'après une inscription , sur une tuile romaine, originaire de Lissey, retrouvée à Grand Failly.(voir plus haut)
Chanvrier: Ascélipiat; cordonniers: Collin-Denef, Dupuy, Henrion, Lamoureux, Pascal; Grainetier: Bertignon; plafonneurs: Bernard, Jacquemet.
Emile BASTIEN-LEPAGE: peint un tableau sur Lissey (Albums des salons du XIXe siècle, salon de 1891, cote F/21/*/7660)
24 avril 1891: ECUREY: - On nous écrit:
Le concert annoncé par le Journal de Montmédy, n° du 17 avril 1891 a eu lieu le dimanche suivant, 19 avril à deux heures de l'après-midi dans un des greniers du presbytère d'Ecurey, gracieusement mis à la disposition du public par M. le curé. Cette petite fête de famille organisée par le vaillant et sympathique curé d'Ecurey, M. l'abbé Jamin, a eu un succès qu'on n'aurait jamais osé espérer.
Dès une heure de l'après-midi, les spectateurs accouraient des villages voisins, et à deux heures au moment de l'ouverture des bureaux, plus de 350 personnes se pressaient devant la grange du presbytère. Bien que le local fut assez vaste, tout le monde n'a pu être casé, et bien des personnes - les dernières arrivées, bien entendu - ont dû s'en retourner, au grand désespoir de l'organisateur de la fête, qui aurait bien voulu pouvoir loger toutes les personnes qui avaient répondu à son appel.
A deux heures et demie, M. le maire d'Ecurey, président du concert, faisait son entrée, et M. le curé, par quelques mots bien sentis, lui souhaitait la bienvenue ainsi qu'à tous les assistants.
Le concert a commencé par un morceau, la Fiancée du Conscrit, exécuté par notre excellente fanfare La Vigneronne. Comme toujours, nos dévoués musiciens ont été à la hauteur des circonstances.
L'Invocation de Jeanne d'Arc a été magistralement chantée par M. Dupuy, le chef de la fanfare. Ce chant tout à fait d'actualité, inspiré du plus pur patriotisme, a été écouté religieusement par l'assistance qui a montré par son attitude que l'amour de la patrie est bien ardent parmi nous. Nous espérons bien que M. Dupuy ne s'en tiendras pas là et qu'à la première occasion il ne manquera pas de nous chanter quelques-uns des beaux morceaux qu'il connaît; cela fera certainement plaisir à ceux qui aiment à l'entendre.
Venait ensuite le Zouzou de Zanguebar, scène comique avec chants. Je n'hésite pas pour dire que cette pièce a été tout simplement admirable.. Honneur aux acteurs. Les jeunes Gillet, Collin, Bantquin, , Thoyon et Thivet. Ces deux derniers surtout ont fait la joie des auditeurs. La chanson du Zouzou par le jeune Thivet, a provoqué un fou-rire qui a duré pendant bien longtemps. Aussi le public n'a pas marchandé ses applaudissements au chanteur qui, , profitant de son succès, a fait séance tenante une quête très fructueuse, paraît-il.
Pour finir la première partie, nous avons eu A la grâce de Dieu, duo chanté par Mlles Franc et Menu, et La petite Mendiante, chansonnette dite par deux gentilles petites fillettes de 7 ans qui étaient tout bonnement adorables sous leurs haillons.
Au début de la seconde partie, la fanfare s'est fait entendre de nouveau par un joyeux pas redoublé. Après quoi l'assistance a eu un véritable régal par l'audition du drame intitulé Les Vierges d'Occident. Cette pièce, qui exigeait des décors et des costumes tout à fait orientaux, a été admirablement interprétée par Mlle Lemarchal qui remplissait avec beaucoup de distinction le rôle de reine de Naquindo: Mlle Isabelle Nicolas, esclave favorite de la reine: MMlles Godet et Henry, esclaves destinées à être vendues; Mlle Gillet imposante dans son costume de grande prêtresse; MMlles André et Richard, esclaves privilégiées; enfin MMlles Chapiron et Vincent, vierges d'Occident, à l'intervention desquelles les deux esclaves à vendre ont dû leur liberté au moyen de divers objets cédés par les religieuses à la reine pour leur rachat. Tout cela a été gentiment dit et rien n'était plus curieux à voir que le dépit des deux marchands arabes évincés par les religieuses, malgré les riches présents par eux offerts à la reine dans le but de posséder les deux esclaves ci-dessus. Pendant l'exécution de ce drame, toute l'assistance paraissait suspendue aux lèvres de nos jeunes et charmantes actrices qui ont récité leurs rôles avec une correction parfaite.
Cette pièce a été suivie par Le retour de la Montagnarde, romance chantée avec beaucoup de grâce par Mlle André, secondée par Mlle Menu.
Enfin cette trop courte récréation a été terminée par La tirelire de Georges, petite saynète débitée avec beaucoup d'aplomb par les jeunes Nicolas, Vincent et Willaume, et par un morceau de la fanfare intitulé Bon accueil.
Je ne veux pas terminer ce compte rendu sans dire, au nom des assistants, merci, d'abord à M. le curé d'Ecurey, ensuite aux dames qui ont prêté leur concours pour la confection des costumes de nos acteurs et actrices, à M. Mogenot pour le bon goût qu'il a mis dans les divers décors de la scène, à nos intelligents petits artistes des deux sexes, à la fanfare d'Ecurey, en un mot à tous ceux qui, de près ou de loin, ont contribué au succès de cette brillante représentation qui ne sera pas unique, nous voulons l'espérer.
<<Un spectateur>> (Journal de Montmédy)
16 octobre 1891: ECUREY: - Il existe à Ecurey, une dame qui vient d'atteindre sa centième année; C'est Mme veuve Baudier, née le dix octobre 1791.
Mme Baudier est la sœur du colonel Lardenois qui commandait la garde municipale en 1848, et la tante du général du même nom et fils du précédent, décédé, lui aussi, il y a plusieurs années.
Mme veuve Baudier, malgré son grand âge, jouit de toutes ses facultés et marche aussi droite que le premier militaire de France.
(Journal la Meurthe et des Vosges)
On nous écrit à ce sujet, en date du 15 octobre:
Je viens vous entretenir d'une agréable petite fête qui a eu lieu à Ecurey le dimanche 11 et le mardi 13 du mois courant.
Il s'agit d'un centenaire.
Mme Marie-Joséphine Lardenois, veuve Baudier, sœur du colonel Lardenois, décédé à Ecurey en 1876 à l'âge de 88 ans, ancien commandant de la garde municipale de Paris, a eu ses 100 ans dimanche dernier 11 octobre.
Toute la journée, de nombreux parents et amis sont venus lui offrir de fort jolis bouquets. Vers les quatre heures, la fanfare la Vigneronne, ayant à sa tête MM. Mogenot et Périn, ses présidents et commissaire, traversait tout le village aux sons d'une brillante marche et venait se ranger sous les fenêtres de la vénérable centenaire. Parmi les morceaux exécutés, citons le Père la Victoire et la Marseillaise.
Mme Baudier a chaudement remercié nos vaillants musiciens et a eu un mot aimable pour chacune des personnes qui étaient venues lui offrir l'hommage de leur respectueuse admiration.
Le surlendemain mardi, à 11 heures du matin, une messe d'action de grâce suivie du Te Deum a été chantée en l'église d'Ecurey, en présence d'une nombreuse assistance composée de parents et amis de la centenaire d'Ecurey, comme on l'appelle à présent.
La messe à trois voix, de Ziegler, fut brillamment exécutée par une réunion d'amateurs accompagnés à l'orgue par l'arrière-petite-nièce de la centenaire.
A l'offrande, Mme Baudier était conduite par son arrière-petit-neveu, l'un de nos plus brillants élèves à l'Ecole polytechnique. C'était un spectacle vraiment touchant.
A l'issue de la messe, un banquet, où a régné la plus franche gaîté, réunissait tous les parents de la centenaire.
En somme, une journée charmante et dont on parlera longtemps à Ecurey.
06 novembre 1891: Les Vins - Par ces temps de falsification, il est bon de savoir reconnaître si un vin est naturel ou frelaté.
Voici, dit-on, un moyen infaillible.
Ajouter au vin un cinquième de son poids de glycérine; si le vin est pur, la glycérine ne tardera pas à se précipiter au fond du vase en restant incolore. Si le fin est falsifié, la glycérine deviendra violette et rouge; si le vin est coloré avec du campêche, elle deviendra jaune pâle.
27 novembre 1891: LISSEY: - M. Hance Emile d'Ecurey, revenant de Damvillers avec son tombereau, avait offert une place, à côté de lui à MM. Simon Nicolas et Bernard Jean-Baptiste, ce dernier âgé de 38 ans, tous deux demeurant à Lissey.
En route, le sieur Bernard mit pied à terre pour un moment; comme il voulait remonter dans la voiture en marche, son pied glissa si malheureusement qu'il tomba sous une roue qui lui passa sur la poitrine. Il fut aussitôt relevé et transporté chez lui sans connaissance.
Le docteur Maillard constata qu'il avait deux côtes enfoncées et une forte contusion à l'estomac qui atteignait le foie; il redoutait une hémorragie interne. Effectivement, M. Bernard mourut quelques heures après son accident.
1892
15 janvier 1892: ECUREY: - Une bonne chasse
Depuis deux jours, nos heureux chasseurs ont eu un vrai succès. Deux énormes solitaires sont tombés sous leur balles: un pesant 145 kilos fut tué d'un coup de feu par M. Herbillon, maire d'Ecurey; l'autre, pesant 175 kilos, tiré à huit mètres, tomba sous une balle envoyée par M. Lejeune Henri.
Courage à nos heureux nemrods.
15 mai 1892 : François Placide RICHARD, maire.
HORNARD Jean Marius, adjoint. Conseillers: HORNARD P. N. D., HORNARD Arsène, GARRE Jean Baptiste, LEJEUNE Jean Baptiste, SAINTVANNE Adolphe, RICHARD Auguste, CAPART Jean Félix, RICHARD Ferréol.
24 mai 1892: ECUREY: - Le 20 de ce mois, vers onze heures du matin, un incendie, attribué à l'imprudence, s'est déclaré dans un bois communal dit "des Garennes" et y a exercé ses ravages sur une étendue de 60 ares environ. Il a été éteint par les soins des bûcherons qui travaillaient à proximité et quand les pompiers et habitants de la commune sont arrivés, tout danger avait disparu. Les pertes sont évaluées à 200 francs environ.
03 juin 1892: LISSEY: - On nous écrit:
Lundi, vers dix heures du matin, on a trouvé dans le ruisseau de Haie-Moulin (près de Lissey) le cadavre du jeune Béniteaux Théotime, âgé de 16 ans, cordonnier en cette commune.
Ce jeune homme avait passé la soirée du dimanche à jouer avec ses camarades et avait perdu un franc environ. On suppose que la perte de cette modique somme l'a mis au désespoir et poussé à mettre fin à ses jours.
22 juillet 1892: ECUREY: - On nous écrit à la date du 18 juillet:
La fête nationale a été célébrée cette année à Ecurey d'une façon remarquable.
Vers trois heures de l'après-midi, notre excellente fanfare "La Vigneronne" traversait tout le village aux sons de ses marches les plus entraînantes et se rangeait sous les fenêtres de la maison de M. Herbillon, maire, où elle a exécuté de nombreux morceaux choisis pour la circonstance.
Pendant ce temps, un de nos concitoyens réunissait dans une halle immense, magnifiquement décorée de verdure, de drapeaux et de lanternes vénitiennes, tous les enfants du village (environ 110) et leur faisait servir un excellent goûter qui a été fort apprécié des jeunes convives, ainsi que le témoignait l'entrain de leur jeunes et vigoureuses mâchoires. En un clin d'œil, toutes les friandises dont les tables étaient abondamment pourvues, disparurent comme par enchantement aux cris mille fois répétés de << Vive M. Lemaire, Vive Madame Lemaire ! >> Ce que c'est que la reconnaissance de l'estomac!
Ce goûter était présidé par Madame Baudier, la vénérable centenaire d'Ecurey comme on l'appelle ici, qui était toute heureuse et ravie de se trouver en compagnie de tous ces petits êtres bruyants et paraissait rajeunir à leur contact.
Le soir, une loterie dont tous les numéros étaient gagnants, fut tirée chez M. Lemaire-Gillet, en présence des papas et des mamans venus pour assister à la joie de leurs enfants. Le succès de cette tombola prodigieux et tout le monde s'en retourna chez soi heureux et content.
Hier dimanche 17 juillet, c'était le tour des grands. Un bal des plus animé, réunissait plus de 200 personnes chez M. et Madame Lemaire-Gillet qui ont accueilli leurs invités avec leur bonne grâce accoutumée. On a dansé jusqu'à deux heures du matin et la plus franche gaieté n'a cessé de régner un seul instant.
On s'est séparé en se donnant rendez-vous pour bientôt.
Merci aux généreux organisateurs de ces charmantes petite fêtes de famille, et aussi à M. Willemin-Lejeune, le marchand tailleur bien connu de la région, qui s'est prodigué dans les circonstances en aidant M. et Madame Lemaire-Gillet dans tous leurs préparatifs de fête.
04 août 1892: Le crime d'Ecurey: On annonce que M. Pouplier, dont on a découvert hier le cadavre, a été victime d'un assassinat.
Le crime a été commis sur le chemin qui conduit de Réville à Ecurey, village du canton de Damvillers, arrondissement de Montmédy. Le cadavre a été découvert dans un champ de trèfle, à six cents mètres de Réville, contre une haie. Il a été traîné en cet endroit par les assassins.
C'est le beau-frère de la victime, M. Justin Pérignon, marchand de levure à Ecurey, qui, attiré par une odeur fétide, a fait cette lugubre découverte. Il prévint aussitôt le maire D'Ecurey et le père de la victime, scieur de long en cette localité, qui depuis plusieurs jours recherchait son fils disparu;
La gendarmerie de Montmédy et le Parquet sont ensuite venus sur le théâtre du crime.
Alcide Pouplier, la victime, était âgé de dix-neuf ans.
Il demeurait chez son père. Il était comme lui scieur de long.
Le cadavre porte au sommet de la tête deux blessures faites avec une pierre trouvée à côté de lui et tachée de sang, à laquelle adhéraient des cheveux.
Près du cadavre on a trouvé des bas d'enfant, un corset, une camisole tachée de sang, un manche de couteau et autres pièces à conviction évidemment abandonnées par les assassins.
L'enquête, conduite activement, a amené la découverte des auteurs de cet assassinat qui seraient les époux Lhotel, journaliers à Lion-devant-Dun. Ils ont été arrêtés; c'est le commandant de gendarmerie de la brigade qui a procédé à leur arrestation. Le docteur Maillard a fait l'autopsie du cadavre et de son examen il résulte que le jeune Pouplier a été assassiné.
On ignore le mobile du crime.
Voiçi les circonstances qui ont précédé le crime.
Les Pouplier, père et fils, se sont rencontrés avec les époux Lhotel chez les Couturier, à Réville. Pouplier fils a conduit aux lieu et place de ceux-ci, une vache à Trousselard, à Magenta. De retour à Réville, le jeune homme a bu avec eux et son père, puis les époux Lhotel sont partis en invitant Pouplier fils à venir avec eux. Celui-ci les a accompagnés, malgré la défense de son père. Que s'est-il passé ensuite entre eux? C'est là que commence le mystère.
Les assassins, les époux Lhotel, sont au service de M. Cahen, marchand de bestiaux pour lequel ils gardaient des bêtes à cornes dans un parc. (Le petit Parisien).
23 août 1892: ECUREY: - On nous écrit: Parmi les élèves sortant cette année de l'école polytechnique, figure avec le numéro 6, M. Charles Candelier, fils de M. Candelier, secrétaire général de la Préfecture des Côtes du Nord et neveu de Me Péchenard, notaire à Ecurey, et arrière petit-neveu de Mme Beaudier, la centenaire d'Ecurey.
M. Candelier, fils, sorti dans les premiers numéros de l'école, ingénieur des ponts et chaussées, fera une année de services militaires au 5e régiment du génie en garnison à Versailles, en qualité de sous-lieutenant.
25 octobre 1892: ECUREY: Mme veuve Baudier, la vénérable centenaire d'Ecurey, dont nous relations l'autre jour l'existence à propos du centenaire de Mme Vincent-Pierrard, de Montmédy, vient de s'éteindre à l'âge de 101 ans et onze jours.
Mme Baudier était la sœur du colonel Lardenois, ancien commandant de la garde municipale de Paris, décédé en 1879, à l'âge de 88 ans.
6 décembre 1892 : LISSEY: - Adjudication remportée par COLIN Lucien de Murvaux pour la modification de l’entrée de la mairie ( 872.75 F, avec rabais de 6%) et réparation du lavoir communal.
"Changement de place de la porte d’entrée de la salle; la porte actuelle sera transformée en fenêtre et une nouvelle porte sera percée dans le mur vis à vis, à la place de la cheminée. Celle-ci sera démontée et rétablie dans le trumeau entre la porte actuelle et la fenêtre voisine. Le grand escalier sera démoli complètement et un autre escalier sera construit en avant de la nouvelle porte".
30 décembre 1892: ECUREY: On nous écrit sous ce titre: "Une singulière aventure"
Le 27 décembre, le sieur X..., accompagné de deux hommes partait pour Peuvillers vers 4 heures du soir, conduisant dans une boîte un porc gras à un négociant d'Ecurey. Arrivés à destination, tous trois se disposèrent à décharger le disciple de Saint-Antoine, mais quelle ne fut pas leur stupéfaction en ne voyant plus l'animal dans sa cage. Après avoir fait mille recherches à Ecurey et sur le parcours de leur route, ils arrivèrent à Peuvillers vers dix heures du soir, et heureusement retrouvèrent la dite bête, qui voyant que l'on était probablement disposé à lui faire un mauvais parti, rentrait au village prête à frapper à la porte de son étable.
Emouleur: Harmand; tisserand: Santerre.
Institutrice: Dautel
"Encore un suicide d'enfant. Théotime BENITEAUX, ouvrier cordonnier, âgé de 16 ans, s'est noyé dans le ruisseau du village".(La Croix Meusienne, n° 5).
1893
Année de sécheresse. L’herbe manque pour la nourriture des animaux, les propriétaires sont autorisés à extraire dans les bois communaux des herbes et y conduire leurs bestiaux paître gratuitement. Demande d'irrigation des agriculteurs en aval de Peuvillers.
07 avril 1893: LISSEY: - On nous écrit:
Un amateur du voisinage avait introduit dans le pays l'arbre à cidre dit à haute densité; il faut croire que cela gênait quelqu'un, car dans la nuit du lundi de Pâques vingt beaux pommiers ont été arrachés ou ceinturés.
A cette époque de l'année où la nature se réveille aussi souriante, on ne peut que s'attrister en songeant à la brute immonde qui commet pareil forfait.
23 mai 1893: LISSEY: - On nous écrit (Journal de Montmédy) en date du 21 mai:
Hier ont eu lieu, au milieu d'une nombreuse affluence qu'on peut évaluer à 250 personnes, tant de Lissey que d'Ecurey, les obsèques du jeune Ernest Collet, fils de M. Collet, meunier, à Haie Moulin, écart de Lissey, maréchal-des-logis d'artillerie, mort prématurément à l'âge de 25 ans des suites d'une longue et terrible maladie qu'on nomme la phtisie.
Les jeunes gens de Lissey et d'Ecurey par un sentiment qui leur fait le plus grand honneur, avaient déposé sur le cercueil de leur camarade, deux magnifiques couronnes.
Au cimetière, un des amis du défunt, a prononcé les paroles suivantes qui ont profondément impressionné tous les assistants:
Avant que cette tombe se referme sur toi pour toujours, je viens mon cher Ernest, au nom de toute la jeunesse te dire un dernier adieu.
Malgré tous les soins de ton cher père et de sa digne épouse (car on peut dire de celle-ci que jusqu'à ton dernier moment, elle a été pour toi une véritable mère) la mort hélas ! après une longue et cruelle maladie est venue te ravir à l'affection de tous les tiens et aussi, je puis le dire, à l'affection de tous tes camarades, car par ton affabilité et ton excellent caractère, tu ne comptais que des amis.
Je ne parlerai pas de ton séjour au régiment, d'autres mieux que moi pourraient le faire. Cependant ce que je puis te dire c'est que tu as toujours mérité l'estime de tes chefs, et par ta bonne conduite et ton travail, tu étais parvenu à un grade, modeste sans doute, mais qui en t'honorant toi-même, faisait l'orgueil de tes parents et la joie de tes amis.
Aussi nous nous somme tous fait un pieux devoir de t'accompagner jusqu'à ta dernière demeure et de déposer sur ta tombe ces deux couronnes qui perpétueront les bons souvenirs que tu nous laisses.
Je voudrais qu'en ce triste moment tu puisses voir ces marques d'estime que tu as su inspirer à ceux qui t'ont connu.
Puisse cette nombreuse assistance adoucir un peu la douleur de ton malheureux père, déjà trop éprouvé par la perte de ta chère mère que tu as à peine connue.
Encore une fois, mon cher Ernest; au nom de tous ceux qui sont ici, je viens te dire adieu, ou plutôt au revoir dans un monde meilleur.
Cher ami au revoir !
02 juin 1893: ECUREY: - On nous écrit:
La représentation annoncée par votre numéro du vendredi 26 mai a eu lieu le dimanche suivant, dans les vastes greniers du presbytère, gracieusement mis à la disposition de nos artistes et du public, par l'aimable et sympathique curé d'Ecurey, M. l'abbé Jamin.
A deux heures précises, arrivait notre excellente fanfare "La Vigneronne", ayant à sa tête son nouveau chef, M. Gustave Capart.
La représentation a commencé par un morceau finement exécuté par la fanfare qui a été chaudement applaudie par les spectateurs.
Ensuite est venu, Nicaise chez son parrain, monologue comique dit avec beaucoup de crânerie par le jeune Thivet qui, décidément, a la spécialité de beaucoup amuser son monde.
A noter aussi le Bonnet de coton, chanson normande interprétée avec beaucoup de brio par M. Théophile Chapiron et Mlle Clotilde Lelorrain. Cette dernière qui paraissait pour la première fois sur la scène a eu un succès inouï. Aussi les spectateurs, au milieu d'une explosion de rire n'ont pas marchandés leurs bravos à notre désopilante actrice, à qui de nombreux bouquets ont été jetés de tous les coins de la salle.
Le calme un peu rétabli, nouveau morceau par la fanfare.
Maintenant passons à la pièce principale. Je veux parler de Fabiola, drame en six actes, exécuté par les jeunes filles d'Ecurey.
De l'avis des plus difficiles à contenter, nos jeunes filles se sont véritablement surpassées. Le profond silence qui n'a cessé de régner pendant toute la durée du drame témoignait de l(intérêt que le public prenait à son interprétation qui a été de tout point parfaite. Le rôle principal était tenu par Mlle Victorine Lemarchal qui a été admirable de grâce et d'entrain et qui a fait preuve d'une mémoire véritablement extraordinaire. Elle a été du reste secondée d'une façon non moins élogieuse par Mlles Isabelle Nicolas, Alice Simonin, Elise Godet, Camille Vincent, Léonie Henry, Marie Collin, Louisa Gillet, et Berthe Willaume, pour ne citer que les principales et tant d'autres dont les noms mériterait d'être cité ici, car toutes sans exception ont été remarquables. Elles étaient toutes costumées d'une façon ravissante et on se demandait comment il avait été possible de réunir autant de costumes aussi jolis que variés.
Le coup d'œil qu'offrait la scène était tout simplement imposant et bien des larmes ont coulé au moment du dernier acte représentant le martyre de Sainte Agnès.
Enfin la représentation s'est terminée pâr la réapparition sur scène de Mlle Clotilde Lelorrain, cette fois escortée par M. Turba, habillé en vétéran des guerres de la République.
Ce fut alors du délire et les bouquets arrivèrent de plus belle sur la scène surtout au moment ou ces deux inimitables acteurs se mirent à exécuter une danse des plus échevelée.
En somme, brillante représentation dont on se souviendra longtemps. Espérons toutefois qu'elle ne sera pas la dernière et que dans le courant de l'hiver prochain nous aurons encore le plaisir d'applaudir nos si aimables et si distinguées jeunes filles d'Ecurey.
Avant de terminer ce compte rendu, que M. l'abbé Jamin me permette de lui adresser au nom de tous, nos plus sincères félicitations et remerciements. (Le Journal de Montmédy)
11 juillet 1893: ECUREY - On nous écrit:
Dans sa séance du 2 de ce mois, le Conseil municipal, à l'unanimité, en témoignage de satisfaction, a voté à M. Gillet, instituteur de cette commune une gratification de 40 francs pour les bons résultats qu'il obtient dans son école, et un livret de caisse d'épargne de 5 fr. à chacun des quatre élèves de sa classe, qui, à la cession du 22 et 23 juin dernier, à Damvillers, ont obtenu le certificat d'études primaires.
M. Gillet est à la tête de l'école de garçon de cette commune depuis le 1er octobre 1882. La moyenne annuelle du nombre des enfants qui fréquentent cette classe, est de 28: à la date de ce jourd'hui, 28 de ses élèves ont obtenu le certificat d'études primaires. Ce résultat, à lui seul, fait l'éloge de la bonne direction, de la manière d'enseigner, du dévouement de ce digne instituteur. Aussi, est-ce pour moi un plaisir de proclamer que la population tout entière d'Ecurey est parfaitement satisfaite des excellents services de M. Gillet
21 juillet 1893: ECUREY
HUMBLET (Paul-Nicolas), colonel d'infanterie, né à Ecurey le 17 février 1783, mort à Vienne-le-Château le 8 mars 1865. Entré au service au 55e de ligne le 10 juillet 1805, il était nommé caporal six jours après et détaché au recrutement de la Meuse et sergent le 1er mars 1806, (fut détaché en qualité de lieutenant-quartier maître provisoire au bataillon de gardes nationales de la Meuse du 29 août 1809 au 1er mars 1810) fit la campagne des côtes de Hollande 1809-10. Nommé sous-lieutenant au 70e de ligne le 10 juillet 1810, lieutenant le 31 juillet 1811, il fit les campagnes de 1810-1812 en Espagne et Portugal. Capitaine le 1er mars 1813, confirmé le 10 août 1814, il fit les campagnes de 1813-1814 à la grande armée, fut nommé chevalier de la légion d'honneur le 7 mars 1815. Chef de bataillon à la légion départementale des Basses-Alpes le 9 décembre 1815, passé à la légion départementale de l'Hérault le 1er mai 1819, passé au 20e régiment d'infanterie le 17 novembre 1826, li fit les campagnes d'Espagne en 1823-1824, fut fait officier de la légion d'honneur le 26 septembre 1823 et chevalier de Sait-Louis le 29 novembre 1826. Lieutenant-colonel du 33e de ligne le 14 mars 1830, passé au 7e léger le 16 octobre suivant, il fut nommé colonel du 18e d'infanterie légère le 9 avril 1833 et retraité le 24 septembre 1836.
Il était décoré de l'ordre de Saint-Ferdinand d'Espagne
20 août 1893 : LISSEY: - Délibération du conseil municipal
Art. 1er) Le ban d'ouverture des vendanges est fixé pour toutes les vignes non closes et n'ayant pas accès sur un chemin public au 25 septembre prochain.
Art. 2ème) Tout le temps de leur durée, elles auront lieu chaque jour sans interruption depuis le lever du soleil jusqu'à son coucher
Art. 3ème) Il sera dressé procès-verbal par le garde champêtre contre les contrevenants qui deviendrons, par le fait de cette contravention, passibles de peines prévues par l'art. 475 du code pénal.
Le présent ban des vendanges sera publié et affiché partout où besoin sera.
Le maire de Lissey: F. RICHARD
14 novembre 1893: LISSEY: - On nous écrit:
Un incendie s'est déclaré hier vendredi, vers 6 heures du soir à "La Petite Lissey" hameau dépendant de la commune du même nom.
En un instant les pompiers d'Ecurey étaient rendus sur le lieu du sinistre, et c'est grâce à leur promptitude et au zèle déployé par eux, que la part du feu a pu être faite aussitôt, et que les maisons voisines ont pu être épargnées; on a ainsi évité un désastre qui menaçait de prendre des proportions relativement considérables.
Je crois donc de mon devoir de vous signaler ces faits et adresser mes sincères félicitations à ceux qui ont si noblement fait leur devoir
Institutrice: Mlle Thomas
1894
16 janvier 1894: BREHEVILLE: - Vendredi dernier 12 janvier, dans l'après-midi, le feu a pris au Moulin-Bas, écart de Bréhéville, appartenant à M. Célestin Lefèvre qui l'habitait. Celui-ci n'eut que le temps de sauver son bétail et une partie de son mobilier, car l'incendie qui s'était déclaré dans le grenier à foin, s'était rapidement étendu à tout le bâtiment qui a été consumé avec l'outillage de moulin-huilerie qu'il contenait ainsi que le foin et les denrées qui garnissaient les greniers.
Il y avait assurance à la caisse départementale.
Les causes de ce sinistre sont purement accidentelles et paraitraient remonter à un échauffement produit par le pivot de l'huilerie.
28 janvier 1894: BREHEVILLE: - Un incendie a éclaté récemment dans les greniers de l'huilerie de M. Célestin Lefèvre au Moulin-Bas. L'outillage, les fours et les denrées contenu dans les bâtiments ont été détruits. L'incendie, paraît-il aurait été occasionné par l'échauffement du pivot de l'huilerie.(La Croix meusienne).
06 février 1894: LISSEY: - Dans le courant de l'année, le jeune Sirot Constant de cette commune avait perdu dans la forêt, une montre en nickel d'une valeur de 15 fr.
Cette montre fut retrouvée par M. Pelletier de Boémont (commune de Vittarville) qui s'est empressé de la remettre à son légitime propriétaire.
Voilà un acte de probité qui honore celui qui en est l'auteur.
17 avril 1894: ECUREY - Par arrêté du 6 avril, M. Petit, percepteur de 3e classe à Ecurey, a été nommé à la perception de Troly-Loire (Aisne). Il est remplacé par M. Lambling, percepteur de Langoat (Côtes-du-Nord), emploi supprimé, 4e classe.
24 avril 1894: ECUREY - M. Kauffmann d'Ecurey, revenait de se promener en voiture avec sa famille, lorsque son cheval s'emballa.
Après une course effrénée de plus d'un kilomètre dans une descente très rapide, le sieur Kauffmann, se croyait perdu, lorsque le facteur Trouslard, de Damvillers se jeta bravement à la tête du cheval et, par son sang-froid, évita une catastrophe imminente.
On ne saurait trop féliciter ce brave serviteur du gouvernement, qui n'en est pas à son coup d'essai. Le même jour il deavait se démontrer en arrêtant un autre cheval emballé à une voiture chargée de pommes de terre.
Malheureusement, le jeune homme qui la conduisait, le sieur Alfred Willemin, domestique chez M. Alphonse Villant d'Ecurey, par suite d'un faux mouvement était tombé de voiture et la roue lui avait passé sur le corps.
Son état est désespéré.
5 juin 1894: LISSEY - M. Aimé Gontier, demeurant à la Bergerie, écart de Lissey, avait placé dans sa tuilerie, à vingt-cinq mètres de son habitation, deux fusils Lefaucheux, dont devaient se servir ses ouvriers pour détruire une buse qui ravageait sa basse-cour.
Cs jours derniers, il constata la disparition de ces deux armes d'une valeur de 150 francs. On soupçonne les auteurs de ce vol.
Mr. MARCHAL, facteur de Damvillers assure la distribution du courrier ; sa tournée de 24 km (à pied) dessert Bréhéville et Brandeville ; sur le retour il relève les boites de Lissey et Ecurey, avec obligation d’une pause d’une demi-heure pour permettre aux habitants de lire le courrier et de répondre incontinent à la correspondance
10 juin 1894: LISSEY: - M.A. Gontier avait placé deux fusils Lefaucheux dans sa tuilerie, située à 25 mètres de sa maison. Ces armes devaient servir à ses ouvriers pour détruire une buse qui avait commis plusieurs méfaits dans sa basse-cour. Ces deux fusils, d'une valeur de 150 fr. ont été enlevé ces jours-ci par un voleur. (La Croix meusienne).
1895
05 avril 1895: BREHEVILLE: - Ces jours derniers, M. Célestin Benoît, propriétaire à Bréhéville, a trouvé sur la voie publique une bague dite chevalière, qui était estimée 60 francs. Il en a fait aussitôt le dépôt à M. le maire qui l'a remise à son propriétaire.
Il y a déjà plusieurs années, M. Benoit avait trouvé 200 francs qu'il s'était empressé de remettre à qui de droit.
M. Benoit mérite de vives félicitations pour ces actes de probité.
09 avril 1895 : ECUREY: Construction d'un nouveau cimetière. Estimation : 7250 fr. 14. Architecte Lagosse, Montmédy. Adjudicataire: M. Perrin Firmin d'Ecurey, avec rabais de 1%.
09 juillet 1895: ECUREY - Le 6 de ce mois, M. Bernard Frédéric, vigneron à Ecurey revenait dans la matinée de la prairie, ramenant une voiture de foin. Arrivé au hameau de Haie-Moulin, il s'assit sur le côté droit de la limonière, tandis que le propriétaire de l'attelage y montait sur le côté gauche.
Tout à coup le cheval se mit à ruer et atteignit au dessous de l'œil gauche, le sieur Bernard qui eut les os du nez fracturés et une forte contusion à la joue gauche. Il en résultera pour lui une incapacité de travail d'une dizaine de jours
19 juillet 1895: ECUREY: - La fête nationale a été célébrée dans notre commune avec une pompe inaccoutumée.
La veille, les joyeux carillons l'ont annoncée, tandis qu'une retraite aux flambeaux exécutées par La Vigneronne, parcourait le village en faisant entendre les airs les plus entrainants.
Le jour de la fête, concert sur la place, banquets offerts par la commune aux employés et pompiers; le soir, bal en plein air et tombola enfantine chez M. Lemaire-Gillet qui, depuis plusieurs années, réunit tous les enfants de la commune dans un immense hall décoré et illuminé pour la circonstance; les papas et les mamans étaient venus accompagner leurs enfants et assister à leur joie quand ils recevaient l'objet convoité.
Le lendemain, la fête s'est continuée au même endroit par un banquet de friandises suivi par une distribution de jouets et de bonbons; la fête s'est terminée par des jeux et des divertissements très réussis. Enfin, un jeune musicien de douze ans, qui joue déjà très bien de son instrument, a fait danser toute la bande joyeuse jusqu'à sept heures.
1896
338 habitants
vendredi 20 mars 1896: ECUREY: On nous écrit sous ce titre: La fête de la mi-carême à Ecurey.
Dimanche dernier 15 mars, le village d'Ecurey présentait une animation extraordinaire. On va en juger.
Grâce à l'initiative de M. Willemin, marchand tailleur et de Madame Willemin, habilement secondée par Mesdames Lallemand et Dessaller, MM. Villant, négociant, Collin et Thivet, et avec le concours de notre dévouée société musicale "la Vigneronne", une cavalcade superbe fut organisée en quelques jours. On fit appel à toutes les personnes de bonne volonté; les dames, les demoiselles d'Ecurey confectionnèrent les plus ravissants costumes, et les hommes approprièrent, pour la circonstance, deux grands chariots dont l'ensemble garni de branches de sapins entremêlées de rubans aux couleurs nationales offrait le plus gracieux effet. Devant et derrière les chariots de nombreux drapeaux français et russes.
Bien qu'aucune publicité n'ait été faite, la chose avait transpiré au dehors et dès midi, on voyait accourir une foule nombreuse des villages environnants. Tout le monde sait d'ailleurs qu'on s'amuse bien à Ecurey.
A une heure, les deux chariots traversaient le village et venaient se ranger devant la maison de M. Herbillon, notre excellent maire, d'où devait partir le cortège.
Dans le chariot de tête se trouvaient les organisateurs de la fête et plusieurs jeunes gens dont les costumes représentaient les différents arts et métiers.
Dans l'autre, les membres exécutants de la "Vigneronne" sous la direction de M. Chapiron, le sympathique sous-chef. Nos musiciens coiffés de bérets blancs avec cocardes et garnitures tricolores ont été fort remarqués et applaudis.
Après quelques paroles adressées au Maire par M. Collin, l'un des organisateurs, le cortège suivi d'une foule en délire s'est mis en marche aux sons les plus entraînants d'un pas redoublé exécuté par la "Vigneronne".
En tête chevauchaient une douzaine de cavaliers revêtus de divers uniformes de l'Armée française, commandés par un superbe spahi (un vrai) M. Jules Collin, majestueux. avec sa grande barbe qui lui couvre une partie de la poitrine. Autour et derrière les chars de nombreuses troupes à pied aux costumes les plus voyants.
Parmi les uniformes les plus remarqués, citons au hasard celui d'un garde national sous Louis-Philippe (M. Barnaux) coiffé d'un shako datant du déluge ou à quelque chose près, et celui d'un seigneur au temps de Henri III (M. Drouot).
Divers autres costumes de gymnases, grooms, etc, tous très coquets, entre autres celui de M. Hanse. Remarqué également M. Turba costumé en polichinelle, et trois gentils bambins de 7 à 8 ans, les jeunes Willemin, Villant et Joffin, vêtus l'un en blanc, l'autre en bleu et le troisième en rouge.
J' allais oublier les deux cochers. Superbes et crânes les deux cochers avec leur grande livrée. Il aurait fallu vraiment de la déveine pour culbuter avec de pareils automédons.
La foule qu'on peut évaluer à plus de mille personnes n'a cesser d'acclamer nos vaillants et distingués artistes, et principalement les orateurs de la troupe, MM. Collin, le spahi, et Saint-Vanne, celui-ci en garde national à cheval, qui ont à diverses reprises récité des boniments qui faisaient tordre les auditeurs.
A près avoir fait le tour du village, la cavalcade s'est rendue à Damvillers où une réception enthousiaste lui a été faite par tous les habitants de la ville. Défilé dans toutes les rues aux acclamations mêlées de cris de: Vive la Vigneronne, Vive la France, Vive la Russie!
Retour à Ecurey en passant par Réville. A Réville, réception non moins cordiale qu'à Damvillers. Tout le monde applaudissait à tout rompre.
En arrivant à Ecurey, M. le Maire a gracieusement offert à toute la cavalcade, qui a accepté (car tout le monde avait soif), des rafraîchissements qui ont été fort appréciés.
Une autre personne d'Ecurey a suivi cet exemple, même entrain pour accepter. Il faisait si chaud dimanche dernier !!!
Le soir un bal des plus animés mettait nos demoiselles dans la jubilation. Elles avaient été à la peine, n'était-il pas juste qu'elles fussent .... au bal. Les chariots de la cavalcade brillamment illuminés encadraient l'emplacement où avait lieu le bal, car on dansait sous le regard des étoiles. C'était ravissant.
Aussi cette journée mémorable ne s'effacera de longtemps du souvenir des habitants d'Ecurey et des environs. Avant de terminer, que les organisateurs de cette admirable fête durant laquelle la plus franche camaraderie n'a cessé de régner, nos musiciens, tous les figurants au cortège et toutes les personnes qui son venues les acclamer et les encourager, me permettent de leur dire merci au nom de toute la population.
On parle déjà de recommencer l'an prochain, et de faire encore mieux si c'est possible. Bravo et qu'on se le dise. M. R.
vendredi 10 avril 1896: LISSEY: - Reconstruction des escaliers d'accès au presbytère et au cimetière, avec porte et grille en fer forgé. Estimation : 1553.72 fr. Adjudicataire COLLIN Lucien à Murvaux avec rabais 6%. Architecte: Lagosse.
17 mai 1896 : Jean Marius HORNARD, maire
RICHARD François Placide, adjoint. Conseillers: HORNARD Jean Arsène, RICHARD Prosper, LEJEUNE Jean Baptiste, GARRE Jean Baptiste, HORNARD P.N.D., RICHARD Jean Ferréol, SAINTVANNE Adolphe, CAPART Jean Félix.
mardi 19 mai 1896: ECUREY: Dans la commune d'Ecurey, ordinairement si calme, les chefs du parti réactionnaire s'étaient résolus à travailler de toutes leurs forces, mais de la manière la plus occulte, à faire disparaître de la municipalité nouvelle, tout élément républicain. Au premier tour de scrutin quatre de leurs candidats étaient élus, tandis que le parti républicain n'en avait que deux.
Celui-ci, alors bien convaincu de l'intention de ses adversaires, sortit de son imprudent désœuvrement; dans l'entente la plus paisible, il réunit toutes ses forces pour le combat, mais avec les armes de la plus parfaite sincérité et de la plus irréprochable loyauté, afin de triompher avec dignité des calomnies répandues par ses adversaires, grâce aux moyens les plus indignes, les plus inavouables employés. En effet, au 2e tour de scrutin, les six candidats républicains ont été élus.
Ce résultat fut acclamé par de nombreux cris de : "Vive la République !"
Honneur aux électeurs qui ont ainsi compris et rempli leurs devoirs de citoyens de la République française ! (Un électeur).
BREHEVILLE: On nous écrit: Résultat des élections municipales de cette commune:
3 mai. 1er tour.-- MM. L'Honoré Marcel, conseiller sortant, 95 voix. -- Halbin, maire, 93 v. -- Malcuit Narcisse, c. s., 75 v.
Scrutin de ballotage du 10 mai. -- MM. Henri, conseiller sortant 90 voix. --Pichon Alfred, cultivateur, 84 v. --Putiot Léopold, c.s., 76 v. -- Charlet - Philibert, c.s., 54 v. -- Barborin Auguste c.s., 74 v. --Collin Auguste, c. s., 54 v. -- Pichon Isidore, cultivateur, 53 v. -- Drouet Philogène, c. s., 53 v. -- Boré Florentin, c. s. 51 v.
dimanche 31 mai 1896: ECUREY: - Dans cet article inséré le 19 mai dernier dans le Journal de Montmédy, on insinue que les chefs du parti réactionnaire à Ecurey ont travaillé de la manière la plus occulte à faire disparaître de la municipalité nouvelle tout élément républicain.
Il est du devoir de ceux-ci de rétablir les faits dans leur rigoureuse exactitude, en affirmant que, s'il y eu des manœuvres occultes, c'est du parti inverse.
Pendant la période électorale, les catholiques ( parmi lesquels se trouvent des républicains convaincus ) ont, en effet, mené leur campagne si vigoureusement et si rondement, en groupant autour d'eux des candidats éclairés, honnêtes et ayant une position établie, que leurs adversaires déconcerté se sont trouvés presque dans l'impossibilité d'établit leur liste.
Le résultat au premier tour fut un succès, nous avions 4 élus contre 2. La seconde semaine fut employée par les vaincus du 1er tour avec l'activité la plus fébrile; la phalange usa, pour réussir, de tous les moyens que peut posséder l'autorité municipale. Les conseillers démissionnaires ou remerciés furent priés de reprendre leur portefeuille.
C'est dans ce moment critique que l'on vit pour la première fois apparaître ici une profession de foi, et des billets imprimés comme dans la capitale. Il est regrettable qu'au dernier moment, un individu, désavoué par tout le monde, ait, pour vengeance personnelle, affiché, des placards injurieux s'attaquant aux personnes et aux familles.
En temps d'élection, les partis opposés ont le droit de défendre leur cause; mais il est de mauvais goût, en cas de réussite, de manifester bruyamment, de crier: A bas les calotins et les jésuites! Cela prouve tout simplement que l'on avait une peur terrible de se voir retirer l'assiette au beurre dont la possession avait été sérieusement compromise. - Un électeur - (La Croix meusienne ).
mardi 14 juillet 1896: LISSEY: Le 7 de ce mois, M. RICHARD Jean-Baptiste, vigneron, étant allé dans la prairie d'Ecurey, monté sur son char pour y charger du foin, quand, à la jonction du chemin du hameau de Haie-Moulin, son véhicule heurta contre un tronc de peuplier. La secousse lui fit perdre l'équilibre et il fut projeté sur le sol la tête en avant. Il perdit connaissance aussitôt; son sang se répandait par le nez, les oreilles, la bouche. Les chevaux harcelés par les mouches avaient tourné de trop court et amené la chute de M. Richard, qui était assis sur une ridelle du chariot.
Ramené avec précaution au village, il a été l'objet des soins de M. le docteur Maillard, de Damvillers, qui constata une plaie contuse au crâne, compliquée d'une hémorragie cérébrale fort grave.
vendredi 9 octobre 1896: LISSEY: - Malgré les pluies du mois de septembre le vignoble se maintient dans de bonnes conditions; la vigne conserve toutes ses feuilles; sauf de rares exceptions, le raisin est bien noir. On estime que le vin aura presque autant de qualité que celui de la dernière récolte. Les acheteurs commencent à arriver; on a traité plusieurs affaires aux prix de 15 fr. et 16 fr. 50 les 100 kilos. Les vendanges commenceront probablement le lundi 12 octobre courant.
vendredi 27 novembre 1896: BREHEVILLE: - MM. Pillant, marchand de machines à coudre, et Prot, bijoutier à Merles, venant de Bréhéville en voiture, ont aperçu une alouette dans un champ; M. Prot, en visant l'alouette, a tué du même coup un lièvre de 8 à 9 livres. Ils ont eu le plaisir de fêter cette aubaine en mangeant le gibier qu'ils ont tué chez M. Lhonoré, débitant à Bréhéville.
Tailleur: Hornard Léon; production: vin gris renommé, fruits, oignons, haricots, pierre de taille
1897
mardi 19 janvier 1897: LISSEY: - Le 15 janvier dernier, M. VAUDOIS Marcel, âgé de 32 ans, vigneron à Lissey, était occupé à battre du grain, lorsque sa main gauche fut prise dans l'engrenage de la batteuse; quand il put la retirer, elle était fortement contusionnée et le pouce était broyé jusqu'à la première phalange.
Le docteur Maillard, de Damvillers, appelé aussitôt, procéda à l'amputation de la phalange brisée. cet accident entrainera pour M. VAUDOIS une incapacité de travail de 40 jours.
vendredi 02 avril 1897: ECUREY:
La cavalcade organisée sous la direction de M. Willemin, président de la Société La Vigneronne, avec le concours des musiciens et de la plupart des jeunes gens d'Ecurey, a obtenu dimanche dernier un brillant succès. Le temps qui, le matin même, avait l'air de vouloir bouder, s'est mis de la partie dès l'heure de midi, et c'est par une après-midi toute ensoleillée qu'a eu lieu à Ecurey et ensuite à Damvillers cette belle manifestation qui fait le plus grand honneur aux organisateurs et aux figurants du cortège.
Dès midi, deux cavaliers (anciens trompettes au 4° bataillon d'artillerie de forteresse à Montmédy) en costumes magnifiques, traversaient le village au galop de leurs chevaux et, au son de la trompette, annonçaient que le défilé de la cavalcade allait commencer.
Bientôt après, trois chars splendidement décorés se rangeaient devant la maison de M. Herbillon, maire, où l'un des organisateurs, par un discours des mieux sentis, demandait au premier magistrat municipal l'autorisation, qui, du reste fut aussitôt accordée, de donner aux habitants d'Ecurey, la reproduction de la belle cavalcade de l'an dernier qui eut déjà un succès si considérable. Si je ne craignais qu'on me taxât d'exagération, j'avancerais hardiment qu'il est impossible de faire mieux que ce qu'il vous été donné de voir.
Au reste on va en juger.
Commençons d'abord par le char des jeunes filles qui, placé au centre du cortège, était tout simplement merveilleux. Complètement tendu de draperies rouges, il était surmonté d'un dais en soie cramoisie sous lequel trônait la reine de la cavalcade et ses demoiselles d'honneur. Mlle Victorine Lemarchal, ravissante dans un costume tricolore, représentait la France. La couronne de laurier avec épis de blé dorés qui lui ceignait la tête, et le glaive sur lequel elle était appuyée, lui donnait un air majestueux et fort imposant. A ses côtés, MMlles Marie Henry et Eugénie Pouplie, costumées en Alsacienne et en Lorraine, très gentilles et fort bien dans leur rôle. Très gracieuses aussi, MMlles Koffmann et Frognieux, ainsi que MMlles Collin et Marie Barnaux, ces deux dernières en couturières: l'une française et l'autre russe.
En tête du cortège chevauchaient une vingtaine de cavaliers des plus bariolés, aux uniformes les plus voyants et les plus pittoresques.
Derrière arrivait le char représentant les diverses races de l'espèce humaine, au centre duquel une sphère terrestre d'un mètres de hauteur. Tout autour de cette sphère, quelques spécimens de chaque race. D'abord trois blancs, jolis garçons de bonne mine et de belles allures. Ensuite quelques beaux Jaunes qui eussent pu passer pour authentiques. Puis des Peaux-Rouges très chics, et enfin une belle collection de nègres plus noirs, j'allais dire plus véritables, que de vrais nègres. Ce char, d'un caractère essentiellement ethnographique, offrait un réel intérêt et a été fort remarqué.
Ensuite venait le char des jeunes filles et enfin celui des musiciens. D'un goût exquis, ce char en forme pyramidale, d'où émergeaient, au milieu d'un fouillis de branches de sapin, les musiciens coiffés de bérets blancs et ayant tous en sautoir une écharpe tricolore. Les instruments brillaient au soleil du plus vif éclat, et tout cet ensemble était si peu banal qu'involontairement tous les regards se trouvaient attirés de ce côté.
Le défilé dans les principales rues du village, eut lieu au son des plus joyeux pas redoublés, au milieu d'une foule nombreuse acclamant et applaudissant chaque char à son passage. Au coin de chaque rue la cavalcade s'arrêtait pour permettre aux deux orateurs de la Société, MM. Collin et Villant, de réciter leur boniment, dont plusieurs passages étaient émaillés de calembours parfois très spirituels. Pendant ce temps plusieurs quêteurs faisaient une collecte assez fructueuse.
Vers deux heures, la cavalcade prenait le chemin de Damvillers, où elle arrivait à trois heures précises. Une foule énorme (la foules des grands jours) stationnait sur la place Gérard, et ce fut avec beaucoup de difficultés que les chars purent se frayer un passage à travers cette nuée humaine qui grossissait toujours à vue d'œil. Après le défilé dans toute la ville et divers arrêts devant les maisons des notabilités de l'endroit, la cavalcade se groupait autour de la statue du maréchal Gérard. Là, les jeunes filles chantèrent le beau morceau intitulé "l'Alsace et la Lorraine".
C'était vraiment fort émotionnant d'entendre chanter cette protestation d'amour à la France, auprès de la statue de celui qui fut un brave, et dont s'honorent, à juste titre la ville de Damvillers et tout l'arrondissement de Montmédy.
La satisfaction et la joie se lisait sur tous les visages, aussi ai-je entendu, à diverses reprises, plusieurs personnes venues des quatre coins du canton -- et peut-être d'ailleurs -- s'écrier dans un élan d'enthousiasme: sont-ils étonnant ces gens d'Ecurey! Comment font-ils dans ce pays-là pour faire d'aussi belles choses avec autant de goût et de génie ? A ces braves gens, à qui, je souhaite que ces lignes tombent sous les yeux, je répondrai tout simplement ceci: " Du goût, tout le monde en a, plus ou moins il est vrai; quand au génie, qui parfois nous caractérise, nous le puisons dans le vin exquis et délicat produit par noc coteaux. Voilà tout notre secret ".
Au retour de la cavalcade à Ecurey, M. le Maire vint saluer la gracieuse souveraine es ses non moins gracieuses suivantes, et les invita à boire précisément un verre de cet excellent vin dont je viens de parler. Toute la cavalcade -- excepté les chevaux bien entendu -- en but, et c'est au choc des verres que M. le Maire remercia les organisateurs de cette belle fête, et spécialement M. Willemin, l'infatigable président de la "Vigneronne" qui, dans cette circonstance s'est véritablement prodigué.
Le soir, un bal des plus animés, avec les costumes du jour, clôturait cette mémorable journée, et on s'est séparé enchanté et ravi, en se donnant rendez-vous pour l'an prochain. M. R.
vendredi 30 avril 1897: ECUREY: - Le 25 avril dernier, M. Grandpierre, cordonnier, en se promenant la matin dans son jardin, aperçut suspendu à la hauteur d'un prunier dans le jardin de la famille Thivet, voisin du sien, un cadavre qu'il reconnut pour être celui du fils Thivet, âgé de 22 ans, vigneron à Ecurey. Il se hâta d'aviser de cette découverte les malheureux parents de celui-ci, mais quand ils accoururent pour le dépendre, tous leurs soins furent inutiles pour le ramener à la vie. Le docteur Maillard de Damvillers, qu'on était allé chercher, ne put que constater la mort.
Thivet était depuis quelques temps déjà en proie à des idées tristes, et il était atteint d'une affection cruelle; on suppose que ce sont les souffrances qu'il endurait qui lui ont dicté sa funeste résolution.
1898
vendredi 11 mars 1898: ECUREY: - On nous écrit sous ce titre: Un garde forestier qui n'a pas froid aux yeux.
Lundi dernier 7 mars, les chasseurs d'Ecurey et de Réville faisaient une battue aux sangliers.
Un sanglier du poids de 140 à 150 kilos tombait bientôt, abattu par M. de Prémorel, de la ferme de Solférino, qu'on peut appeler sans craindre de blesser sa modestie, le roi des tueurs de sangliers de la région. 5Depuis le mois de janvier dernier, il en est, je crois à son septième).
Dans une enceinte voisine de celle où était le solitaire dont je viens de parler, se trouvait une belle laie. Aussitôt attaquée par les chiens, la bête franchit la ligne des tireurs. Deux de ces messieurs la tirèrent mais de trop loin et .... la manquèrent.
C'est à ce moment que M. Goujon, garde-forestier à Ecurey, qui surveillait la battue, va devenir le héros d'une aventure de chasse qui n'est pas ordinaire. Notre brave forestier se trouvant à la lisière du bois, vit tout à coup arriver sur lui la laie, serrée de près par les chiens. Beaucoup à sa place, moi qui raconte la chose, peut-être le premier, auraient fait un à-gauche ou un à-droite pour la laisser passer. Mais le brave garde ne l'entendit pas ainsi. Se plaçant résolument devant la bête, il la laissa arriver à deux mètres et ... Pan ... avec un vieux pistolet de cavalerie.
Malheureusement pour lui, notre chasseur improvisé avait pris pour tirer, la position d'une femme qui satisfait un besoin hydraulique, et le sanglier, lancé à toute vitesse, lui passa entre les jambes, l'envoya.... s'asseoir à quelques pas de là. Furieux .... on le serait à moins, notre garde se relève, le couteau à la main, pour faire face à un retour offensif de la bête, mais celle-ci atteinte entre les deux yeux, était morte deux ou trois mètres plus loin.
Un hallali vigoureux rassemble les chasseurs qui félicitaient chaleureusement notre brave et hardi garde-forestier.
La laie, sur le point de mettre bas, était pleine de six petits
vendredi 23 mars 1898: ECUREY: -Tout le monde à Ecurey aura lu, non sans étonnement, dans votre numéro du mardi 22 courant, que la brillante cavalcade de cette année avait été organisée avec beaucoup de goût par la jeunesse de Damvillers et la vaillante phalange musicale à Ecurey, la Vigneronne.
Comme il est de toute justice, dans n'importe quelle circonstance de rendre à César ce qui appartient à César, je viens vous prier de remettre les choses au point dans votre premier numéro.
Cette cavalcade, dont la composition a fait le plus grand honneur à ses organisateurs, a eu le plus grand succès, d'abord à Ecurey, où elle a parcouru toutes les rues au milieu des acclamations les plus enthousiastes d'une foule nombreuse accourue de tous les côtés, et ensuite à Damvillers et à Réville où la plus cordiale réception a été faite à nos dévoués concitoyens.
J'ai entendu beaucoup de personnes - et de vrais connaisseurs - affirmer que cette cavalcade pouvait supporter la comparaison avec celles que l'on voit dans les villes de province.
La richesse et l'éclat des costumes, l'organisation des chars, défiaient la plus légère critique.
Je voudrais pouvoir citer tous les noms des figurants, mais cela n'entrainerait trop loin.
Qu'il me suffise de dire que tout le monde a fait son devoir avec beaucoup d'entrain et de dévouement.
Je n'oublierai pas non plus nos vaillants musiciens qui, malgré l'inclémence de la température, n'ont pas hésité à passer une grande après-midi, exposés à un froid des plus piquants. Honneur à eux.
Terminons en disant que les costumes de la cavalcade ont été fournis par la maison Vendeville, de Charleville, à des prix très abordables.
10 avril 1898: HORNARD Jean Marius, maire.
RICHARD François Placide, adjoint. Conseillers: HORNARD Placide, RICHARD Prosper, LEJEUNE Jean Baptiste, GARRE Jean Baptiste, HORNARD P.N.D., RICHARD Jean Ferréol, SAINTVANNE Adolphe, CAPART Jean Félix
Fabrique de tuiles de briques et de chaux: Gonthier.
10 août 1898: Construction du carrelage de l'église (1677,61 F) par le Sieur Alfred JAUNY de Clermont-en-Argonnes.
1899
338 habitants
dimanche 30 avril 1899: ECUREY: - Nous avons appris la semaine dernière la mort du R.P. Chapiron, décédé presque subitement dans la résidence des Jésuites de Saint-Acheul près d'Amiens.
Né en 1823 à Ecurey, d'une famille qui a donné quatre prêtres à l'église, le R.P. Chapiron meurt à 73 ans, après une vie des mieux remplie; car on peut dire de lui ce qu'on rapporte de saint Liguori: pas une minute de son existance n'a été ravie à son devoir. Le P. Chapiron quitta en 1852 le petit séminaire de Verdun, où il était professeur pour entrer dans l'institut des Jésuites, où nous l'avons connu tour à tour préfet des études, professeur maître des novices. Pendant près d'un demi siècle, son calme, sa modestie, ses talents, sa foi ardente sa sainteté l'ont toujours maintenu à la hauteur des missions qui lui étaient conférées.
Sa robuste constitution, aidé d'une volonté énergique, promettait de longs services encore à la congrégation: mais Dieu en a disposé autrement. Il avait hâte de couronner ses vertus. La mort du Père Chapiron a été joyeuse comme celle des saints: aurait-il eu peur d'être jugé par son meilleur ami ?
mardi 13 juin 1899: BREHEVILLE: - Le syndicat d'assurance mutuelle qui s'est constitué dans ce village contre la mortalité du bétail, a composé son bureau de la façon suivante:
Président: M. Barborin; Vice-Président: M. Lorent Céleste; Secrétaire-Trésorier: M. A. Cochard; Délégués: MM. Bournaison François, Pichon Isidore, Martin Victor.
Le nombre d'adhérents de la première heure est de 23, qui ont versé 185 fr. de cotisation. Ce nombre ne tardera pas à augmenter notablement, d'autant plus que le conseil municipal est disposé à accorder une subvention à cette association.
Institutrice: Mlle Brice
Boulanger: Collin; distillateurs: Richard, Harque et Saintvanne; perruquier: Lejeune; aubergistes: Rouyer, Saintvanne
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