Morts pour la France

 

LISSEY, la Grande Guerre, et ceux qui ne sont pas revenus.

(par Bernard Rouyer)

 

 

          A l’heure où la mode est de s’intéresser à la petite histoire des Grands, j’ai voulu m’intéresser à la Grande Histoire des Petits. Et quels petits !!! les Nôtres tout simplement, noyés dans l’anonymat de la foultitude de ceux qui n’avaient rien demandé et qui ont dû donner leur vie pour que nous puissions vivre la nôtre en toute liberté.

          Cette guerre a laissé quelques noms de sites tristement célèbres qui donnent les frissons. J’en égraine quelques-uns afin de mieux cerner les destinées individuelles :

 

  • La Marne (bataille de) : du 6 au 13 septembre 1914. Victoire française qui stoppe l’avancée allemande vers Paris.
  • Les Eparges : (de septembre 1914 à avril 1915) ligne de crête sur les Côtes de Meuse (commune des Eparges, canton de Fresnes-en-Woëvre) dont la possession revêtait un caractère stratégique tel qu’elle fut le théâtre de combats acharnés. Les soldats, tels des taupes, creusaient des tunnels jusque sous la tranchée adverse afin d’y poser des mines dans le but de la faire sauter. Les immenses cratères ou « entonnoirs » sont toujours visibles.
  • VERDUN : du 21 février au 19 décembre 1916.
  • Le Mort-Homme et la Côte 304 (dans le cadre de la bataille de Verdun) furent de véritables «batailles dans la bataille ». Le contrôle de ces buttes permettait de dominer le théâtre des opérations, d’où leur intérêt stratégique et la rudesse des combats qui s’y sont déroulés. Tellement bombardé, le Mort-Homme a perdu 12 m d’altitude au cours de l’année 1916. (source Wikipédia)
  • La Somme (bataille de) : du 1er juillet au 18 novembre 1916. Confrontation opposant Britanniques et Français aux Allemands. Les forces britanniques et françaises tentèrent de percer à travers les lignes allemandes fortifiées sur un axe nord-sud de 45 km proche de la Somme, dans un triangle entre les villes d'Albert du côté britannique, Péronne et Bapaume. Il s'agit de l'une des batailles les plus meurtrières de l'histoire humaine (hors victimes civiles), avec parmi les belligérants plus d’un million de victimes, dont environ 442 000 morts ou disparus. (source Wikipédia)
  • Le Chemin des Dames (Aisne) : (avril à octobre 1917). Véritable gruyère percé au fil des siècles de carrières souterraines pour alimenter en pierre toute la région, c’est un plateau calcaire orienté Est-Ouest, situé entre la vallée de l'Aisne au Sud, et la vallée de l'Ailette au Nord. Ce plateau est un bel observatoire, tant vers le Nord que vers le Sud. Les Allemands s’y sont installés progressivement à partir de septembre 1914. Ils ont eu le temps de transformer cet observatoire en forteresse, en aménageant les carrières, en creusant des souterrains permettant de relier l'arrière aux premières lignes, en édifiant et camouflant de nombreux nids de mitrailleuses. C'est un secteur relativement tranquille qui n'a pas fait l'objet, depuis la fin 1915, de grosses offensives. Les Allemands tiennent la ligne de crête et les Français sont établis sur les pentes (source Wikipédia). La tentative de reconquête (offensive Nivelle en particulier) sera un véritable fiasco pour les Alliés. Les pertes seront telles qu’elles provoqueront des mutineries durement réprimées.
  • Le Chemin des Dames pour la petite histoire : il fut baptisé ainsi à la fin du XVIIIe siècle. Il s'agissait alors d'un petit chemin, peu carrossable, sur le plateau du même nom. Il fut emprunté entre 1776 et 1789 par Adélaïde et Victoire, filles du roi Louis XV, également appelées Dames de France qui, venant de Paris, se rendaient fréquemment au château de La Bove, près de Bouconville-Vauclair. Le château appartenait à Françoise de Châlus (1734-1821), duchesse de Narbonne-Lara, ancienne maîtresse de Louis XV et ancienne dame d'honneur d'Adélaïde. La légende affirme que pour faciliter le voyage, le comte fit empierrer le chemin qui prit le nom charmant de Chemin des Dames. (source Wikipédia)

          La plupart des informations qui suivent émanent des archives militaires via le site web « SGA - Mémoire des hommes » (http://www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr/), de recoupements avec l’histoire, ainsi que de témoignages de particuliers. En l’occurrence, je remercie pour leur aide précieuse :

          Marc Richard.

          Bernadette Mathieu née Rouyer (ma tante).

 

          La mention "Mort pour la France" est accordée, suivant certaines conditions, en vertu des articles L488 à L492bis du code des pensions militaires d’invalidité et des victimes de la guerre.

 

Nos Morts, dans l’ordre de leur disparition (ordre du Monument Aux Morts).

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          Voici donc cette liste des 19 dont les « bras » ont tant manqué au lendemain de la guerre ! Manqué à tel point que les travaux inévitablement et durablement manuels ont été petit à petit allégés. C’est la principale raison de l’abandon des vignes et de la disparition du vin de Lissey sur le plan commercial.

          Sur les 36000 communes de France, moins d'une vingtaine n'aurait eu aucun tué pendant la Grande Guerre (Source : Pays du Nord, revue n° 86 - novembre-décembre 2008 - Dossier 14-18 insolite - pages 40-41). Lissey a pratiquement le record inverse par rapport à son nombre d’habitants (environ 270) à l’époque, ce qui valut à la commune d’être décorée de la Croix de Guerre (elle figure sur le Monument Aux Morts, ainsi que certains papiers à entête et tampons de la mairie).

          Et puis, je ne saurais clore sans rendre hommage à Henry RICHARD (frère de Jean RICHARD tombé au Mort-Homme en 1916), démobilisé en 1918 et décédé dans les années 20, après des mois de souffrance et d’asphyxie, les poumons brûlés par les gaz de combat. (source : Marc Richard)

Honneur à nos Morts !

 

           Ces quelques lignes, et les quelques heures de travail qu’elles représentent sont mon combat contre l’oubli.

 

Bernard Rouyer


         


         

Commentaires (1)

1. Beinat 03/02/2012

Bravo pour ce récapitulatif très utile pour se remettre les choses importantes en tête.

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