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La Vigneronne

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En 1880, notre village a vu se créer une association de musique d’une certaine importance : LA VIGNERONNE.


C’est la société LA DAMVILLOISE, fondée en 1860 qui en a été la marraine.
LA VIGNERONNE a poursuivi son activité pendant 60 ans avec des hauts et des bas.

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Dans l’annuaire de la Meuse de 1901, on peut lire qu’elle a été autorisée comme association le 31 décembre 1890. C’est une des plus vieilles musiques de l’arrondissement de Montmédy.

 

Elle était déjà constituée avant 1890, date à laquelle elle comptait 31 membres honoraires et 20 exécutants.

Le président était Prosper Villemin, le secrétaire-trésorier, Hablot et le commissaire, J. Capart.

La commission était composée de J.P. Aubry, Simonin, Capart, A.Nicolas, T. Menu.

 

Gustave Capart fut chef de musique, puis ce fut Onésime Simonin qui avait « fait son temps » dans la flotte.


Il y eut jusqu’à 40 exécutants d’Ecurey bien sûr, mais aussi de Bréhéville, de Lissey et de Damvillers.

 

Le 17 février 1889, LA VIGNERONNE a donné un concert avec retraite aux flambeaux pour ses membres honoraires.

 

Le 13 octobre 1891, elle était présente à la Messe d’actions de grâce pour le centenaire de Mme Joséphine Beaudier, sœur du Colonel Lardenois. Celle-ci a descendu tout le village au bras de Charles Candelier, grand-père d’Anne-José Bénard dite Cécile Aubry.

 

La musique était de toutes les fêtes, elle se produisait souvent à la Messe, faisant sursauter les fidèles à chaque coup de grosse caisse.

Elle était très demandée dans les villages environnants et même plus loin encore en Meuse pour donner de l’éclat, par sa présence, à de nombreuses cérémonies et fêtes patronales.

 

Bien sûr, elle a dû interrompre son activité pendant la guerre de 1914-1918, mais elle « ressuscite » ensuite et compte alors un maximum d’exécutants. Une photo, prise vers 1930, dont l’agrandissement est exposé en mairie, répertorie 33 exécutants, mais tous ne sont pas dessus.

 

 

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L’effectif se réduit aux mobilisations de 1938 et 1939, puis l’activité cesse définitivement en juin 1940, et pour cause…

LA VIGNERONNE a longtemps témoigné de la vitalité de notre village. Elle a su mobiliser de nombreuses énergies et s’est produite dans tout le secteur

14 février 1931 : ECUREY : - La Société de musique récompensée – A l’occasion du nouvel an une pluie de décorations vient d’apporter à la vaillante phalange de musiciens qui composent « La Vigneronne » la juste récompense de leur dévouement à l’art musical.

Son sympathique chef de musique M. Capart vient de recevoir les palmes d’officier d’Académie.

 La médaille d’honneur des Sociétés musicales vient d’être décernée à MM. André Fernand, André Lucien, Henry Paul, Simonin Alfred, Simonin Onésime, Willaume Georges, Willemin Georges.

La Vigneronne à l’honneur ! mais c’est toute la population composée d’hommes réfléchis, persévérants, courageux au travail – qualités particulières aux vignerons – qui se trouve ainsi récompensée de son ardent amour du pays.

Nous ne doutons pas que le jour de la remise de ces décorations sera une grande fête pour Ecurey et les communes avoisinantes. La municipalité ayant à sa tête le dévoué maire M. Henry sait bien faire les choses.

A tous les nouveaux décorés, le Journal de Montmédy adresse ses plus vives félicitations.

23 septembre 1934 : ECUREY – Les obsèques du vénéré Prosper Willemin, président de « La Vigneronne », ont été, nous l’avons dit, célébrées le jeudi 13 courant, au milieu d’une énorme assistance.

De superbes couronnes et gerbes de fleurs avaient été offertes par « La Vigneronne », les A.C., la municipalité et « La lyre Stenaisienne ».

Les discours

Devant la tombe de, M. Gervais, vice-président de « La Vigneronne », parlant le premier, loue le dévouement absolu et les multiples qualités du défunt.

Puis M. Trouslard, président des A.C., vint rappeler qu’en 1870-71, M. Willemin, garde-mobile, incorporé au 76e R. I., contribua à la défense de Montmédy, fut fait prisonnier et réussit à s’évader en traversant la Chiers à Epiez.

En 1914, lors de la grande guerre, M. Willemin, qui avait 68 ans, fut désigné comme otage et envoyé au camp de Grafenwohr où il endura les pires souffrances. Il fut rapatrié le 31 janvier 1915.

A son tour, M. Henry, maire d’Ecurey, prit la parole en ces termes :

Discours de M. Henry

Mesdames, Messieurs,

« En qualité de maire d’Ecurey et en votre nom à tous, mes chers administrés, je tiens à déposer sur le cercueil de M. Prosper Willemin, le sympathique et vénéré Président de notre belle Société le musique « La Vigneronne », l’hommage unanime nos profonds regrets et de notre vive reconnaissance.

Pendant plus de trente ans, M. Willemin a présidé avec une autorité et une compétence remarquables au maintien, au développement et à la prospérité de notre groupement musical unique dans la région et dont notre commune a le droit de s’enorgueillir. Ici se sont rencontrés, depuis sa fondation par M. le curé Jamin, il y a quelque cinquante ans, toutes les bonnes volontés se groupant dans un accord parfait des esprits et des cœurs, pour la réalisation d’un idéal de beauté et d’harmonie, à la grande satisfaction de tous et pour le bon renom de notre localité.

La guerre seule est venue interrompre les harmonieux accents par le fracas de ses canons et les sanglantes tueries de ses mitrailleuses meurtrières. Mais aussitôt rentré au pays, après la restauration de nos ruines, M. Willemin rassemble les éléments épars de sa chère « Vigneronne » et, avec de nouvelles recrues reconstitue notre Fanfare municipale.

Personne parmi nous n’oubliera. Notre génération fera revivre pendant longtemps la figure vénérable de beau vieillard toujours droit, toujours vaillant, toujours plein d’entrain malgré la surcharge des années. Il était, il voulait être partout, avec un zèle infatigable, pour donner à tous l’exemple de la discipline, du dévouement et de la fidélité aux réunions, aux exercices de répétitions, toujours et quand même.

Il était heureux des succès de sa chère « Vigneronne », il était fier de la conduire dans ses nombreuses sorties où l’on se plaisait à le saluer, à l’admirer, à l’acclamer, dans la vigueur d’une jeunesse qui ne voulait pas connaitre de déclin.

Vendredi dernier, il me disait encore en pensant à l’éclat de cette journée qu’il avait voulu triomphale : « Dimanche, je serai des vôtres. » Hélas ! il avait trop présumé de son cœur, de ce cœur qu’il avait usé au service de « La Vigneronne », on peut le dire. Et tout d’un coup, il a cessé de battre après avoir marqué pendant quatre-vingt-huit ans le rythme d’une vie toute d’amabilité, de dévouement et de loyauté dont il lègue à sa chère Société et à nous tous le bel exemple de l’impérissable souvenir.

Cher monsieur Willemin, nous nous inclinons devant votre cercueil qui emporte un des meilleurs d’entre nous et met toute la commune en deuil.

Au nom de toute la population d’Ecurey, j’offre à votre épouse, à vos enfants, à toute votre famille, l’expression de nos condoléances sympathiques et profondes.

Adieu, cher monsieur Willemin, adieu !

*****

Au cours de la messe du dimanche 16 courant, en l’église d’Ecurey, dite à l’intention du défunt ; M. le curé Chabot, en une émouvante allocution tint lui aussi à adresser un dernier hommage à la mémoire de M. Prosper Willemin.

Ses paroles émues et si pleines de sympathie retracèrent la vie de devoir, dévouement et de volonté du regretté disparu dont le souvenir, longtemps encore, sera présent à la mémoire de tous.

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