L'abbé SIMON, Marie-Alfred-Gabriel.
(Curé d'Ecurey, Réville, Lissey)
Né à Landrecourt, le 21 février 1882 ; curé d’Ecurey, de Réville et Lissey
Récupéré (Service Actif) 91° régiment d’infanterie (17 février 1915) ; 2° Section Infirmiers Militaires (24 avril 1915) ;
Caporal au Groupe de Brancardiers Divisionnaire/97 (1915) ;
Brigadier infirmier-aumônier. 6° Chasseurs d’Afrique (3 aout 1916) ; blessé (8 novembre 1918) ;
Sergent – Démobilisé le 18 mars 1919.
A été mêlé aux actions suivantes :
1° - Ordre 67° DI, n° 183, 20 mars 1917 :
« A volontairement accompagné un groupe du régiment opérant dans les lignes ennemies, et, après avoir assuré, pendant l’affaire, la liaison entre les groupes avec un sang-froid et un calme parfait, a ramené sous ,un violent tir de barrage un blessé mortellement atteint. »
2° - Ordre 61° DI, n° 918/D, 8 novembre 1918 :
« Gradé d’une énergie et d’un courage remarquables. Toujours volontaire pour les missions périlleuses. Bien que blessé grièvement devant le village de Boulzicourt, ne voulait pas se laisser évacuer. »
3° - Médaille Militaire, 16 juin (JO du 9 novembre 1920)
16 janvier 1919 : Citation à l’ordre de la division
M. L’Abbé G. Simon, curé d’Ecurey, aumônier au 6e chasseurs d’Afrique :
« D’une énergie et d’un courage remarquables. Toujours volontaire pour les missions périlleuses. Bien que blessé grièvement devant Boulzicourt ne voulait pas se laisser évacuer. Déjà cité »
Actuellement en traitement à l’Hôpital 187 bis de Lyon, où son rétablissement est en bonne voie. Il est le frère d' Albert Simon, sergent au 84e R.I., réformé pour perte de l’œil gauche par éclat d’obus, - de Georges Simon, caporal au 54e R.I., tué devant Verdun en juin 1916,- de Charles Simon, caporal-fourier au 73e R.I., tombé à Maurepas, le 10 septembre 1916. Tous quatre sont les fils de Simon, mort instituteur d’Amel dans le canton de Spincourt. (Le Bulletin Meusien).
20 décembre 1930: ECUREY: - Nécrologie - Il y a 2 ans, la veille de la bénédiction des cloches d'Ecurey, la mère de M. l'abbé Simon était conduite à sa dernière demeure. Le glas funèbre ne put se faire entendre. Le dévoué curé d'Ecurey était heureux de voir ses trois superbes cloches sonner à l'électricité, et par une triste coïncidence, ce fut pour son digne et héroïque frère qu'elles retentirent, selon les progrès modernes, pour la première fois. Le jeudi 18 décembre, l'antique église d'Ecurey put à peine contenir l'assistance qui voulut honorer les obsèques de M. Albert Simon, décédé à Hayange par suite d'une cruelle opération, à l'âge de 45 ans.
Toute la population d'Ecurey sans exception, tous les A. C. étaient là. Damvillers, Lissey, Réville - ces deux villages desservis par M. le Curé d'Ecurey - les maires en tête, étaient représentés par de si nombreuses délégations que plus de 40 hommes ne purent trouver place dans les bancs de l'église.
D'Hayange où il était comptable, une délégation de 15 A. C. avec drapeau avait voulu lui rendre les honneurs patriotiques, et M. le Curé de sa paroisse honorer le fier et fervent chrétien qu'il était. C'est qu'en effet, Albert Simon avait de qui tenir. Le souvenir de son vénérable père est resté vivant dans le corps enseignant de la Meuse. Sa digne et sainte mère vit, durant la guerre, deux de ses fils disparaître dans la tourmente, l'un au Fort de Vaux, l'autre dans la Somme, les deux autres, le défunt d'aujourd'hui et le seul qui reste, curé d'Ecurey, furent grièvement blessés. Tous quatre décorés de la médaille militaire.
La messe fut chantée par M. le Curé de Bréhéville, l'absoute donnée par M. le Curé d'Hayange, la conduite au cimetière par M. le Doyen de Damvillers.
Citons seulement quelques passages du beau discours prononcé sur la tombe par le président des A. C. d'Ecurey.
Lundi soir, comme un coup de foudre, s'est répandu la nouvelle de la mort de notre cher camarade Albert Simon, jetant dans tous les cœurs une consternation générale. Au nom de l'association des A. C. d'Ecurey dont il fut le président, j'ai le douloureux devoir de lui apporter l'hommage suprême de ses nombreux amis. Parti le 2 août 1914 comme maréchal des logis au 2° hussard et affecté au 81° d'infanterie, il fut envoyé à Salonique en novembre 1917 où, dans une attaque, il perdit l'œil gauche.
Une citation élogieuse lui fut décernée.
Puisse la sympathie émue de tous ceux qui sont ici être un adoucissement à la lourde épreuve qui frappe si cruellement sa famille. Au nom de mes camarades, j'adresse à sa veuve, à ses enfants, à son frère, si esseulé maintenant, mes condoléances émues. Camarade Simon, recevez le salut suprême et le dernier hommage de nos compagnons de lutte. Dormez dans la paix et l'éternité.
Le Président des A. C. d'Hayange adressa lui aussi un adieu fraternel à celui qui fut le bon soldat et le camarade aimé. Il repose maintenant dans le cimetière d'Ecurey, près de son père, de sa mère, de ses deux enfants enlevés à l'aurore de leur vie.
M. l'abbé Simon, dans sa grande douleur, a du moins la consolation de constater combien son frère était aimé et combien lui aussi est vénéré dans ce petit coin de notre Meuse. G.H. 'La Croix meusienne).
17 octobre 1931 : - Nécrologie – M. L’abbé Gabriel Simon. – Mercredi matin, nous avons appris la douloureuse nouvelle de la mort accidentelle de M. l’abbé Gabriel Simon, curé d’Ecurey, Réville et Lissey. Mardi dernier, il était allé faire une course dans la matinée. Aux environs d’Azannes, un brouillard intense rendait la visibilité difficile. Une collision terrible se produisit entre la motocyclette de M. L’abbé Simon et celle d’un autre voyageur venant en sens inverse. Le prêtre fut relevé sans connaissance et transporté à l’hôpital St-Nicolas de Verdun. Son état fut jugé désespéré ; l’opération du trépan étant inutile, d’après le chirurgien, M. l’abbé Simon fut ramené à Ecurey où il rendit le dernier soupir, à 5 h du soir.
Ses obsèques ont eu lieu vendredi 16, à Ecurey.
M. l’abbé Simon avait perdu 2 frères à la guerre, le 3° était décédé il y a 10 mois, également des suites de la guerre.
M. l’abbé Simon était né à Landrecourt, où son père était instituteur, la famolle étant originaire de Willeroncourt. Ordonné prêtre en 1905, il fut successivement vicaire à Ligny, curé de Guerpont, et curé d’Ecurey depuis 1910. Il n’avait pas encore 50 ans. (La Croix Meusienne)
24 octobre 1931: ECUREY: - Obsèques de M. l'abbé Simon - Elles ont été vraiment imposantes, et rarement il est donné d'assister à une manifestation de regrets et de sympathie comme celle qui s'est déroulée vendredi 16 courant, à l'occasion des funérailles de M. l'abbé Simon.
53 prêtres accompagnèrent sa dépouille mortelle, dont deux archiprêtres, sept curés-doyens, M. le chanoine Maury, supérieur de l’Ecole Saint-Louis; M. l'abbé Roeder, directeur du grand séminaire, et tous les confrères de son cours. M. l'abbé Koenig, curé de St-Clair-sur-les-Monts, diocèse de Rouen, avait tenu, malgré la distance à assister à la cérémonie. On notait aussi la présence de M. Didry, député de la Meuse, et son ami de la famille du regretté défunt.
Le long cortège d'hommes et d'A. C. qui précédaient le cercueil était conduit par les enfants des écoles d'Ecurey, de Lissey et de Réville, accompagnés de leurs maîtres et maîtresses. Les drapeaux des sections d'A. C. encadraient le cercueil à l'église, dont tous les coins et toutes les allées étaient garnis d'assistants aussi recueillis qu'ils étaient serrés. Un grand nombre de personnes ne purent pénétrer dans l'église.
La messe fut chantée par Mgr Gattinois, assisté par M. le curé de Bréhéville, promoteur du doyenné, et de M. le curé de Mouilly, enfant d'Ecurey.
Après la messe, Mgr Gattinois, qui a pu apprécier les multiples qualités du défunt lorsqu'il accompagnait à Lourdes le wagon des malades, la recommanda aux prières de ses paroissiens et de ses amis. Il donna lecture d'une lettre du président de l'association des Combattants volontaires de la région de L'Est, qui s'excusait auprès de Mgr l’Evêque de n'avoir pas eu le temps de préparer l'envoi d'une délégation aux obsèques.
Au cimetière, où l'imposant cortège se rendit dans le plus religieux et le plus émotionnant silence, M. le Maire d'Ecurey se fit l'interprète des populations des 3 communes en faisant ressortir l'immense perte qu'elles subissent par suite de la disparition si tragique et si inopinée de l'abbé Simon. Il retraça les services multiples qu'il avait rendus à ses paroissiens spécialement pendant la guerre et depuis, à l'occasion de la reconstitution des pays envahis. M. Picquoin, président de la section des A. C., retraça surtout le rôle brillant de M. L'abbé Simon pendant la guerre et relut les citations élogieuses qui lui ont valu la croix de guerre, la médaille militaire, plusieurs autres décorations, en attendant la croix de la Légion d'honneur qui ne devait pas tarder à briller sur sa poitrine.
Nous sommes certain que le souvenir de l'abbé Simon ne s'éteindra pas de longtemps dans la région de Damvillers et que selon la parole de Mgr Gattinois: << Si le futur curé d'Ecurey pourra égaler l'abbé Simon, il ne le surpassera pas >>. (La Croix meusienne).
07 novembre 1931: ECUREY: - Soir de la Toussaint - Les cloches sonnent le glas funèbre. Leur tintement me reporte vers le pays natal où reposent les miens, vers le souvenir d'un prêtre qu'une mort tragique vient de surprendre: M. l'abbé Simon.
La Croix Meusienne a relaté ses funérailles; qu'il soit permis à un ami d'y ajouter un mot.
Suprême hommage d'une paroisse qui depuis 12 ans avait compris son inlassable dévouement. L'ancien soldat volontaire fut honoré comme il convenait. Les drapeaux des A. C. entouraient son cercueil. Le président des A. C. d'Ecurey cita ses élogieuses citations. C'était le sergent des chasseurs d'Afrique qui était glorifié.
Mais le prêtre, mais l'ami de tous, comme le disait son intime confident " loyal, dévoué, ennemi de la flatterie, discret et bon ", il fallait vivre avec lui pour comprendre la délicatesse de son cœur.
M. le Maire d'Ecurey a résumé sa vie. Nul plus bel éloge ne pouvait être dit.
Nous n'en citerons que quelques lignes. Ces paroles sont à l'honneur de celui qui les a prononcées et de celui qui les méritait.
Nous considérons comme un devoir de gratitude envers sa mémoire d'ériger, au-dessus de cette tombe où il continuera de veiller sur nous, un monument digne de lui.
Cher Monsieur le curé, nous aimons à espérer que si les n'ont pu placer sur votre poitrine la croix de la Légion d'honneur, comme ils comptaient le faire, Dieu, que vous serviez avec tant de religion, vous a accordé dans sa miséricorde et sa justice la récompense éternelle, la seule à vrai dire que vous ambitionniez. De là-haut, vous continuerez de nous aimer et de nous protéger. Au revoir, vénéré Pasteur, votre mémoire sera toujours bénie à Ecurey, Réville et Lissey.
Et maintenant, grâce à Dieu, le village d'Ecurey qui depuis 130 ans a fourni 30 prêtres à l'Eglise, dont 6 encore vivants ne restera pas orphelin. M. l'abbé Chabot sera le digne successeur du regretté abbé Simon. Il saura continuer le fécond apostolat de son prédécesseur. Ad multos annos ! G. H. (La Croix meusienne).
24 septembre 1932: ECUREY: - Monument de M. l'abbé Simon - Le lundi 12 septembre, lendemain de la fête patronale, était le jour tout indiqué pour la bénédiction du monument funèbre érigé sur la tombe de M. l'abbé Simon, tragiquement décédé il y aura bientôt un an.
Œuvre de M. Donzelli, de Lacroix-sur-Meuse, ce monument est une magnifique réalisation de l'idée émise par M. le curé, le dévoué pasteur et le zélé promoteur de cette œuvre de souvenir et de reconnaissance: croix de pierre monumentale se dressant en face de l'entrée du cimetière et devant laquelle un Christ debout, les yeux au ciel, la figure grave, les mains tendues vers la terre, symbolise admirablement le prêtre qui, dans sa tombe, offre encore le sacrifice.
Il est dû aux souscriptions provoquées par M. le Curé et offertes de grand cœur par les communes d'Ecurey et de Réville, par les paroissiens des trois paroisses, par les parents et amis du regretté défunt.
Un service funèbre, bien chanté, avec participation musicale de la Vigneronne, réunit à l'église la grande partie de la population, grossie de celles de Réville et Lissey, les prêtres du doyenné de Damvillers groupés autour de M. le Doyen, les prêtres du cours de M. l'abbé Simon et ses amis. Cette messe de lendemain de fête, où l'on priait pour toutes les ouailles et plus spécialement pour le pasteur trop tôt ravi aux siens, revêtait un caractère particulièrement triste et touchant.
Le cortège pour le cimetière, la Vigneronne en tête, donnait par sa longueur, un coup d'œil que connut rarement Ecurey. Au cimetière, au pied de la croix, M. le chanoine Roeder, ami de cours du défunt, prenant comme thème l'inscription qui réclame des prières, retraça la vie toute édifiante de M. l'abbé Simon et fit prier successivement pour l'enfant, le séminariste, le soldat, le vicaire, le curé, le combattant, le dévoué garde-malade du train de Lourdes et, évoquant à ce sujet des souvenirs personnels très touchants, ne put retenir son émotion et tira des larmes à l'assistance.
M. le Curé remercia chaleureusement tous ceux qui y avaient droit en raison de leur dévouement à cette belle cause, à commencer par l'artiste, puis les maires, les municipalités, les paroissiens: il oublia seulement de souligner le zèle personnel qu'il y apporta...
Un chœur final fut la dernière prière officielle sur la tombe du cher défunt: mais le monument est là désormais qui dira à la paroisse et aux passants de se souvenir et de prier. (La Croix meusienne).
22 octobre 1932: ECUREY-AZANNES: - In memoriam ! - Le jeudi 13 octobre était le premier anniversaire de la mort de M. l'abbé Simon. Il convenait que cet anniversaire fût commémoré sur les lieux mêmes de l'accident. A environ 1200 mètres d'Azannes, sur le talus de la route, se dresse depuis le 12 octobre, due aux bons soins de M. l'abbé Chabot et à la rapide et artistique exécution de M. Donzelli de Lacroix-sur-Meuse, une belle croix de pierre blanche supportant une étole pour rappeler au passant le tragique accident.
Ce jeudi 13, à 10 h. une cérémonie intime groupait sur les lieux les prêtres du doyenné, M. le maire d'Azannes, qui accepte, au nom de la commune, la garde du monument, M. le Doyen de Damvillers fit une émouvante allocution; du récit de l'accident, il tira les leçons que nous donne cette mort subite. M. l'abbé Chabot dit ses remerciements, et une absoute termina cette cérémonie qui tira encore bien des larmes à l'assistance. (La Croix meusienne).
21 janvier 2022
Jackie THIEBAUT:
Bonjour Monsieur
Je me permet de vous envoyer une photo retrouvée dans mes boites. Après analyse et après recherche, j'ai vu que celle-ci concernait l'abbé SIMON. Mon père, né à Delut me parlait aussi de Lissey. Cordialement.